L’ART CONTEMPORAIN ET LE « GÉNIE D’ÉTAT » SOUS TOUS SES ASPECTS :

1- Le génie d’Etat selon Catherine Millet

2 – « Et la lumière fut » avec Jack Lang,

3 – Du déconstructivisme  d’Etat

4 – Du crétino-intellectualisme d’Etat

5 – De la consanguinité dégénérative d’Etat

6 – Du décolonialisme repentiste d’Etat

7 – De l’ idiotisme -utile d’Etat

8 – Du wokisme d’Etat

9 – L’art d’Etat, dernier refuge du déni de réalité.

1- Le génie d’Etat selon Catherine Millet

«  Ce qui caractérise notre époque, c’est la réconciliation de l’Etat et du génie. »  . Cette hallucinante déclaration a été faite au début des années 80, par Madame Millet, fondatrice et directrice depuis 60 ans du magazine Art Press, sorte de Pravda au service du totalitarisme de l’idéologie artistique  étatique.

Madame Millet est la figure de proue de l’art institutionnel… dit « contemporain » à la suite d’un hold – up sémantique des plus éhontés.

La notoriété de Madame Millet est due à l’ample  médiatisation de ses exploits  sexuels, considérés par elle comme des perfomances artistiques d’avant-garde, libératrices, déconstructrices de l’ordre bourgeois et éminemment progressistes. Sa popularité est due également à la publication de son bestseller mondial  intitulé  « La vie sexuelle de Catherine M. »,  vendu à 900 mille exemplaires en Corée du Sud (Aucun vendu au Nord)

Catherine Millet et Léa Salamé,( photo jointe) , deux égéries  du gaucho-progressisme  culturel hégémonique discutent de ce best seller …La première sévit  depuis 50 ans dans les réseaux institutionnels de l’art contemporain et la seconde, plus récemment,  dans le service de l’audio-viuel public. ( Notons que le compagnon de la seconde porte des espoirs européens du socialisme français tendance soft ,  mélanchono- incompatible.)

Voici un extrait de l’échange, qu’elles ont eu,  le 30 06 2021, sur les ondes de France-Inter, radio du gaucho- deconstructivisme politiquement correct d’Etat. Léa  y interroge Catherine sur « la puissance de sa liberté »…

Léa :  vous écrivez : «  je suis la meilleure suceuse, la plus performante. Je baise comme je respire »…Ça veut dire quoi ? 

Catherine :  Pour ce livre, j’ai recueilli des témoignages et des compliments, ce qui m’autorisait à écrire ces phrases. 

Léa : ça existe d’être « un bon coup » ?

Catherine :  oui, je crois, il y a des gens plus doués que d’autres pour le plaisir sexuel

… Un grand moment d’art contemporain, et d’exacerbation de la transgression déconstructiviste et casseuse de codes , dont vous pourrez lire l’intégralité sur ce lien :

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/femmes-puissantes/catherine-millet-ma-seule-puissance-c-est-la-liberte-4541152
Millet et Salamé

2 – « Et la lumière fut » avec Jack Lang,

Outre Madame Millet, nous avons Monsieur Lang comme figure de proue de la grosses galère de la culture officielle hexagonale. C’est lui qui avait en effet déclaré en 1980 : « Le 10 mai, les Français ont franchi la frontière qui sépare la nuit de la lumière. » .

C’est donc cette éblouissant lumière venue d’en haut à gauche, qui a extrait  la culture Française de son obscurantisme millénaire, et  qui l’éclaire aujourd’hui depuis bientôt un demi siècle. C’est cette céleste incandescence   que l’excellent sociologue Jean-Pierre Le Goff a si bien décrite,  analysée et nommée  « Gauchisme culturel »

C’est donc Monsieur  Lang, ce flamboyant communicant,  d’autant plus flamboyant qu’il n’a rien d’essentiel ou d’indispensable existentiellement   à communiquer à quiconque . (« Paillettes et plume dans le cul » , a dit en effet de lui  l’humoriste Laurent Gerra) ,   qui a mis en place au début des années 80 (avec son ami Claude Mollard et la bénédiction de François Mitterrand), outre les colonnes de Buren,  le redoutable maillage territorial   institutionnel des FRAC, CNAP, MAC, etc, pour le contrôle et d’endoctrinement de la création française et de son public , sous prétexte de l’aider, et comme  outil de communication gouvernementale en interne et à l’international

En réalité, cet  interventionnisme ravageur, de type tchétchéno-soviétique, a détruit l’éco-systême de l’art tel qu’il existait il a encore cinquante ans . Il a exclu, disqualifié, ringardisé, paupérisé 90% de la création vivante actuelle,  jugée sans aucune vertu communicationnelle par  les experts du Ministère, sans aucune aptitude à s’inscrire dans une mondialisation heureuse.

3 – Du déconstructivisme  d’Etat

La « déconstruction » est une idée saugrenue du philosophe Jacques Derrida. Elle signifie la démolition  des modèles bourgeois, le cassage des codes tant éthiques qu’esthétiques , la dérision, la subversion systématique des lois y compris juridiques , le foutage de gueule,  l’exploration des limites et des interstices, le questionnement compulsif  sur tout et n’importe quoi, (J’ai établi une  liste officielle des  35 objets  de questionnement autorisés pour l’art contemporain, que je peux envoyer par mail à qui me le demande), qui sont devenus les principaux ingrédients pour un art bien pensé, progressiste en diable, politiquement correct, efficace médiatiquement et  qui pourra dès lors être plus avantageux pour l’image de l’action ministérielle, plus facilement contemporainisable, financiarisable, discourable, enseignable, bureaucratisable, subventionnable, conceptualisable et adaptable aux critères d’une internationalisation  joyeusement débridée… Et , par ailleurs, plus achetable par les collections publiques (Les FRACS sont bourrés à 90% d’objets déconstruits de type conceptuao-bidulaire, parfaitement inregardables, dangereusement  contondants  et insortables de leurs caisses en sapin capitonné par grosses chaleurs.)

4 – Du crétino-intellectualisme d’Etat

Les agents fonctionnarisés de l’art contemporain d’Etat, aiment l’art quand il n’y en a pas dedans, car ça leur facilite la tâche. La conceptualisation et l’intellectualisation effrénée dont l’art est l’objet est bien sûr une façon, de le vider de toute cette substance poétique, que ces agents son incapables de sentir ni comprendre. Un fonctionnaire de l’art découvrant un Paul Klee, un Brauner, un Poliakoff, un  Pat Andrea ou un Tapiès, c’est comme une poule découvrant un couteau.

Ils préfèrent donc un art sans art, un art du bout de bois posé par terre, un art de la vacuité, de la torsion du sens, un art de la botte en caoutchouc géante,  un art du gigantisme de la forme pour une  l’insignifiance du fond . « C’est quand j’ai compris que l’art contemporain n’était pas de l’art que je suis devenu artiste contemporain » avait déclaré Bertrand Lavier, un des top ten de l’art français, dont le nounours en peluche « à l’air vicieux » (trouvé dans une poubelle) trône, comme une nouvelle Joconde, au centre de la Collection Pinault à la Bourse du Commerce à Paris. Un art de l’absurde et de l’atrocité visuelle , à la manière des redoutables subversifs du  mouvement historique « Supports-surfaces »,  qui peignaient au revers de la toile ou sur son chassis. Un art de la vacuité  absolue avec les œuvres de Tino Seghal , qui n’existent que par leur absence totale de trace (sauf la facture salée payée par le Centre Pompidou pour acquérir cette absence)

Et c’est ainsi que l’inepte à remplacé le sens commun renvoyé à l’extrême-drouate, que la laideur est devenu signe de distinction, que le crétinerie s’est sur-mentalisée et que l’incompétence et l’ insensibilité à l’art sont devenues premiers critères de qualification pour les agents patentés de ce système ubuesque , que sont les  professeurs en Ecole des Beaux-Arts, conseillers divers, curators, chargés de mission, inspecteurs, etc.

C’est ainsi que la critique d’art a été décervelée, aplatie  et anesthésiée, pour fournir un discours de plus en plus volumineux , délirant, grotesque, abscons et incompréhensible par ses auteurs -mêmes. (j’ai constitué un florilège de textes parfaitement imbitables , intitulé « Ben Voyons Ginette », que je peux aussi envoyer par mail à qui me le demande)

5 – De la consanguinité dégénérative d’Etat

Cela fait donc cinq décennies que le service public de l’art ( et de l’audio-visuel) développe  son pouvoir, son corporatisme, son entre-soi par  toutes sortes de stratégies de renforcement  de ses réseaux de solidarité clanique. Un milieu qui interdit l’entrée à toute personne abordant l’art par sa face sensible et poétique, et qui pourrait ainsi apporter un peu d’oxygène régénérateur et un peu de raison d’être à l’appareil.

Dans ce milieu de plus en plus sectaire, la pensée s’auto- reproduit de manière incestueuse, comme  sortant d’une fermentation  en milieu anaérobie fermé sur lui-même. L’art passe alors à «  l’état gazeux », comme le dit le philosophe Yves Michaud. Les  vapeurs pathogènes s’exhalant de ce bouillon de culture sont extrêmement ravageuses pour la santé psycho-mentale des employés. Les burn-out et dépressions   nerveuses sont de plus en plus fréquentes. Au « Magasin », haut – lieu d’art contemporain à Grenoble, notamment, on a pu assister aux démissions successives de trois directrices.teurs pour graves délabrements   psychiatriques.

Ce processus dégénératif , hors –sol et hors de tout public, puisque ce dernier est quasi disparu,  ne peut évidemment se poursuivre qu’à la faveur de généreuses perfusions à l’argent public.

5 – Du  pédo-pornographisme esthétique d’Etat

C’est encore Monsieur Lang qui déclarait en 1991 au magasine Gay Pied : «  La sexualité puérile est un continent interdit…Aux découvreurs du 21 ème siècle d’en aborder les rivages ».

À partir de cette déclaration fondatrice, on a donc pu assister  quantité de manifestations des plus croquignolettes dans ce registre de la « sexualité puérile ».

Souvenons-nous  de cette expo « Présumés innocents »,  au CAPC de Bordeaux en 2000 , où ‘on pouvait voir une vidéo de Elke Krystufek dans laquelle, l’artiste autrichienne filmée par sa mère se masturbait avec un concombre avant de se coudre le sexe. Une petite association locale pour la protection de l’enfance porta alors plainte pour « diffusion d’images à caractère pédopornographique ». Cette plainte avait déclenché la réaction immédiate de l’ensemble des professionnels de l’art contemporain français,. Tous se sont mis à hurler,  en un même chœur de vierges outragées, à pleines pages du Monde, de Libération et des Indékrotuptibles, à la censure, à l’apostasie, à l’acharnement judiciaire, au complot anti-art contemporain mondial, au retour de la bête immonde et à l’arrivée imminente des hordes catho-fachos et nazies…

Souvenons-nous aussi de l’exquis Claude Lévèque, ex-star de l’art postural contemporain hexagonal, quand il écumait les lieux d’art accompagné de son jeune filleul du moment.

6 – Du décolonialisme repentiste d’Etat

les prothèses jambières d’Attia

Kader Attia est le plasticien majeur , parmi une bonne dizaine d’autres infigéno-décolonialistes, représentant cet art d’Etat chargé d’un lourd message de repentance envers  les pays colonisée par la France et envers tous les opprimés à travers le monde. Attia se dit « réparateur des blessures pour une réinvention du monde  et nous propose notamment des gros tas de prothèses jambières, des sculptures en bois de « gueules cassées », des plaies suturées, des barricades fichées de gros pavés, etc. Toutes ses oeuvres puissamment métaphoriques abondent dans nos FRAC et nos musées…

Mais le plus cruellement cocasse aujourd’hui, est qu’Attia,  ce pur produit de l’Etat repentant, accuse celui-ci de l’avoir instrumentalisé. : «  En célébrant nos travaux, en les subventionnant, en nous donnant pour mission cette « inclusion  de celles et ceux qui nous ressemblent, le pouvoir, parce qu’il permet la violence et les meurtres par des fonctionnaires dépositaires de son autorité, nous transforme en marionnettes inconséquentes et idiot·e·s inutiles » , a-t-il écrit récemment…Hou le vilain ingrat !

7 – De l’ idiotisme -utile d’Etat

On n’en finirait pas de citer tous les cas de figure où le gauchisme culturel se fait le crétin utile du grand capital. La collusion entre domaine public et intérêts privés étant, de fait, consubstantielle à cet art d’Etat

Une collusion –synergie où l’on voit tel ex-ministre de la culture devenir directeur de la Fondation Pinault, telle ex-directrice de prestigieux musée d’avant-garde devenir directrice de la Fondation Cartier ou Pernod-Ricart, etc…Une synergie où l’on voit surtout l’appareil institutionnel fabriquer les produits financiers,  qui pourront  alimenter les ardeurs  artistico- spéculatives des grands capitaines d’industrie mondiaux.

8 – Du wokisme d’Etat

Performance wokke transgenre au Centre Pompidou

Le  conceptualo-posturo-duchampo-buréno- bidularisme qui inspirait la pensée artistique d’Etat, commençait à s’essouffler. On commençait à se lasser des mêmes pesant messages  politico-duchampo-déconstructifs

Le wokisme LGBTQ +, arrive  opportunément pour   donner une nouvelle impulsion idéologique à l’art institutionnel, pour  apporter à celui-ci un supplément d’âme , une fraicheur et de nouveaux éléments de langage.

De nouveaux artistes à fort message éco-responsable, décarbonné, mobilité douce et toilettes sèches, anti-esclavagiste , indigéniste ou trans-genre apparaissent donc sur le marche national et mondial de la spéculation intello-financière . Ainsi, ce nouveau lauréat du Prix Marcel Duchamp 2024 ,   Tarik Kiswanson pour lequel :« Les notions de déracinement, de régénération et de renouvellement sont au cœur de son art »

Notons que ce nouveau  wokisme post-languien répudie encore fermement le localisme -circuit-court , jugé trop réac, bouseux et anti-contemporain , et surtout anti-mondialiste.

9 – L’art d’Etat, dernier refuge du déni de réalité.

À la faveur de la « droitisation générale » du peuple français, on commence à déplorer de plus en plus  de transgressions    à la loi du silence bien-pensant (qui n’en pense pas moins),  à l’omerta du politiquement correct, au déni de réalité propre au progressisme qui se respecte…Sauf dans le domaine de l’art officiel qui a pu,   avec l’apport   du wokisme, renforcer un rejet du réel d’importance existentielle pour lui.

Souhaitons que  Madame Dati, la nouvelle Ministre de la culture, qui  aura peut-être l’occasion de lire ce texte récapitulatif, puisse impulser les réformes structurelles permettant  que l’intervention étatique  dans le champ de la création soit moins désastreuse pour les  artistes  de ce pays , que celle qui existe depuis 50 ans.

Nicole Esterolle. Critique d’art. Essayiste

Contact : nicole.esterolle@yahoo.fr

Ouvrages parus :

La bouffonnerie de l’art contemporan-2015, ABC de l’art Contemporain- 2017- Éditions Jean-Cyrille Godefroy :

À paraître chez le même éditeur en librairies le 7 mars 2024: L’art n’a jamais été aussi con-temporain qu’aujourd’hui .

Sites  internet : nicolemuseum.fr – gazettedenicole.net – https://lagazettedenicole.art/zeu-blog/

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