
(image jointe d’une œuvre typiquement « fraqueuse » de la plasticienne belge Amber Andrew)
L’IFRAP, Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques , think tank reconnue d’utilité publique, présidée par Agnes Verdier Molinier, avait publié en 2013 ce rapport accablant sur les FRAC, que nous pouvez découvrir ici : https://www.ifrap.org/sites/default/files/documents/import/SC_134_Dossier_art_contemporain.pdf
Ce rapport ne concerne que la gestion, le fonctionnement et l’aspect financier des FRAC et ne se permet aucune évaluation d’ordre éthique, juridique ou esthétique…qui permettrait pourtant de montrer que l’ensemble est homogène en termes d’absurde et d’iniquité.
Il serait bon aussi que l’IFRAP publie un rapport sur l’état encore plus catastrophique des FRAC d’ aujour’hui…de plus en plus coûteux, de plus en plus sans public…. de plus en plus inepte et grotesque artistiquement
Extraits de ce rapport :
En 2013, les Fonds régionaux d’art contemporain (Frac), créés par Jack Lang, fêtent leurs 30 ans. L’occasion de faire le bilan de cette politique culturelle qui n’est qu’une composante de la politique de constitution de collections publiques. Ce que l’on constate, c’est un amoncellement d’œuvres à tous les niveaux : État, régions, départements, communes, tous se sont créé leurs propres collections d’artcontemporain.
La Fondation iFRAP a répertorié près de 146 000 œuvres1 , hors musées, dans les collections publiques qui ont représenté en 2010 plus de 167 millions d’euros de dépenses publiques d’art contemporain.
146 000 œuvres dont une grande partie s’entasse dans des réserves sans toucher de public. à l’origine, les Frac avaient pour missions d’irriguer les territoires pour diffuser la création contemporaine au plus près du public. Mais leur fréquentation très modeste, entre 14 000 et 29 000 visiteurs par an selon les Frac, les conduit à vouloir se transformer en musées. Musées qui impliquent des budgets de fonctionnement toujours plus importants et doublonnent ceux déjà existants.
Jusqu’où ira cette fuite en avant ? La question se pose de la cession de ces œuvres pour couvrir une partie des coûts et du recentrage de chaque échelon sur ses vraies missions. Il est temps de repenser les missions de ces collections publiques d’art contemporain devenues démesurées et coupées du public.
Les propositions de la Fondation iFRAP :
- obliger les Frac à un pourcentage minimal de recettes
propres (50 %) pour les inciter à repenser leur politique de diffusion, de mécénat et même de revente d’œuvres. Recentrer chaque échelon administratif (État, région, commune) sur ses missi
- Cesser toute subvention aux Frac et les transformer
en SA. Le budget des Frac (fonctionnement, investissement et nouvelles acquisitions) devra être entièrement assuré par la vente annuelle de 10 % de leurs collections, le mécénat et la location d’œuvres aux entreprises, particuliers ou autres organismes publics sur le modèle des artothèques. Ceci permettra de recentrer les Frac sur leurs missions originelles : soutenir la jeune création, diffuser largement les œuvres (une œuvre exposée se revend mieux), et d’éviter toute tentation de transformation en musée, rendue inévitable par l’accroissement des collections. Cette mesure est rendue possible par le statut des Frac, organismes de droit privé, et dont les acquisitions sont aliénables. Cette mesure permettra aussi de les responsabiliser sur leurs politiques d’acquisition. Enfin, cela permettra aux artistes de bénéficier du « droit de suite » sur leurs œuvres.
Comment faire Jusqu’à 15 millions d’euros d’économies annuelles.
- Demander aux Frac-musées (Frac de « nouvellegénération ») de s’autofinancer à 50 %. Cela seraitmoins coûteux pour les collectivités et permettraitde donner un nouvel élan à la décentralisation culturelle, en exigeant d’augmenter significativement le nombre de visiteurs, et de viser l’équilibre financier, voire même la rentabilité. 5 millionsd’euros d’économies.
- Supprimer le dispositif du 1 % artistique, l’exemple des ronds-points montrant bien que, lorsqu’elles en ont les moyens, les collectivités locales achètentspontanément des œuvres d’art pour décorerles nouvelles constructions. Prévoir dans chaquenouvelle construction publique de l’État un dépôt de ongue durée du Fnac (10 ans minimum). Objectif : 4 millions d’économies annuelles, tout en préservant la politique de décoration des bâtiments publics.
- Musées d’art contemporain : limiter les réserves (œuvres non valorisées) à 50 % du total descollections, contre sanction financière de l’État encas de non-respect de cette obligation. Revendreles œuvres (hors dons) qui ne peuvent pas êtreexposées et qui sont de moindre valeur pour larecherche et les expositions publiques. La vente desœuvres d’art détenues par les collections publiquesdoit être non seulement possible mais aussi ne pasrelever du parcours du combattant, cela supposed’assouplir les règles d’aliénabilité des œuvres quin’a jamais été utilisée (voir encadré).
- Redéfinir les périmètres : au-delà du seul exemple de l’art contemporain, ne plus saupoudrer les dépenses culturelles à tous les échelons et conserveruniquement le niveau régional et communal comme financeurs de la culture car la multiplication des
- collections à tous les échelons pose un véritable problème. Une plus grande spécialisation des compétences doit être définie : aux régions la diffusion culturelle, aux communes le soutien à la pratique artistique. Ainsi, les régions pourraient se voir confier,au-delà des Frac, les musées ou les théâtres publics, hors établissements au rayonnement international qui resteraient de la prérogative de l’État (Louvre,Comédie-Française…). Les communes pourraient elles être en charge des conservatoires, des écoles d’art et des résidences d’artistes