Dans quelques décennies, si l’humanité existe encore, les historiens d’art entreprendront sans doute d’analyser les mécanismes de cette désartification de l’art opérée par les systèmes dominants de légitimation de la création, ayant régné pendant plus 50 ans après l’événement, en 1981, du gauchisme culturel lango-mitterrandien.
Le plasticien Adel Abdessemed sera alors, pour ces historiens du futur, un « cas d’école », comme pur produit des mécanismes couplés institutionnels et marchands d’éradication du sens et de purge de toute substance vraiment artistique dans l’art pour en faciliter la financiarisation , l’intellectualisation, la contemporainisation et l’intenationalisation.
L’artiste d’origine algérienne, issu donc de la diversité qualifiante, dument formaté à l’ENSBA-Paris, a très vitre compris, comme Bertrand Lavier, que l’art contemporain n’était pas de l’art, mais un assemblage d’ingrédients idéologiques. Il a compris que le gigantisme de la forme pouvait avantageusement remplacer l’indigence du fond. IL a compris que la grossièreté formelle, la violence symbolique étaient payantes médiatiquement. Il a compris que l’irrespect des règles élémentaires tant éthiques qu’esthétique était une manière de résister et de se conformer ainsi à la fameuse formule du puissant philosophe déconstructif Deleuze : « Créer, c’est résister » Il a compris aussi qu’appliquer la formule à l’envers était encore mieux .
Ce plasticien résistant, rebelle, subversif, anticapitaliste, parfait vecteur de repentance post-coloniale, casseur de codes, sociéralo-questionnaoire, décolonial, , etc…avait donc tout pour plaire à la grande financial-gallery internationale Continua, pour appâter les richissimes spéculo-collectionneurs comme Pinault, pour séduire tant le gros capitaliste que le culturo-bobo-insoumis moyen en mal de signe de distinction (il aurait sans doute plu à Bourdieu , comme lui avait plu Hans Haake)
Ses poulets grillés, ses chiens écrasés, ses pigeons voyageurs kamikazes , ses coups de boule de Zidane, ses gigantesques squelettes rampant sur le sol, ses gros avions tirebouchonnés, et toutes ses installations puissamment métaphoriques et allégoriques , font un tabac dans la petite tête de tous les curatos de biennales internationales, et des grands commis d’Etat (il est membre du conseil d’administration du Centre Pompidou)
…Un tabac aussi chez les personnalités des arts et de culture parisienne, qui se sont rués par exemple au récent vernissage , Passage de Retz à Paris, de ses épouvantables sculptures en bronze de pigeons voyageurs transporteurs d’explosifs …tel que vous pourrez le voir par lien saywho qui suit :
… et sur les images jointes que je vous ai choisies
Produit exact de la repentance hexagonale envers l’Algérie colonisée, il évite cependant de dire qu’il a été instrumentalisé par la France comme arabe culturel de service, comme vient de le faire son collègue Kader Attia…