Après 50 ans d’une politique étatique de ringardisation du savoir-peindre et figurer, d’éradication du sensible et du poétique dans la création visuelle, au profit d’un déconstructivime radical et d’un conceptualisme progressiste forcené, le bon peuple commence à manifester timidement, ici ou là , son besoin de retour au sens, à la réalité, au sensible, à l’humain en quelque sorte.
Et le système répond enfin à cette réclamation populaire. « Ah, vous en vouliez de la peinture ! et bien vous en voilà ! » » Et il accouche du plasticien Levy-Lasne, comme d’un anti-Buren providentiel , comme antidote au monochromisme mossettien ou rutaltien, comme d’un contre-feu, comme d’une expansion bourrative hyper figurante à étouffer toute revendication ou réclamation..
Lévy-Lasne se revendique en effet comme « peintre de l’anti-spectaculaire du non-événement et de la banalité de la vie » …Que demander de mieux ?
Chef de file et inventeur de ce mouvement dit «hyper-figuriste », sa picturalité est celle de la sur-représention de l’insignifiant, de la célébration du rien, de l’hystérisation de la vacuité, et , en ce sens, l’artiste reste , dans son action prétendument disruptive, totalement conforme à l’inepte consubstantiel à la contemporanéité de l’art.
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Et c’est ce qui explique sans doute sa reconnance fulgurante de notre activiste de la picturalité surjouée par du réseau institutionnel et le soutien inconditionnel de ceux-là même qui conchiaient la peinture comme « purin de l’âme »… Un soutien d’autant plus enthousiaste que l’artiste, sait opportunément idéologiser sa vacuité de fond « « qui est celle de tout le monde » par un fort engagement climato-responsable : « Avec ce passage de l’holocène à l’anthropocène où, d’un coup, on arrive dans une dérive climatique après des milliers d’années de climat fixe ». Déclare – t-il…Ben voyons Ginette !
Et c’est ce qui explique sans doute également le succès de l’exposition « Jour des peintres » qu’il avait organisée au Musée d’Orsay, et qui vit affluer en masse tous les contempteurs de la peinture des années 80-90 , ainsi rassurés par le caractère opportunément inoffensif et indigent à tous égards de cet « hyper-figurisme » lévylasnien.