C’est la question insupportable à entendre par les affidés au système produisant et entretenant cet art : curators, directeurs de FRAC ou de galeries subventionnées, conservateurs de MAC, artistes- professeurs en écoles d’art, inspecteurs de la création du ministère, critiques-historiens – psycho-socio-ethno – philosophes et autres sophrologues de l’art, etc.
Et pourtant , les ingrédients constitutifs de cet art du plug anal, de la raie buréniienne, du ballon carré d’Hyber, du homard de Koons, du boudin de Journiac, du giga-étron de Mac Carthy, des « gueules cassées » de Kader Attia (image jointe), du nounours de Lavier, des pigeons kamikazes d’Abdessemed, de la Mierda de Manzoni, de la pissoire de Duchamp, etc., ne sont-ils pas la torsion du sens, la torture mentale, la souffrance psychique, la dérision, la négativité, le déni de soi, l’ atrocités visuelle, la cruauté déconstructive, la cassage des codes, la destruction de tous critères , la subversion de toutes les règles tant éthiques qu’esthétique, l’antipathie, la laideur, la vulgarité et la stupidité surjouées ?
Comment en est-on arrivé là ? Comment ces vertus négatives sont-elles devenues qualifiantes ? Par quel diabolique retournement des valeurs ?
Je crois que pour répondre à ces questions, il nous faut considérer tout simplement cet art comme un rituel d’initiation impliquant nécessairement l’épreuve de la souffrance, de l’auto-flagellation et de l’humiliation, comme un passage douloureux qui permet d’accéder à une caste supérieure ou d’ entrer dans une sorte de secte d’initiés.
« Je souffre, donc je suis », tel est le titre du récent livre de Pascal Bruckner … L’art contemporain me donne donc accès à cette souffrance comme signe de distinction culturelle et intellectuelle , d’appartenance de classe, de reconnaissance sociale, et d’affirmation de mon existence.( et, dans le même temps, de faire quelques belles opérations valorisation financière de cette souffrance)
Et c’est ainsi que, dans ce même élan déconstructif , gaucho- woko- scat-sado-masochiste, l’art contemporain devient aussi, aujourd’hui, l’expression de toutes les minorités souffrantes, exploitées, colonisées, opprimées, sur cette terre….Ainsi récupérées et retournée pour consolider les systèmes de pouvoir et d’argent.
c’est pas mal la scrultchure sur bois, c’est juste pas bien fini c’est tout