
Un ami galeriste, que je classe parmi les chercheurs passionnés d’artistes neufs, un prospectif comme il n’en reste plus beaucoup et dont la galerie financièrement déficitaire ne tient le coup que par quelques salvateurs revenus annexes, comme c’est le cas pour la plupart des galeries « découvreuses, me fait suivre le questionnaire qu’il a reçu pour cette « Grande enquête sur les galeries en France » menée par Mme Nathalie Moureau , agrégée d’économie et de gestion, professeur en sciences économiques à l’Université Paul Valéry de Montpellier, sous -titrée « Comment les galeries contribuent-elles à asseoir la visibilité des artistes qu’elles soutiennent ? »( gigantesque question) et dont voici le lien d’accés :
(image jointe : « Comment l’hyper – galeriste Perottin hyper-visibilise ses artistes » …)
En lisant les questions posées aux galeriste sollicités pour cette enquête on comprend très vite que l’approche est essentiellement économique et en rien sociologique ni artistique…Une approche sèche, froide et mathématique, en rien sensible ou poétique, ce qui , convenons-le, en limite beaucoup l’intérêt et l’utilité, parce qu’incapable d’aller au cœur du sujet étudié…(Le fonctionnement d’une galerie d’art n’est pas comme celui d’une boucherie charcuterie, ou d’une boutique de mode). Une approche typiquement universitaire ,de bonne volonté mais quelque peu naïve, avec un outillage conceptuel restreint , pour un vaste et très complexe sujet… Et finalement sans doute, une étude à côté du sujet qui ne servira qu’à faire diversion pour ne pas aborder les vrais réalités.
Sachons aussi que Mme Moureau est dans le staff du FRAC Occitanie… Mais lui a-t-on dit que les FRAC sont un acteur majeur dans la destruction de l’éco-système naturel de reconnaisance de l’art libre et naturel , dans la ringardisation des galeries prospectives et des artistes indépendants de la doxa esthétique ministérielle, dans l’invisibilisation de 90% de la création d’aujourd’hui ?…Au profit d’un art de classe de type coinceptualo-bidulaire, idéologiquement chargé, subversif et déconstructif à outrance, sociétalement questionnatoire, et ainsi plus facilement subventionnable et finaciarisable (ici, se trouve le vrai sujet pour une analyse sociologique)
On se demande , en effet, et Mme Moureau a raison de soulever involontairement la question, « Comment quelques galeries héroïques contribuent-elles encore à donner de la visibilité aux artistes vivant et , libres ?…et pour cela ignorés des FRAC
Suggestions à Mme Moureau :
- Faire une évaluation d’ordre strictement économique ( puisque c’est de sa compétence) de la perte financière publique, causée par la dévalorisation institutionnalisée travers les FRAC, des milliers d’ œuvres d’aujourd’hui à valeur artistique indéniable autant que patrimoniale …
- Evaluer aussi le gâchis financier causée par l’inéluctable éclatement à terme des bulles artistico-spéculatives de type Koons, Buren, Hyber, Venet, etc.
- Evaluer la malfaisanse , en termes d’invisibilisation de la vraie création, des centaines de galeries municipales subventionnées pour la promotion des produits fraichement formatés au connceptualo-bidulaire sortant des écoles des Beaux-Arts
- S’intéresser au profil psycho-socio professionnel des clients des galeries multinatinales financières de type Almine Reich, Perrotin, Mennour, Ceysson, etc…Essayer d’évalue leur « amour » de l’art…
- S’intéresser aux nouveaux moyens de diffusion et de reconnaissance de la création qui se mettent en place comme alternative à la défaillance du modèle économique classique de la galerie d’art (hors galeries de placement financier, de produits à la mode du branché ou de la vulgarité de base teintée street ou pop-art)…Se met en place en effet un nouveau maillage territorial ou éco-systême bien loin des réseaux institutionnels, avec galeries nomades, associations d’artistes, parcours d’ateliers, etc…qui permettent de témoigner de la réalité d’une création jamais aussi riche et diversifiée , de témoigner aussi de la survie d’un public d’amateurs d’art sincères. …Voilà un sujet qui devrait intéresser les chercheurs universitaires tant économistes que philosophes-historiens de l’art, pour peu qu’ils acceptent d’en finir avec le déni de réalité habituel permettant un bourrage idéologique ad hoc indispensable pour leur avancement dans la carrière.
Rappelons enfin qu’une véritable sociologie de l’art mettra des décennies à éclore après les ravages commis en la matière par les Bourdieu, Heinich et Quemin (ce dernier étant le spécialiste de l’ « observation participative » dans les grands vernissages mondains en galeries d’ampleur internationale)
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QUEL DEVENIR POUR LES GALERIES PROSPECTIVES ?
C’est l’intitulé de l’enquête que j’avais faite auprès des galeries il y a 6 ans
J’y soumettais aux 500 galeristes interrogés 22 causes possibles de leur difficulté à survivre et du déclin du « marché de proximité » .
J’ai reçu une trentaine de réponses très construites et pertinentes
Réponses que j’ ai envoyées à quelques centaines de fonctionnaires des DRAC et du Ministère, et à quelques revues d’art…Sans aucune réaction de nulle part .
Vous pourrez découvrir questions et réponses à cette enquête par le lien suivant :
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L’ENQUÊTE RESTE OUVERTE
Question à vous :
Mon enquête étant bien sûr de nature et méthode autres que celle de Mme Moureau, la question que je vous pose est donc celle-ci :
Ces deux enquêtes ont-elles le même objet ? Peuvent -elles se compléter , s’articuler entre elles ? Peut-on conjuguer rigueur économique et imprécision sensible ? La flore sauvage , a-t-elle une chance de survivre au passage du bulldozer bureaucratique et financier?
Vos réponses, avis , suggestions, peuvent être envoyées conjointement à nicole.esterolle@yahoo.fr et à nathalie.moureau@univ-montp3.fr ….
… Qui vous disent grand merci pour votre contribution !