MON TRAVAIL SERA-T-IL RECONNU UN JOUR ?

C’est une question que se posent beaucoup d’artistes, dont l’excellent Patrick Paufert ( image jointe) avec son texte que je vous joins plus loin.

Certains, pourtant,  ne se la posent pas. Ils créent pour une satisfaction immédiate sans savoir pourquoi, ni pour qui…Est-ce qu’on demande à un pommier pourquoi il fait des pommes ?

La question corollaire pourrait être : qui pourra bien reconnaître mon travail, le sentir, le comprendre, l’aimer ? Et si oui, selon quel mystérieux processus de reconnaissance ou de connivence ? Si mon travail possède une vérité, en quoi est-elle partageable et avec qui ? C’est là tout le mystère de la vraie reconnaissance de l’art. Un mystère que les sociologues de l’art idéologiquement chargés (dont Bourdieu)  ont plutôt épaissi…et c’est tant mieux. Car,  neutralité axiologique exige, il est indispensable que les sociologies de l’art  ne comprennent rien à l’art, ni à sa dimension transcendantale  et sacrée, qui ne peut que perturber leurs recherches. C’est le cas des bien connus  Nathalie Heinich et Alain Quemin.

C’est le cas des fonctionnaires de l’art, pour lesquels l’incompréhension de l’art est critère de qualification…. Montrez une œuvre de Patrick Pafert à un directeur  de FRAC, c’est comme si vous mettiez une poule face à un couteau à tirebouchon.

J’aime la peinture de Patrick Paufert car elle est sincère, elle prend des risques en s’aventurant au fond de soi et de la peinture même, et hors de toute autre considération de tout message , de toute idéologie…ce qui justifie le questionnement du peintre au sujet de sa reconnaissance

J’avais écrit ceci à son sujet dans la gazette de Nicole : Forte tempête en picturalité . La peinture de Patrick Paufert est active, convulsive, proespctive, énergique. Elle n’est pas «Torturée », car c’est une peinture de lutte contre l’immobilisation et tout ce qui empêche d’aller au fond de soi et au fond de la peinture…avec tous les dangers que cela représente. Très forte houle ! Il faut bien s’agripper à chaque toile, comme on s’agrippe à la vie !

EST-CE QU’UN JOUR MON TRAVAIL SERA RECONNU ?

Par Patrick Paufert

Est-ce  qu’un jour mon travail sera reconnu? Il y a les artistes qui cherchent un truc, un principe, un procèdé qui leur permettra d’être reconnus.

Certains y parviendrons. Peut-être même que cela se vendra suffisamment et qu’ils pourront vivre de leur truc.

Tant pis.

Toute leur vie, ils se  tiendront à leur principe. C’est ce qu’ils savent faire et on en redemande. Ils ont trouvé un filon. A vrai dire, ils  ne m’intéressent que très peu. Même si leur combine fonctionne. La musique qui marche au pas, ne me regarde pas.

Ma recherche est permanente. Chaque  travail terminé est systématiquement remis en cause. Il n’est  qu’une marche en plus. Il m’arrive, moi aussi de trouver des trucs. Je les casse aussitôt pour repartir à l’aventure.

Mon principal spectateur, c’est moi et ma motivation et je dois me surprendre en permanence

Je ne sais pas où je vais.

Cela déroute, je ne suis pas dans les clous.  Juste une chose: je suis vrai, sincère, je ne triche pas, je ne sais pas tricher.

Est-ce qu’un jour mon travail sera reconnu?

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