… Avec ces deux « œuvres » que l’on a récemment pu voir exposées dans quelque FRAC ou MAC .


Impossible d’imaginer Jusqu’où pourra aller la déconstruction progressiste des codes et des critères esthétiques, et ce que cela donnera dans 50 ans, si cette fureur meurtrière se poursuit jusque -là…
Cette fureur n’effleure que les surfaces. Elle n’atteint jamais les profondeurs du mental, elle ne peut le faire, et ne laissera donc que quelques traces médiatiques dans l’océan fabriqué des passantes images. Le temps médiatique est celui de l’instant. Le temps de l’art exige la durée.
Sortir de la glacière idéologique, voilà l’enjeu:
Des années 1960 aux années 2000 avec la mort de Boulez, la musique savante en France fut une « amusie » par la force du triste sortilège de l’atonalité qui nous obligeait à écouter une musique saturée de… fausses notes faisant fuir les auditeurs et détruisant l’expérience du concert. Fort heureusement, la musique, s’en est sortie et elle est redevenue l’un de nos beaux arts les plus appréciées avec une nouvelle génération talentueuse de compositeurs qui ont renoué avec le rythme et la mélodie. Quelques noms: Carol Beffa, Jérôme Ducros, Philippe Hersant, Guillaume Connaisson, Philippe Fénélon, Camille Pépin…
Du côté des arts plastiques on observe la même chose: Aude de Kerros dans un récent livre enquête nous invite à l’espérance car ce n’est pas la première fois dans l’histoire des arts plastiques que les vrais artistes créateurs d’oeuvres véritables ont été sévèrement marginalisés par l’académisme du moment. On a eu le précédent fameux du salon des Refusés de 1863 et il est certain que le moment d’organiser le salon des Refusés des FRAC et du centre Beaubourg est arrivé: il y eut il me semble récemment une tentative en ce sens à la mairie du Ve arrondissement à Paris. Les écoles d’art sont en pleine renaissance avec retour au dessin et à toutes les vraies études sauf que ces écoles sont toutes privées, payantes avec listes d’attente. Du côté de l’art sacré il y a aussi un frémissement avec retour à une authentique beauté célébrant le mystère chrétien de l’Incarnation: les monastères français très dynamiques sont moteurs en terme de commandes d’oeuvre. En Normandie, le centre spirituel de l’ancienne abbaye Prémontré de la Lucerne, lance le projet d’être un lieu de réflexion et d’accompagnement pour les jeunes créateurs se lançant dans l’aventure de l’art sacré. Un nom: Augustin Frison-Roche. Enfin, du côté de l’architecture, là encore, un frémissement certes discret car l’ère glaciaire dans l’architecture a commencé dès les années 1950 et la couche de glace est épaisse: depuis 70 ans, l’architecture n’est qu’une laide et pauvre variation sur le thème de la boîte à chaussures en béton, en verre ou en métal, depuis l’exclusion des arts décoratifs de l’architecture par Le Corbusier et d’autres… Mais depuis cinq ans en France avec la préoccupation environnementale et énergétique on voit réapparaître un intérêt nouveau pour les matériaux naturels traditionnels (bois et pierre de taille) dans le BTP. Par ailleurs certains grands chantiers patrimoniaux de restitution à l’identique exerce leur influence ainsi que les méthodes de l’archéologie expérimentale: charpente de Notre-Dame de Paris, projet de la flèche de la basilique Saint-Denis, expérience du château médiéval de Guédélon… Du côté des arts décoratifs (ferronniers, émailleurs, menuisiers, vitraillistes, verriers, sculpteurs sur bois et pierre) un mouvement associatif et amateur puissant existe quoique totalement marginalisé par l’art officiel subventionné et ses institutions: dans ce milieu social il se passe beaucoup de choses. Une renaissance s’y prépare et les retrouvailles avec l’architecture ne sont plus très loin. On observe souvent que les vieilles idéologies meurent avec les personnes qui les portent: il faut manifestement attendre que la génération idéologiquement délirante des années 1950 -1960 qui a congelé tous nos beaux arts au risque de les détruire irrémédiablement soit passée du côté du… cimetière: ce sera alors la fin d’un long hiver et un vrai printemps des arts. Gardons espoir.