
C’est un comble ! C’est ce qu’on appelle un « renversement accusatoire »…Pratique de plus en plus répandue connue dans un monde qui marche sur la tête.
Ces professionnels voient en effet dans cette préconisation de la Cour des Comptes de supprimer le CNAP pour son inutilité crasse, une volonté sournoise de suppression d’une « politique culturelle garante de la diversité, qui refuse les replis identitaires, les instrumentalisations idéologiques et les logiques de marché exclusives » tel que l’incarne le CNAP Centre National des Arts Plastiques » Ben voyons !…
Alors que chacun sait bien que ce CNAP est un des outils des plus précieux au service de la bureaucratie étatique pour son désastreux interventionnisme dans le champ de la création, pour son ostracisation de 95% de la création vivante, pour l’endoctrinement à l’idéologie esthétique de type posturo-conceptualo-bidulaire et pour le renforcement de l’entre soi dégénératif institutionnel, des copinages, des renvois d’ascenseurs et des conflits d’intérêts à tous les étages.
Extrait du texte du collectif des « professionnels » :
« Il est légitime d’entretenir une profonde inquiétude face aux conclusions du rapport de la Cour des comptes qui viennent d’être rendues publiques. Celles-ci recommandent non seulement la suppression du Centre national des arts plastiques (CNAP) d’ici à 2030, mais aussi la répartition de ses missions actuelles au profit de la direction générale de la création artistique du ministère de la culture pour le soutien aux artistes, ainsi que, pour la gestion des collections d’œuvres, au profit du Centre Pompidou, des musées dépositaires et des fonds régionaux d’art contemporain (FRAC).
Aujourd’hui, le CNAP fait figure de cible idéologique. La procédure exceptionnelle d’un référé adressé directement à Matignon de la part de la Cour des comptes révèle la gravité du moment. Au-delà de l’existence même de cet établissement, c’est une conception de la culture fondée sur le service public, l’émancipation et la solidarité qui est visée.
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Le CNAP n’est pas un opérateur administratif parmi d’autres. Il œuvre aux côtés des ar photographes de la scène française, tout au long de leur carrière, en intervenant à des moments-clés : l’aide à la production d’une œuvre, la publication d’un livre, dans la commande ou l’acquisition d’une œuvre.
La Diversité artistique du CNAP
Le CNAP participe ainsi à la structuration de leur parcours dans la durée. Il soutient la création vivante, en accompagnant des lieux, dont des galeries, des éditeurs.
Enfin, en diffusant les œuvres de sa collection sur l’ensemble du territoire, il rend la diversité artistique présente dans le quotidien de toutes et tous, comme une ressource et un droit. Dans le secteur fragile des arts visuels, il agit comme amortisseur, stabilisateur, boussole. Il permet l’émergence de pratiques singulières qui, sans lui, n’auraient parfois jamais vu le jour.
La scène artistique française a besoin d’un soutien clair et affirmé. C’est la conclusion du rapport Bethenod, commandé cette année par la ministre de la culture, Rachida Dati. Non pas sur le mode restrictif ou identitaire que certains voudraient imposer, mais en reconnaissant ce que cette scène est réellement : composée d’artistes qui vivent et travaillent en France, quelle que soit leur nationalité, et d’artistes français où qu’ils résident dans le monde. C’est dans cette définition ouverte, hospitalière et exigeante que le CNAP joue un rôle irremplaçable, en constituant une collection de référence » …Ben voyons Ginette !
Les membres du collectif :

Rien que du beau monde dans les premiers signataires :
Stéphanie Airaud, directrice du [mac] musée d’art contemporain, Marseille
Hélène Audiffren, directrice du Musée Carré d’Art, Nîmes
Sophie Auger-Grappin et Aude Cartier, coprésidentes du CIPAC – Fédération des professionnels de l’art contemporain, Paris
Patricia Carette et Fabien Danesi, coprésidents de Platform – Réseau des Fonds régionaux d’art contemporain, Paris
Philippe Charpentier, président du Comité Professionnel des Galeries d’Art, CPGA, Paris
Chris Dercon, directeur général de la Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris
Guillaume Desanges, président du Palais de Tokyo, Paris
Victorine Grataloup, Isabelle Reiher et Émilie Renard, coprésidentes de DCA – Association française de développement des centres d’art contemporain
Charles Guyot, président de la Fondation des Artistes, Paris
Fabrice Hyber, artiste, président du conseil d’administration du Cnap, membre de l’Académie des Beaux-arts, Paris
Claude Mollard, conseiller maître honoraire à la Cour des Comptes, fondateur et ancien président du Cnap Paris
Sandra Patron, directrice du CAPC, Bordeaux