Je vous joins copie du très savoureux article de la décidément excellente Roxana Azimi, qui fait là un vrai travail d’information de journaliste, qui ne se la pète pas « critique d’art », comme se la pètent ses homologues et néanmoins collègues du Monde, Dagen, Lequeux, Jardonnet… dont on connaît pourtant bien la présomptueuse incompétence en la matière.
Lisez ce texte et, comme moi, vous boirez du petit lait Car on y apprend plein de choses des plus croquignoles et roboratives.
Ça démarre avec cette haine meurtrière qui existe entre deux féroce bestioles : le gorille de Richard Orlinski et l’ours de Xavier Veillan… Haine paradoxale, car on s’attendrait plutôt à une solidarité confraternelle dans l’expression d’ une même bestialité (ou bêtise) formelle et d’une égale vulgarité de fond.
Mais voilà ce qui se passe : L’ours s’inscrit dans la sphère duchampo-concetualo-bidulaire , et pour cela vraiment « contemporaine », du financial art international et de l’art institutionnel national rèunis….Le gorille dans celui des productions indépendantes, tout autant financial , mais ne présentant pas les normes , accointances ou références nécessaires pout obtenir le label « contemporain »… La distinction élitiste de Veillan, s’opposant à la ringardise populassière d’ Orlinski.
Et c’est ainsi qu’on apprend que Veillan a fait un procès à Orlinski pour plagiat en lui réclamant 2 , 5 millions d’euros…mais qu’il a été débouté…Gniak ! Gniark !
Et c’est ainsi qu’on apprend que les œuvres du ringard Orlinski valent autant en ventes aux enchères que celles de Vernar Benêt ou Daniel Buren…Non mais, où va-t-on ma bonne dame ? Et vous comprenez alors la ire des business-art galeristes , des curators et des critiques-historiens-philosophes-sociologues d’art affiliés au système officiel de valorisation de l’art..
Et c’est ainsi qu’on apprend que Dame Hidalgo (mairesse de Paris) adore le canasson chromé de l’américain Charles Ray (poulain de François Pinaut ) quand il est installé sur sa place de la Bourse de Commerce…Qu’elle adore tout autant les gros matous crétins de Geluk quand ils sont installés sur les champs Elysées( et sans doute , à l’instar de Brigitte Macron, les bonbons de Laurence Jenck, ou les Totos de Bolongaro )….mais qu’elle ne supporte par le gorille d’Orlinski, où qu’il soit installé dans sa ville..et qu’elle essaie de le virer le plus tôt possible… alors que c’est une espèce protégée…..
Et c’est ainsi qu’on apprend que Lilian M’Bappé, Sharon Stone et Brigitte Macron, sont des fans d’Orlinski…Cette dernière étant aussi fan de Vernar Benet , son voisin du Fort de Brégançon, qui a planté sans aucune vergogne ses trois gigantesque poutres en fer intitulées pompeusement « portail numérique du savoir » sur l’esplanade de Nice
C’est dire qu’on est dans une sacrée patouille… et qu’on peut se demander s’il n’est pas possible de faire un lien avec les récentes émeutes des quartiers …Mais bon…simple hypothèse perso…
Mais je vous garde le meilleur pour la fin : l’inénarrable Stéphane Corréard, gentil neuneu polyvalent , omniprésent sur la place de paris, galeriste, curator, critique d’art (et artiste peut-être ?) , fédérateur bien connu des galeries financières parisiennes, nous déclare : « en excluant Orlinski des médias artistiques, des foires et des institutions, nous sommes paradoxalement responsables de son développement »…Ouarf ! Une telle tétanisante niaiserie, il fallait oser la dire !…Autrement dit : si , au lieu de le rejeter comme un malpropre, on avait accepté qu’Orlinski entre dans notre confrérie , sa reconaissance ( son développement ) eût été bien moindre…
Il serait temps en effet qu’imbécillité institutionnelle et imbécillité indépendante se réconcilient…Parce qu’on en a marre de ce schisme meurtrier !
L’ours et le gorille se valent. Aussi laids et pauvres l’un que l’autre. Petite précision : Veillhan a été débouté, certes, mais les attendus du jugement sont croquignolets : il y est dit que l’un (XV) fait de l’art, et l’autre (RO) de la décoration…
Le gorille a malheureusement été exposé dans les Alpes, en effet, Courchevel a estimé que sa place était là, en plein sur les pistes de ski quelle horreur !