LES ÉLUS LOCAUX ET L’ART « CONTEMPORAIN »

(image jointe : « Art conteporain et ruralité »

Qu’ils soient conseillers municipaux, départementaux ou régionaux les élus « locaux » ont souvent des décisions à prendre, des évaluations à faire concernant la création artistique vivante, en termes de   diffusion dans le territoire, de soutien financier aux expositions, associations et structures diverses, de mise à disposition de locaux, d’achats d’œuvres pour l’espace public, etc. 

Le problème qui se pose, et qui est un sujet de contrariété non avouable pour les élus locaux, c’est qu’ils n’ont, la plupart du temps, aucun pouvoir ni droit de regard sur le contenu artistique de ce qu’ils subventionnent quand il s’agit d’art dit contemporain

C’est ainsi qu’ils risquent de se faire massacrer et traiter de ringards incultes et de réactionnaires nauséabonds, par les progressistes du camp du bien et du beau, s’ils osent émettre quelque critique sur telle ou telle expo dudit art – contemporain cautionnée par les experts fonctionnarisés de la DRAC locale.

C’est ainsi que, sans protestations des élus locaux, le budget des FRAC est assuré à 65% par les régions, alors que ne figurent qu’une quantité infinitésimale d’artistes « régionaux » et qu’il n’y a que très peu d’œuvres à contenu poétique, dans les collections des FRAC, remplies à 95 % de « travaux » conformes à une doxa esthétique ministérielle, privilégiant la conceptualité, la posture, le questionnement sociétal, l’engagement politique (progressiste de préférence).

C’est ainsi que le budget des Ecoles d’art municipales ou régionales est assuré à 80% par les collectivités locales  ,  sans que celles-ci aient le droit d’émette la moindre réserve sur un enseignement dicté par le Ministère, interdisant ou ringardisant notamment l’apprentissage  de la peinture et l’expression de l’émotion pour privilégier une contemporanéité internationalisant  de type conceptualo-bidulaire,  casseuse des codes bourgeois » et lourdement chargée  idéologiquement, faute de contenu véritablement artistique … Les préfectures, ici, sont aux ordres de la DRAC : bravo le jacobinisme décentralisateur. !

C’est ainsi que l’argent public va prioritairement à la subversion déconstructive et progressiste plutôt qu’a une création artistique à visage humain, partageable, ancrée dans le vécu, dans le local, dans la nécessité individuelle, etc. … Et tout cela   sans que l’élu « local » n’ait son mot à dire bien évidemment, puisque l’enjeu ici est d’ampleur internationale et non dans le circuit court et les chemins de terre..

C’est ainsi que quantité de grandes villes ont dû se doter d’une ou plusieurs très coûteuse galeries municipales en liaison obligée avec la DRAC et l’école des Beaux-arts locales, pour y exposer du « contemporain » à vocation internationale, un art sans art et sans autre public que la centaine de culturolâtres middle class alentour en recherche de signes de distinction sociale … Et tout cela sous le regard consterné des élus municipaux…y compris « progressistes », tous auto- persuadés qu’il vaut mieux se taire et regarder ailleurs.

C’est ainsi que les élus locaux, ne disposant plus de l’argent dépensé pour la promotion obligatoire du seul art d’Etat, et craignant le procès en réactionnariat, ne peuvent soutenir comme ils le souhaiteraient, les salons, de peintres « amateurs » (où l’on beaucoup plus de « pépites » que dans le  FRAC local), les associations, les galeries associatives et toutes ces initiatives bien ancrées dans les réalités locales, pleines de vérité, d’inventivité  et de contenu, qui maillent le territoire et constituent une alternative au délabrement du sens institutionnellement organisé.

C’est ainsi qu’il impossible de mettre en place des instances consultatives vraiment indépendantes, ouvertes et paritaires pour remplacer celles totalement bidon mises en place par le système, destinées à en consolider   l’entre soi et la consanguinité dégénérative. (Regardez par exemple la composition des « comité techniques » pour les achats des FRAC, et vous verrez que tous les membres sont des affidés du système).

L’argument central utilisé par les acteurs des réseaux institutionnels au sujet de l’élu « périphérique », est que celui-ci n’a aucune compétence ni légitimité pour émettre quelque jugement esthétique que ce soit, et que l’évaluation de la qualité artistique d’une œuvre ne peut faite que par les experts agréés par le Ministère, car eux seuls possèdent les critères objectifs de mesure et d’évaluation de la contemporainité d’une œuvre et donc de sa qualité.

Nous en sommes donc là en 2025, avec un écosystème naturel de l’art complétement détruit par 50 ans d’interventionniste d’État, 50 ans de subventionnement toxique. Avec des rapports totalement hors-sol et délirants , émanant de comités de type Théodule, comme celui de groupe 5- Session 19-20 ,  du « Cycle des hautes études sur la culture » concernant le sujet « Territoires de cultures »  et intitulé « Les droits culturels au service du lien citoyen et territorial »

Plus d’infos sur ce rapport ici :

https://www.culture.gouv.fr/fr/nous-connaitre/organisation-du-ministere/cycle-des-hautes-etudes-de-la-culture-chec/travaux-des-auditeurs/Par-session-annuelle/Session-19-20/les-droits-culturels-au-service-du-lien-citoyen-et-territorial

je vous joins l’image accompagnant ce rapport, car elle est très symptômatique   de ce délire « déconstructif » qui inspire les politiques culturelles actuellement mises en œuvre dans les territoires.  Cette œuvre d’art, on ne peut plus contemporain bien sûr,  se présente comme une sorte de cabane en planches de bois bleu totalement disloquée…à l’image , sans doute, de l’état psycho-mental des membres de la  commission impliqués dans  ce rapport. Je vous recommande aussi la lecture du court texte , au-dessous de l’image., qui confirme mon diagnostic

Il est temps que les élus osent dire qu’il ne s’agit pas pour eux de revendiquer le droit d’émettre des jugements esthétiques, mais simplement de demander le respect des règles juridiques et de la démocratie.

Car il est temps aussi de faire comprendre que cet art « contemporain » n’est pas le fruit de la subversion -subvention des seules règles et valeurs esthétiques, mais également, par une sorte d’étrange débordement de déconstrutivité créative ,  des lois juridiques et éthiques.

Comprendre donc que le conflit d’intérêts, la collusion privé-public, sont inhérentes ou consubstantiels à cette contemporanéité de l’art, qu’ils conditionnent son existence et sa perpétuation.

Il est urgent que l’élu reprenne le dessus sur le bureaucrate et que le législatif vote  les indispensables réformes structurelles permettant de remettre l’appareil institutionnel sur les rails de la justice, de la raison, du bon sens commun et du respect de la vraie création

Proposition :

On pourrait imaginer des groupes de travail ou de réflexion en annexe des conseils municipaux, départementaux, régionaux sur le sujet , …voire une commission d’enquête parlementaire …

Qu’en pensez-vous ?

Merci de m’envoyer  vos avis, suggestions, témoignages à nicole.esterolle@yahoo.fr… Que je pourrai ainsi relayer vers les instances concernées.

1 thought on “LES ÉLUS LOCAUX ET L’ART « CONTEMPORAIN »”

  1. Je ne vois pas trop, chère Nicole, quoi ajouter, sinon une bonne dose de colère pour assaisonner votre propos que je partage.

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