Cela fait 40 ans que ça dure…Cela fait bien 20 ans qu’on dit que ça ne peut plus durer encore très longtemps et que tout cela va très bientôt inéluctablement disparaître dans sa propre béance ontologique….mais non ! Ça continue encore et encore ! Ça continue encore plus délirant, encore plus pathos, encore plus invraisemblable , incroyable, sidérant, stupéfiant d’arrogante stupidité… Comme si le fond de l’inepte ne pouvait en effet jamais être atteint et qu’ainsi, il restait indéfiniment possible d’améliorer les performances en  matière de plongée en apnée mentale dans les abysses du non-sens, de l’inhumain et du néant.

Cette image de notre  plasticien in situ national Daniel Buren, devant une œuvre de lui qui me semble la plus aboutie après 40 ans de « recherches », constitue, je crois , la meilleure illustration possible de l’état actuel des systèmes dominants de légitimation de l’art …N’oublions pas en effet que cet artiste, qui se disait au départ « anartiste », produit phare de la maso-culture socialo-progressiste cinquième République, qui a relooké les sacs Vuitton , les boites de fromage à tartiner Babybel et la cour du Palais Royal, est une fierté française à l’international depuis 5 décennies… Nous sommes donc là, admettons-le, aux rebords extrêmes du Rien définitif et de la décrépitude totale…

Un certain nombre de livres parus ces dernières années, mais censurés par l’Etat et ses sbires ministériels  pour dérive anti-progresssite et fascisante, démontent la logique des mécanismes socio-psycho-bureaucratico-financiers qui ont produit cet effarant retournement du sens et des valeurs esthétiques caractéristique de l’AC.( voir doc Joint : liste par Laurent Danchin des livres censurés, avant 2008…(et cela a continué de plus belle jusqu’à aujourd’hui.)

Mais ce serait une erreur de réduire cet art contemporain à une conjuration d’imbéciles, imposteurs, farceurs,  malhonnêtes intellectuellement, méchants et   cupides…Car la plupart des acteurs de cette gigantesque supercherie, ne mordent pas, sont plutôt affectueux , intelligents scolairement, avenants et sociables, globalement insignifiants certes, mais  plutôt sincères dans leur souci de bien servir les intérêts supérieurs de la nation (beaucoup d’entre eux ont eu la Légion d’Honneur ou sont Chevaliers de Arts et des Lettres) …Purs produits d’un entre-soi dégénératif  de type sectaire voire mafieux ,  ils sont agis et surdéterminés plutôt qu’agissants et acteurs d’un système qui les dépassent et les terrorisent eux-mêmes. Ils  ne peuvent concevoir d’ autre  monde de l’art que celui qui les générés et les nourrit, ni d’imaginer un art  qui serait celui de la liberté d’être et de l’inventivité créative …Cette incapacité native devenant alors pour eux une infirmité qualifiante qui leur a permis de mieux s’insérer dans la machine à déconstruire l’art et à pulvériser toutes ses valeurs…

Cependant, Il semble bien que , pour cette machine , le temps de auto-anéantissement soit proche…puisque, comme le montre cette image de la minimalité burénienne, il ne lui reste plus rien d’autre qu’elle même à détruire.