Ce n’est pas très compliqué, la grande majorité de nos congénères pensent que l’Art, ça existe avec un grand A, reliquat d’une époque où la classe dominante s’en servait comme arme pour asseoir son pouvoir sur les classes «inférieures», présumées incapables de saisir les subtilités que seules des personnes de qualité savaient reconnaître. Aujourd’hui, ça s’est peu à peu transformé en religion, il y a le dogme officiel, les courants protestants, les fondamentalistes, les extrémistes fanatiques et une poignée d’utopistes bricoleurs.
Mais, au fond, tout ça n’est qu’un théâtre futile, car l’art ce n’est rien de tout ça, juste une composante de ce qui fait de nous une humanité créatrice. Aussi quand je vois que certains «artistes» épousent la frénésie de destruction onéreuse du libéral-capitalisme ou le greenwashing déculpabilisateur de certains courants bien-pensants, je me dis que tout ce petit monde est à côté de la plaque, ce qui serait plutôt anodin si leurs actes ne conduisaient pas à envenimer une situation où les humains perdent pied, et se noient dans un mensonge généralisé et dangereusement écocidaire, tant pour notre environnement que pour ce qui y est intrinsequement lié, c’est-à-dire nous, les petits bazars destructeurs qui grouillent sur la planète et la phagocytent allègrement, au lieu d’en prendre soin et de l’aimer comme on aime la vie, tout simplement.
En attendant, je me suis amusé à bricoler ce petit macaron à partir de la tristement célèbre affiche de l’expo Nazie «ENTARTETE KUNST», et j’appelle de tous mes vœux un art régénéré, en lieu et place de toutes les conneries qu’on nous véhicule comme argent comptant, l’expression est malheureusement heureuse. Vous pouvez donc découper ce sticker dans cette page électronique et le coller où bon vous semblera, sauf sur la vitrine de la boulangerie, car lui, c’est un copain.
Jean-Jacques Tachdjian