LE VERROTTIER ACADÉMICIEN OTHONIEL RÂFLE L’APPEL D’OFFRE POUR  DE LA ROSACE DE LA BASILIQUE  SAINT -SERNIN DE TOULOUSE

« Une signature contemporaine en harmonie avec un haut-lieu de l’art roman », se félicite-t-on dans l’intelligentsia culturelle toulousaine.

C’est le fameux « geste contemporain » cher à Monsieur Macron, qui s’applique ici, comme il va s’appliquer pour les vitraux de Notre- Dame de Paris , dont l’appel d’offre bénéficiera à coup sûr à quelque plasticien officiel et bien en cour de type Othoniel…( on attend le projet de Buren avec inquiétude)

Ce qui se passe ici est un exemple, parmi des centaines d’autres, de cet art « contemporain » qui squatte ,  parasite et pollue le patrimoine historique français pour se donner une épaisseur historique dont il est ontologiquement dépourvu … Ce type d’accaparement,  de détournement, d’outrage aux valeurs sacrées,  de hold-up institutionnalisé,  est une honte nationale et un  scandale absolu, dont il faudra bien tirer un jour le bilan artistiquement , moralement et humainement catastrophique.

C’est donc en pleine conformité avec cette malhonnêteté de fond , qu’  Othoniel, notre  verrottier national aux fameux chapelets de boules colorées qui plaisent tant aux enfants,( lequel verrottier  n’a jamais touché à son  matériau) ,  qui vient d’obtenir le marché de la rosace de la cathédrale St – Sernin de Toulouse, avec un projet d’une indigence formelle maximum.( Souvenons-nous que ce même Othoniel a déjà saccagé en toute impunité le Palais Idéal du Facteur Cheval.. Souvenons-nous de son chapelet de crottes de biques dans un palais du Qatar)

Je vous joins, ci-après, la  présentation détaillée de cette « Signature contemporaine » que mon correspondant toulousain vient de m’envoyer. On y voit notamment que l’éthique de l’opération du côté de son opacité financière est en pleine cohérence avec son esthétique.

Plus d’info :

https://metropole.toulouse.fr/actualites/un-vitrail-contemporain-pour-la-rosace-de-la-basilique-saint-sernin

UNE OEUVRE SANS QUALITÉ NI SPIRITUALITÉ, CERTES….MAIS SIGNÉE D’UN ACADÉMICIEN

Par Georges Duverdon

Ce projet de grand vitrail, présenté comme « s’inscrivant dans le courant de l’art contemporain », ou encore comme « Une signature contemporaine en harmonie avec un haut-lieu de l’art roman », se révèle étonnamment passéiste et sans grand caractère dans sa composition. Il est davantage inspiré par l’esprit et les codes esthétiques des vitraux d’église du 19e siècle, notamment par la répétition pour le moins ennuyeuse et la répartition scolaire d’éléments qui ne sont au fond que purement “décoratifs“. Ainsi des médaillons géométriques petits ou grands, répétés à l’identique, ou cette bordure périphérique et colorée, à l’instar de celles qui caractérisaient les vitraux de l’époque. On pense même ici aux modèles présentés dans les catalogues de fabricants de vitraux, comme par exemple celui de la manufacture L. Victor Gesta à Toulouse, dans les années 1850, avec la vitrerie ornementale et géométrique. Celle-ci étant de fait ce que l’artiste présente là, car la véritable création verrière contemporaine n’est pas ici au rendez-vous.

Les références symboliques se révèlent pareillement convenues, comme l’évocation, au centre du vitrail, de la Trinité avec les trois cercles entrelacés que l’on retrouvent au 19e siècle, mais également dans la culture celtique ou encore dans la formulation des concepts du psychanalyste Lacan avec les cercles borroméens. Il y a d’ailleurs dans cette composition l’aveu inconscient d’une certaine impuissance à formuler du neuf. Le recours à un lien graphique sombre qui entrelace les grands médaillons, comme pour faire circuler le regard et sauver de l’inertie l’ensemble de la composition, se révèle au contraire comme une figure supplémentaire d’enfermement.

Certainement dans le but de préserver une certaine luminosité dans la basilique assez sombre, les couleurs présentées sont plutôt claires, mais elles ne pourront gommer l’effet “décoratif“ et répétitif de la composition qu’elles vont révéler en pleine lumière d’occident, en accentuant par ailleurs les rouges dont le verre est beaucoup plus épais que pour les autres couleurs (photo n°2)

Sans doute réalisé par les ateliers Loire, car il est certain que J.-M. Othoniel n’a jamais transformé par lui-même le matériau verre, l’échantillon présenté sur la photo n°2 fait apparaitre des cives. Ce sont des verres ronds, coulés ou soufflés, de différentes diamètres, enchâssés comme on le voit dans une structure qui va surcharger et complexifier par sa présence le très lourd réseau orthogonal de barlotières de la rosace, lui-même générateur d’ombres. Il y a en effet ici comme un tour de passe-passe dans le projet présenté sur la photo n°1, car on ne voit, ni même on ne devine cette structure porteuse des verres, qui sera forcément perçue comme un maillage d’ombres, la lumière venant de l’extérieur de la rosace. La coloration argentée de cette structure que l’on observe sur la photo n°2 ne pourra rien changer à cette réalité, dissimulée dans la présentation.

Travaillé par un maître-verrier, ce verre donnera-t-il un peu de vibration et de modulation à cette composition sans inspiration et sans vie ? On peut s’interroger. En effet, d’après la photo n°2 les cives et les autres parties courbes sont colorées dans la masse et non peintes en grisaille ou émaux cuits au four, puis elles seront assemblées comme dans les travaux de vitrerie ornementale. On peut donc formuler ici des doutes. Ce qui est sûr par contre, c’est que cette composition ne peut prétendre apporter quelque chose de remarquable dans le domaine du vitrail contemporain. La basilique Saint Sernin méritait bien mieux que cette proposition artistiquement bien pauvre.

On peut ainsi être « une signature », c’est-à-dire un artiste reconnu par les réseaux institutionnels et les grands marchands, et se révéler impuissant à formuler une proposition verrière signifiante dans un cadre éloigné de la mondaine esthétique du merveilleux qui est le propre de cet artiste. Ce qui apparait singulier, c’est que les responsables du domaine religieux, diocésains ou autres, aient à ce point manquer de discernement pour avoir valider ce projet sans souffle spirituel, dont on nous dit qu’il a fait l’unanimité du jury.

Selon le BOAMP.fr (Bulletin officiel des annonces des marchés publiques. Avis n° 24-9949) le projet a été initialement doté d’une enveloppe prévisionnelle de 350 000 euros ht.  Il a été attribué le 16/01/2024 à l’atelier Loire et Othoniel Studio pour un montant ht de 318 562, 50 euros. Sur le site officiel de Toulouse Mairie Métropole du 22/01/2024 il est annoncé différemment, avec un financement de 600 000 euros de la Mairie de Toulouse, avec la participation de la fondation d’entreprise AG2R La Mondiale au titre du mécénat. Cette différence de montant n’est nulle part commentée.

Pour la transparence, par respect pour le contribuable on aimerait beaucoup en savoir plus et surtout voir les projets des autres finalistes, comme cela se fait à l’étranger.

                                                                                                                                                                   Georges Duverdon

https://metropole.toulouse.fr/actualites/un-vitrail-contemporain-pour-la-rosace-de-la-basilique-saint-sernin

1 thought on “LE VERROTTIER ACADÉMICIEN OTHONIEL RÂFLE L’APPEL D’OFFRE POUR  DE LA ROSACE DE LA BASILIQUE  SAINT -SERNIN DE TOULOUSE”

  1. Othoniel à Toulouse, ma ville!!! Envie de vomir! Et mon ami Jean Dominique Fleury, grand maître verrier qui a fait les vitraux de Soulages, Raysse ou Barcelo et nous artistes toulousains jamais prévenus par cet appel d’offre!!!! On nous prend pour des cons ! Mais qui décide ? C’est pas les ecclésiastiques qui n’ont plus la culture de leurs aînés des siècles passés mais le petit réseau qui depuis l’arrivée de Jaxk Lang a fait des petits et s’est multiplié… C’est pire que sous l’époque pompier de la fin du XIX eme!!!

    Michel Batlle

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *