LA CRITIQUE D’ART FRANÇAISE : UNE HONTE INTERNATIONALE

Image jointe : La flaccidité critique française au service du business-art international : Philippe Dagen, chroniqueur d’art au Monde et François Henry Debailleux de Libération serrent la pince à  Jeff Koons lors du vernissage de son expo au Château de Versailles en 2008.

Philippe Dagen , écrira, dans la foulée une tartine d’anthologie dans Le Monde. Quant à Debailleux il est l’auteur  du magistral   entretien cire-pompes avec Jeff Koons paru dans Libé du 29 11 2008 et qui commence comme ça : question débile: « Qu’est-ce qui vous a conduit à devenir artiste ? – Réponse débile :  L’art m’a permis de développer ma personnalité d’abord au sein de ma famille »  … Et le reste à l’avenant… Au Secours  ! Reviens  André Breton !!!!

Dagen et Debailleux sont les produits exemplaires du « gauchisme culturel » (si bien décrit et analysé par Le sociologue « réactionnaire » Jean-Pierre Le Goff) règnant depuyis 50 ans dans le PAF..Le Monde et Libération sont les organes de diffusion  de la bien-pensance et la bien-parlance  du « camp du bien, du bon et du beau », complétant ainsi le travail du service de l’audiovisuel public

Je vous joins deux autres images

  • L’une ou l’on voit un troupeau de critiques d’art membres de l’AICA manifester pour la défense ru plug anal des koaillers de la Pace Vendome
  • L’autre où l’on voit Aillagon ministre de  culture, Pinault l’oligarque ; Koons le pop-financial-artist et Albanel  directrice du Châtean de Versailles, se fendant la pêche en compagnie du fameux homard. Image comme preuve flagrante du détournement du  bien public au service des  intérêts privés.
La plus éloquente image du délabrement cumturel en France

La critique d’art française : une honte internationale !

(Texte de Nicole Esrerolle publié dans l’hebdo Marianne du 17-10-2018)

Je découvre, dans Le Monde du 18 octobre 2018, cette lettre ouverte : « Pour une maison de la liberté de la presse », et pour « la création d’une maison des médias libres », signée par un collectif d’intellectuels et d’artistes, qui nous offre une belle brochette d’agents de la bien-pensance bien-parlante, propre sur elle, politiquement correcte, qui verrouille justement cette presse qu’ils veulent libérer…

Ça me rappelle cet autre pic de non-sens, tordu, taré consanguin, pervers, oxymorique en diable, qu’a pu être, il y a deux ans, la manif de l’AICA, association des critiques d’art français, autour de son président Raphaël Cuir, pour la défense de la liberté d’expression. On y a vu un groupe d’une cinquantaine de personnes, agrégeant critiques, collectionneurs, conservateurs, curators, fonctionnaires du Ministère, brandissant des images photocopiées en couleur d’un plug anal, pour soutenir le moral du financial-artist Paul Mc Carthy, après que sa gigantesque obscénité installée place Vendôme fût nuitamment et lâchement niquée par une volée de présumés catho-fachos de la plus nyctalope espèce.

La manif était appuyée comme il se devait par un Bruno Julliard, alors adjoint à la culture de classe parigo-parisienne, avec cette courageuse déclaration : « Avis à tous les obscurantistes : Paris ne cédera rien devant l’intolérance et la haine. Nous défendrons toujours la liberté de création ! »…Elle était coordonnée par le susdit Raphaël Cuir, réalisateur par ailleurs du fameux ouvrage signé d’un collectif des plus fines plumes de la critique historisciste alignée: « Pourquoi y a-t-il de l’art plutôt que rien ? » (Editions Archibooks, 2014), compagnon de la corporal financial artist Orlan (laquelle ayant donné son corps à l’art contemporain français, l’a donc donné aussi à son président), et qui dut renoncer à sa haute tignasse jaune après son élection à la direction de la pensée critiquante hexagonale.

Cette « Maison des médias libres » et cette ahurissante manif de soutien au plug anal, illustrent donc bien l’état de délire et de délabrement tant mental que moral, qui affecte la critique, la chronique et le journalisme d’art, hurlant à la « liberté d’expression », quand, dans le même temps, ceux-ci administrent la preuve de leur total asservissement à ce système bureaucratico-financier de type totalitaire, qui a produit la grosse enflure verte en hommage aux joailliers de la Place Vendôme.

Pas étonnant donc qu’en un tel état de schizophrénie généralisée du discours et de l’info sur l’art, on voie la presse de la gauche identitaire, de type L’Obs, Le Monde, Libération, se placer entièrement au service du grand libéralisme artistique et du grand méchant capital qu’elle honnit, en ne parlant obstinément que de la petite dizaine de galeries parisiennes labellisées FIAC et Art-Basel, stars du business-art international, telles que Perrotin, Kamel Nemmour, Karsten Greve, Obadia, Thaddaeus Ropak, de Noirmont, Valois, Loevenbruck, Marian Goodman… Quand il leur faudrait plutôt parler des centaines de galeries prospectives, moins valorisantes certes comme sujet d’article, mais constituant une alternative démocratique et salvatrice à l’hégémonie destructrice de ces méga-galeries et des grosses maisons de ventes aux enchères.

La critique-chroniqueuse d’art française est donc aujourd’hui, dans sa globalité, l’une des plus lamentables et nuisibles au monde, l’une des plus écrabouillées et des plus inféodées à l’idéologie esthétique de la duchamposphère institutionnelle, et à celle conjointe de l’arnaupinau-sphère. Elle est une calamité historique, dont la triplette responsable curators-collectionneurs-galeries devrait avoir honte, tout comme le Ministère de la Culture, qui collabore à cette éradication du sens et de toute pensée artistique digne de ce nom au profit d’intérêts privés, alors qu’elle se devrait d’utiliser l’argent public à la préservation du tissu vivant que constituent les galeries moyennes et prospectives, et au soutien des 95% d’artistes de qualité exclus de ce système inique.

La critique-chroniqueuse est un ensemble invertébré de pigistes commentateurs d’art dans différents médias, plus ou moins reconnus, plus ou moins adorateurs du plug anal, plus ou moins journaleux, plus ou moins doués, plus ou moins payés, plus ou moins mondains, plus ou moins profs ici ou là, plus ou moins polyvalents, etc… N’aimant pas l’art et n’y comprenant foncièrement rien pour la plupart, mais obéissant presque toujours à de mystérieuses injonctions et surdéterminations qu’ils ne s’expliquent pas eux-mêmes et qui les obligent à dire le plus doctement possible le plus grand bien des expos « majeures » à fort taux de contemporanéité et d’internationalité, au risque de surmédiatiser ce qui l’est déjà.

En effet, cette obligation que les chroniqueurs ont de ne parler que du « tout le monde en parle » parce que spectaculairement creux, plutôt que du « tout le monde s’en fout » parce que pleinement artistique, est indispensable pour se faire bien voir et s’intégrer dans ce milieu invraisemblable, pour ne pas perdre sa maigre pige, pour ne pas être rayé des tablettes des attachés de presse et ainsi exclus des déjeuners de presse et cocktails mondains. Car ces lieux de sur-activation de l’endogamie structurelle, permettent de se retrouver entre homologues, de s’auto-congratuler, d’échanger des éléments de langage et des plans de toutes sortes, et surtout, de s’inscrire dans la continuité du processus de consanguinité dégénérative qui sévit dans le milieu depuis bientôt quatre décennies.

Ainsi, la vraie critique d’art, est-elle à retrouver et à reconstruire, dans le cadre d’une restauration globale des systèmes de reconnaissance et de légitimation, qui implique une réduction de l’hégémonie des galeries stars et une reconstitution du tissu vivant des nombreuses galeries découvreuses. Le rôle du critique d’art, tel qu’autrefois, homme de terrain indépendant, proche de la vie des artistes, écrivains et poètes, aimant l’art et le comprenant de l’intérieur, est donc à réhabiliter en urgence, car il est indispensable pour reconnaître la qualité de fond, durable et patrimoniale de l’œuvre, et reconstruire ses réseaux de valorisation.

Mais pour que cette reconstruction et cette réhabilitation soient réalisables, il y a un indispensable travail d’investi-gation journalistique et sociologique, pour explorer, décrire, analyser, démonter les mécanismes de survalorisation intellectuelle et financière de l’inepte au dépens de l’art véritablement humain…Hélas, ce territoire de non-sens, de non-droit et de déni des réalités, reste encore tabou et interdit d’étude approfondie… J’aimerais que ce présent texte contribue à lever cette interdiction.

(Texte publié dans l’hebdo Marianne du 17-10-2018)

Hommage aux pionniers de la critique d’art

Il y a loin entre les « nouveaux » critiques branchés plug anal de l’AICA et ceux qui, au sortir de la guerre, ont créé cette association. Des gens comme comme Raymond Cogniat, Jacques Lassaigne, André Parinaud, Hélène Parmelin, Dora Vallier. Ceux-ci n’avaient certes pas, eux, la formule de Gilles Deleuze « Créer, c’est résister » toujours à la bouche, mais ils étaient de vrais résistants à l’inepte, et ils étaient même, comme Jacques Lassaigne et André Parinaud, de vrais héros de la Résistance (André Parinaud a eu la vie sauve grâce au bombardement de la prison où il attendait d’être fusillé). Ils étaient de vrais amoureux de la vie et de l’art, et ils ont, par leurs écrits donné valeur patrimoniale à quantité d’artistes (d’ailleurs complétement ignorés de nos actuels théoriciens du rien, experts auprès du Ministère)

Oui, ces fondateurs de L’AICA doivent être consternés de se voir à ce point trahis par leur descendance, bien qu’ils aient pu comme Hélène Parmelin à travers quelques essais comme son pamphlet intitulé « l’art et les anartistes », ou comme Dora Vallier dans son livre « Art, anti-art et non-art », pressenti la dégénérescence catastrophique de leur progéniture. Oui, ils n’étaient pas dans l’évanescence ou l’immatérialité mondaine, ils étaient sur le terrain, avec les artistes, pour le respect du sens et du vécu de l’art. Ils étaient dans l’histoire, pour la permanence des valeurs et d’une vraie mémoire de l’art. Cette mémoire que nos nouveaux évanescents de l’AICA semblent avoir totalement oubliée, à cause de l’obsession qu’ils ont de la modernité assistée ou de la contemporanéité subventionnée

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *