L’œuvre de notre plasticien national numéro 1, Daniel Buren est multi- piégée, esthétiquement, moralement, juridiquement, économiquement et intellectuellement.
Tout le monde le sait, mais je constate que personne, depuis 45 ans, n’ose aborder le sujet, chez les critiques-historiens d’art, ni chez les socio-psycho-ethno- philosophes de l’art pourtant nombreux et qui ratissent large.
Elle est comme une sorte de béance de sens, de trou noir de l’art, de chausse -trappe que tout le monde contourne prudemment, comme les animaux de la forêt s’éloignent naturellement de la plante vénéneuse dont il sentent instinctivement la dangerosité
Le premier élément piégeant de l’ouvrage burénien, c’est son caractère in-situ.
L’in situ est une invention de Buren lui-même pour son propre usage. C’est une stratégie imparable d’accaparement de l’espace alentour , qui consiste à faire que l’œuvre et son environnement ne fasse qu’un et soient indissociables. Ainsi l’artiste peut-il parasiter et s’approprier le contexte architectural qui a soit disant inspiré l’ œuvre.
Ainsi peut-il, sous prétexte de mettre en valeur la richesse du contexte, y poser son « outil visuel » spécialement nul et insignifiant formellement
Ainsi peut-il attaquer en justice un brave éditeur de cartes postales où l’on peut apercevoir dans un coin, ses poteaux en ciment armé… (Il a fort heureusement été débouté de cette plainte inique, malgré le soutien de son escouade d’avocats et de l’ADAGP qui veille sur le respect de la propriété intellectuelle des non – œuvres de cet anartiste auto -revendiqué comme tel au départ.)
Ainsi peut-il, en tout impunité, profaner un trésor architectural , l’enlaidir, en détruire la valeur mémorielle, historique et patrimoniale.
Le deuxième élément piégeant, c’est que ses oeuvres artistiquement nulles sont en béton armé indestructible et faites pour durer des milliers d’années .Quand elles sont comme celles érigées sur le bord de mer breton avec un trou dedans pour y regarder la mer, ça n’est pas très grave, puisque peu de gens hors les maso-culturels locaux viennent les voir…Mais quand ces même poteaux, cylindres et arcatures rayés sont installés en centre ville, comme à Casablanca, comme sur le port de Nantes, sur la place de l’Hôtel de ville de Lyon ou à la gare des tramways à Tours, cette « durabilité » est infiniment plus inquiétant, car la vue imposée en permanence de ces inepties bétonnées, pendant des centaines d’années , à des millions de personnes, ne contribuera pas à l’amélioration de la santé psycho-mentale de l’humanité, ni à son élévation spirituelle.
Le troisième élément piégeant et tétanisant d’effroi, c’est la stupidité péremptoire, la bêtise sur -intellectualisée d’un discours auto- justificatif faussement modeste mais d’une perversité mentale indépassable
Voici un petit florilège de désarmantes burénades cueillies par-ci par-là :
« Si je ne faisais pas confiance au regardeur, je crois que je n’exposerais pas
Puisque toute le monde peut être artiste, pourquoi ne le serais-je pas aussi ?
L’art contemporain est une espèce de dénomination qui ne veut strictement rien dire… C’est seulement un fragment de l’art qui se fait et qui sera un jour défini entre 1999 et 2030, et dont on dira que « c’est la période de l’art contemporain »
La couleur, c’est da la pensée directe, la seule chose qui soit indicible
En tant qu’artiste, je regarde toujours ce qui est négatif ou malvenu, les erreurs de proportions par exemple, pour essayer de ne pas m’y faire prendre
L’œuvre ne peut être vue, ni comprise, ni appréhendée en soi, elle n’est que par-rapport-à et de là indéfiniment redéfinie.
Les bandes blanches et noires que j’utilise depuis 1965 sont un « outil visuel » fait d’ éléments qui permettent d’« élargir le champ de vision », d’interroger de manière critique les particularités d’un espace, d’un objet, d’une situation où s’organisent des mécanismes, des attitudes et des systèmes de pouvoir .
Je pense alors qu’il serait possible, non seulement de voir et de suivre, mais également de comprendre parfaitement mon travail, sans avoir jamais lu une seule ligne de mes textes se rapportant à lui. Le travail visuel se suffit à lui-même.
Dans « Les écrits » (Flammarion) de Daniel Buren qui se composent de deux imposants volumes de 2000 pages chacun , on peut trouver des centaines de perles de doctes niaiseries du type de celles citées plus haut. Cet ouvrage figure obligatoirement dans toutes les bibiolthèque des Ecoles de Beaux-Arts publiques, quand les ouvrage de Jean Clair, Jean Baudrillard, Aude de Kerros, ou Jean-Philippe Domecq y sont interdits
Le piège burénien est l’expression exacte de la perversité consubstantielle à la « pensée » artistique d’Etat.

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sur la place de l’Hôtel de ville à Lyon