Au sujet d’une expo intitulée « the people’s choice » à la galerie municipale « Passages » à Troyes.
C’est son côté croquignolo-popu-démago- rigolo qui fait que cette expo mérite notre attention et un peu de notre circonspecte sympathie. Et ceci d’autant plus, qu’elle a lieu en une galerie municipale subventionnée, comme il en a des dizaines en France, perfusées à l’argent public, et vouée pour cette raison aux formes les plus radicales de cet art d’Etat élitiste, sans public, posturo-conceptualo-bidulaiere à fond , et qu’on qualifie de contemporain et/ou international.
Pour réaliser cette expo, la galerie Passages a dons invité chaque « quidam » de la population locale à déposer chez elle un objet de son choix qu’il considére comme une œuvre d’art : un doudou, une photo, une affiche, un grigri, une collection, une peinture ou une sculpture qu’il a créée…
Cette exposition « collaborative » doit permettre, selon les organisateurs « de se rencontrer, de s’interroger sur le sens d’une œuvre d’art, sur la notion de beauté. » Gniak ! Gniark ! Et bien sûr d’augmenter le non-public de la galerie en faisant venir des gens qui n’y avaient encore jamais mis les pieds.
Notons en passant que cette expérience, qui se prétend « inédite », pour ce qui est de ce genre retrouvailles avec le vulgum pecus, est copiée sur celle qui avait été faite aux USA en 1981 par le Group Material, collectif de jeunes artistes new-yorkais.
On se demande bin sûr quelle idée de derrière la tête peuvent bien avoir eu les responsables de cette expo, eux que l’on sait par nature un peu tordus du psycho-mental, à vouloir se faire interroger les gens sur « le sens d’une œuvre d’art et sur la notion de beauté. »…Interrogation à laquelle même notre diva de la sociologie de l’art, Nathalie Heinich,,et notre philosophe national de l’art Didi Huberman, n’ ont jamais pu répondre et ne se sont d’ailleurs jamais posée.
Convenons qu’il y a quelque énorme impudence et/ou perversité à se poser de telles questions en ce haut-lieu d’art sans art, de sur- intectualisation du vide, de déconstruction du sens commun et de ringardisation de la notion même de beauté.
Convenons aussi que, cette « compilation de tous ces objets forme une exposition populaire, tel un portrait géant de la communauté́ locale.» , autrement dit,cet expo ramassis hétéroclite de déchets ménagers et de crottes de nez, n’a aucun intérêt d’ordre artistique ou sociologique et que , pour cette raison , elle s’inscrit en parfaite continuité dans la programmation globale du lieu.
Comprenons aussi que son caractère faussement disruptif, subversif et sociétalo-questionnatoire ait pu immédiatement attirer l’attention du journal maso-masturbo- culturel subventionné car sans lecteurs Libération , et justifié le long et pesant article du bien – nommé Judikael Lavrador…Je n’invente rien : la preuve ici : https://www.liberation.fr/culture/arts/peoples-choice-au-bonheur-des-quidams-20241028_TBTFFNEFNJDCDBSRSX2VMZTPWE/
Admettons tout de même que si cette expo possède quelque vertu, c’est celle de nous rappeler l’existence dans le même registre de l’art populaire domestique , de la fabuleuse collection « Trésors de ferveur » réunie par une association de Chalons sur Saône : https://www.tresorsdeferveur.fr/collections/
Trésors d’humanité, de spiritualité et – osons le mot- de beauté…Mais aussi trésors de religiosité intime, qui seraient immédiatement autodafés s’ils avaient été confiés à la galerie Passages , au nom du respect de laïcité dans les locaux municipaux publics, et surtout pour ne pas perturber cette célébration de l’inepte et du grand RIEN propre à la religion artcontemporainiste.
Ça intéresse qui en dehors des participants ?