On aura tout vu !
La crétinerie était, jusqu’à récemment, considérée comme consubstantielle à l’art dit contemporain, par les contempteurs de celui-ci, taxés par le système dominant d’anti-contemporains ringards et réactionnaires.
Changement brutal de paradigme, semble-t-il, puisque c’est de l’intérieur -même du système que provient maintenant la contestation avec ce livre qui vient de paraître, intitulé « La gloire de la Bêtise- Régression et superficialité dans les arts depuis la fin des années 80 ».
Un livre écrit par un nommé Morgan Labar, directeur d’ecole des beaux-arts et publié par les Presses du Réel , éditeur officiel des réseaux institutionnels… On croit rêver !
C’est quoi ce foutoir dans l’appareil étatique ?
Est-ce la fin de ce « déni du réel » protecteur de l’idéologisme dominant?
L’art « contemporain amorcerait -il ainsi son collapse implosif ?
C’est le meilleur qu’on lui souhaite après 50 années d’hégémonie totalitaire.
Voici le texte de présentation de l’ouvrage ;
Depuis la fin des années 1980 se sont épanouies des pratiques artistiques qui font le choix de la bêtise délibérée, de la régression ou de la superficialité. La triade de l’altérité moderne, que représentaient le fou, l’enfant et le primitif, est alors supplantée par la figure de l’adolescent bête. Tantôt critique, tantôt complice, cet art s’est frayé un chemin dans les galeries, les magazines, les biennales et jusque dans les plus importantes collections privées devenues muséales, dont celles de Dakis Joannou, de François Pinault ou d’Eli Broad.
Martin Kippenberger, Wim Delvoye, les YBA, Paul McCarthy, Mike Kelley, Gelitin… ou bien encore Dumb & Dumber au cinéma ou Beavis & Butt-Head et Jackass à la télévision : le succès de la bêtise compulsive est éclatant. Les cultures propres à l’adolescence deviennent le lieu d’une fixation, d’un refus d’accéder à l’univers normé de la culture « adulte » en se ménageant des espaces de répit hors du monde des responsabilités sociales. Au plus fort de la vague néolibérale, l’avenir est pour beaucoup source d’angoisse – et la régression, un refuge.
Dans une approche ancrée à la fois dans l’histoire (culturelle) et la théorie (esthétique), Morgan Labar tente ici de comprendre ce qui a fondé ces pratiques artistiques et imposé leur légitimité nouvelle. Naviguant à vue entre Jeff Koons et Présence Panchounette, Alerte à Malibou et Adorno, les Ramones et Walt Disney, cet ouvrage fait l’analyse d’un phénomène historique inédit par son ampleur – le mouvement des marges au feu des projecteurs, par lequel la bêtise a parfois perdu sa dimension critique et son caractère subversif pour devenir l’une des logiques culturelles de l’époque.
Après tout c’est une logique il fallait bien que la bêtise vive son quart d’heure de célébrité, bon ça a duré un peu trop longtemps….!