
Ce cas illustre bien le problème que j’avais déjà abordé et intitulé « les élus locaux et l’art contemporain »
Cette triste affaire débute dans les années 90, à Pougues les Eaux , petite ville thermale de la Nièvre possédant des sources d’eau chaude miraculeuse, dont les vertus sont connues depuis le moyen-âge et dont le Roi Soleil lui-même a su profiter.

C’est en 1971 que la fonction thermaliste de la ville décline pour disparaître une vingtaine d’années plus tard , en laissant sur les bras de la municipalité, les bâtiments désertés d’un hôtel et d’ une usine d’embouteillage situés dans le parc Saint-Léger.
C’est alors que le président du Conseil Général de la Nièvre (à qui appartient le Parc Saint-Léger) , féru , Dieu seul sait pourquoi, d’art contemporain,, propose qu’on en fasse un centre d’art contemporain sur le modèle de ceux que Jack Lang a installés par centaines, dans des Châteaux, les grottes préhistoriques, des lieux patrimoniaux, des friches industrielles et des bâtiments désaffectes, sur tout l’hexagone.
Après des débuts poussifs, compte tenu du coût énorme de l’installation ( 7 ,5 millios d’Euros) de ce dispositif financé à 70% par des Collectivités locales , qui n’ont aucun droit de regard sur les contenus artistiques, le CAC de Pougues va atteindre tout de même son apogée pour ce qui est du rayonnement de l’art international à partir de la Nièvre, département le plus pauvre et le rural de France. On s’y enorgueillira des venues de méga- stars de l’art intello-financier tels que Gabriel KURI Simon STARLING, Oscar TUAZON , Alain BUBLEX , Lili REYNAUD DEWAR , Alex AYED, Jean-Pascal FLAVIEN, Clémence SEILLES, Claude LÉVÊQUE (cliquez sur les noms pour voir leur travail)

Un triomphe international certes, mais sans public et très onéreux pour le contribuable nivernais. Un parcours extrêmement confus et cahoteux, avec, au bout du compte, menace de fermeture en 2020.

Aujourd’hui , on a réussi à circonscrire les dégâts en termes d‘ enfumage cultuel et de gaspillage d’argent public , en réduisant drastiquement la voilure de la patate chaude.( deux salariés seulement. Plus de stars internationales)

Je ne peux guère entrer dans tous les détails des mésaventures du CAC de Pougues, mais je vous joins tous les liens vers un dizaine de documents qui vous permettront d’entrer dans l’intimité de cette calamiteuse histoire, très significative de l’état de délâbrement de l’appareil ministériel pour l’art et la culture.
https://www.cnap.fr/annuaire/lieu/parc-saint-leger
https://web.archive.org/web/20220208150559/https://verat.pagesperso-orange.fr/la_peinture/kant14.htm
https://web.archive.org/web/20220208152648/https://verat.pagesperso-orange.fr/la_peinture/kant15.htm
https://web.archive.org/web/20220208151037/https://verat.pagesperso-orange.fr/la_peinture/kant16.htm
https://education-programme.over-blog.com/2015/10/le-centre-d-art-de-pougues.html
https://education-programme.over-blog.com/2020/11/vers-la-fin-du-centre-d-art-de-pougues.html