UN FRAC QUI SENT LE BOUC

En Charentes et Poitou, (tradition du goût) : un « Rien  à  voir »  qui sent fort le bouc.

(Ce texte avait été lu dans une émission de FRance-culture : ce qui avait déclenché l’hilarité générale dans le studio d’enregistrement…Une hilarité très mal reçue par la direction) : écouter ivi : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/revue-de-presse-culturelle-d-antoine-guillot/du-rien-a-voir-au-tout-a-decouvrir-6566646?fbclid=IwY2xjawIdYiFleHRuA2FlbQIxMAABHY63oHSciztbCgsnYbkn4LT-ou4yIQC7WbNfSpJxbvaPSOdLAYEbanEkLw_aem_GY2PBMvT-ZK1C3Rbt_j4Sw

Un parfait ancrage dans des pratiques intemporelles

Il y a une dizaine d’années, le  directeur du FRAC  Poitou-Charentes  avait   déposé plainte contre la Présidente du Conseil Régional, Ségolène Royal, pour “harcèlement moral”, parce qu’il estimait avoir été victime de “vexations répétées portant atteinte à sa dignité ainsi qu’à sa santé mentale et physique”…

Sombre histoire qui avait été résolue par le transfèrement des collections du dit FRAC, trop à l’étroit en ses locaux d’Angoulème, dans le bâtiment désaffecté du  centre caprin de Linazay, petit village des Deux-Sèvres situé à trois kilomètres au Sud de  Champagné –le – Sec et deux kilomètres à l’ouest de Champagné- le- Mouillé.

Ce centre, appelé Cabrilia, était en Poitou l’équivalent raffarinien du très giscardien Vulcania en Auvergne. Il était  dédié à la promotion internationale de la race caprine et du fameux fromage de chèvre Chabichou, mais il dût très rapidement fermer faute de public et à cause de l’odeur…

Et voilà donc qu’aujourd’hui, sept ans plus tard, sous l’impulsion de son actuel et plus fringant Directeur, est organisé en cet ex-haut lieu de la bique et du bouc, une exposition titrée « Rien à Voir » , sous-titrée « Modules d’œuvres en situation d’exposition » …

Et voici, Mesdames et messieurs  quelques extraits du dossier de presse de cette célébration du Rien modulaire et post-fromager en milieu rural:

« Depuis 2008, Jérémie Bennequin pratique le gommage quotidien de pages de livres, s’attelant plus particulièrement à effacer l’oeuvre de Marcel Proust, À la recherche du temps perdu . Pratique discrète, il se consacre consciencieusement à cette «désécriture», manipulant assidûment le côté bleu de sa gomme… Les oeuvres de Michel Blazy  ( plantation de lentilles, sculptures de purée de carotte ou de brocoli, massif de papier toilette rose) sont fragiles et discrètes, éphémères et périssables. « Presque riens », issues d’un travail qu’il qualifie plus volontiers d’activité modeste et domestique… Michel de Broin fait d’une Buick le héraut de la résistance à la culture de la performance en la transformant en voiture à pédales. Les éléments «superflus» ayant été retirés… Les quatre énoncés performatifs de Victor Burgin abandonnent tout objet concret au profit du langage et croisent philosophie analytique, structuralisme et linguistique. L’œuvre est ici littéralement le langage qui acte, et non plus l’objet. »…

Du « rien à voir » auquel est donc associé du « rien à comprendre », dans un endroit perdu au fin fond du bocage poitevin, avec comme seul public, les biquettes qui n’en ont évidemment « rien à secouer », mais qui ont en chœur tremblé d’effroi, quand on leur a annoncé  cette stupéfiante journée séminaire du « Rien à voir » qui « réunira des artistes, théoriciens et acteurs de l’art contemporain s’interrogeant sur ces pratiques qui perturbent les normes dont le monde de l’art pensait s’être affranchi. »… Une invasion de « m’as-tu-vu du rien à voir»  qui risque d’être mal vue dans les caprins troupeaux, et de ne pas améliorer l’image du Chabichou (célèbre fromage des Charentes et Poitou-tradition du goût) sur la scène internationale de l’art fromager contemporain.

1 thought on “UN FRAC QUI SENT LE BOUC”

  1. C’est tout simplement sublime! Dans cette exposition j’aurai bien aimé voir des étiquettes de la vache qui rit pour rester en harmonie avec la connerie à tartiner! En tous cas espérons que le lait des biquettes ne tournera pas a cause de la proximité de ce FROC monumental de stupidités alimenté comme d’hab par les contribuables de cette région, qui en grande majorité préfèrent le fromage de chèvre. ignorent l’existence de ce déplorable étalage de profonde stupidité en y contribuant de leurs deniers.

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