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Car il est toujours d’actualité et devient « collector »

Il est en effet un témoignage montrant que nulle part ailleurs qu’en ce territoire de l’art dit ‘contemporain’ on avait été aussi loin dans la régurgitation du sens, dans l’inepte comme coquetterie intellectuelle, dans la transgression des lois, dans la déconstruction des repères, le « cassage des codes », etc… Bref dans ce nihilisme meurtrier nécessaire à l’instrumentalisation de l’humain au profit de ces fellateurs du rien peuplant les réseaux bureaucratico-financiers de cet art abusivement appelé ‘contemporain’…

Nicole Esterolle

Le grand show des fellateurs du rien

Du nihilisme de l’art dit « contemporain »

Collection Réflexions

Christophe Chomant Éditeur

Toute la duplicité de l’art contemporain est là : revendiquer la nullité, l’insignifiance, le non-sens, viser la nullité alors qu’on est déjà nul. Viser le non-sens alors qu’on est déjà insignifiant. Prétendre à la superficialité en des termes superficiels. Or la nullité est une qualité secrète qui ne saurait être revendiquée par n’importe qui.

Jean Baudrillard, « Le complot de l’art »

Libération,20 mars 1996

Préface, par Aude de Kerros,
Chroniques héroï-comiques de Nicole Esterolle

« Le rire est le propre de l’homme ! »

Rabelais

Depuis des années, semaine après semaine, une personnalité savante et masquée du monde de l’art s’est attachée à en faire la drolatique et néanmoins exacte chronique, le récit savoureux et tragique de la vie artistique en France, officielle autant que clandestine.

Du réalisme grotesque

Nicole Esterolle appartient à un courant littéraire très ancien, qui régulièrement reprend ses droits… celui de Boccace, Rabelais, Voltaire, Alphonse Allais et plus récemment, Kafka, Céline où Beckett. Il resurgit quand les férules deviennent étouffantes et absurdes, fait des émules chaque fois que le monde des clercs perd la tête. Car, que faire pour résister au mal, sinon décrire la folle réalité avec précision, verve et talent, en faisant rire les mots ?

Comme pour l’humaniste français qui s’était caché sous le nom de plume d’Alcofridas Nasier[1], Nicole Esterolle est aussi un pseudonyme. C’est le prix de la liberté ! Il était un anti-clérical ecclésiastique, elle est de gauche mais de libre pensée. Il se moquait des « ténèbres gothiques », elle ironise sur les « abîmes contemporains » de la déconstruction, interpellation et questionnement.

Ils connaissent tous les deux comme leur poche le monde qu’ils décrivent. Ils l’habitent, fréquentent ses personnages, dînent avec eux… tout en ripaillant aussi avec les exclus du banquet. Ainsi ils décrivent la scène du théâtre qu’ils ont sous les yeux, mais aussi les coulisses, les vestiaires, la salle… ébahie où furieuse ! Ils sont insatiables de tout nous raconter.

Pour plus de liberté, Rabelais habilla la réalité des voiles du mythe, aima transformer les protagonistes en monstres et en géants. Nicole quant à elle n’en a eu nul besoin car à l’ère duchampienne, c’est l’artiste, le politique, le clerc et le marchand qui déclarent eux-mêmes la réalité. Elle est ce qu’ils disent être ! Ainsi la fiction est fournie par les protagonistes eux-mêmes. Il suffit de leur donner la parole, les citer, de préciser le jour, lieu et heure de l’évènement, en note de bas de page, pour convaincre les incrédules. Un sérieux travail de journaliste… indispensable, car l’imaginaire du citoyen contribuable et nourricier des artistes officiels, peine à concevoir leur rôle incontournable d’animateurs, prêcheurs, questionneurs sociétaux, ainsi que l’insondable mystère de la valeur financière de leur production. Nicole Esterolle n’invente rien, elle enquête sur les énormités quotidiennes de la gouvernance bureaucratique de l’art en France, sur son inouïe créativité fiduciaire. Mais, paradoxalement, seule une écriture littéraire peut donner consistance et réalité à cet art conceptuel dématérialisé, objet de sa curiosité.

Nicole Esterolle est la première chroniqueuse en France à rire et faire rire sur ce sujet sacré. Elle nous amuse en évoquant les moulins à vent de la Sorbonne, les pénitents-flagellants de l’Ecole des Beaux Arts où l’on ne rigole pas mais où on apprend consciencieusement l’anglais pour mériter la mythique bourse à New York.

Du rire esterollien

Sans avoir à les faire périr d’ennui, Nicole Esterolle a tenus informés les « regardeurs » du spectacle de l’Art contemporain et les artistes résistants aux injonctions de l’Art unique. Elle a su retourner comme un gant le discours froid et moralisateur de l’AC en merveilleuse occasion de rigolade. Notre chroniqueuse sait manier les multiples formes du langage comique : accumulations verbales, calambours, qualificatifs grotesques et innombrables noms d’oiseau. Elle a révolutionné ainsi une critique d’art réduite au rang de vulgaire « story telling » de marketing, pour en faire un exercice audacieux, risible, lisible et compréhensible… critique même !

Ainsi en la lisant on s’informe, tout en savourant sa prose. Elle nous a initiés, exorcisés et mithridatisés, tout en nous amusant, au jargon des experts. Elle nous a sensibilisé au sociétal, au bureaucratique, financier et commercial. Son rire a semé le doute sur l’autorité des « inspecteurs de la création du Ministère », sur la prédication moralisante et financière newyorkaise, le divertissement planétaire mainstream. Chacun fait désormais ce qu’il veut, l’herbe de la création sort de terre comme en février, les forêts de la diversité repoussent en silence.

D’un coup de plume Nicole Esterolle a ainsi balayé la tristesse conceptuelle.

Aude de Kerros

Aude de Kerros, née en 1947 à Jakarta, est une peintre, graveur, critique d’art et essayiste française. Ses ouvrages citent régulièrement ce personnage incontournable de l’histoire de l’Art caché en France et de son contexte – l’Art contemporain officiel – qu’est Nicole Esterolle.

Bibliographie d’Aude de Kerros :

2007, L’Art Caché : les dissidents de l’Art contemporain, Eyrolles ; réédition augmentée 2013 ;

2012, Sacré Art Contemporain. Évêques, Inspecteurs et Commissaires, Jean Cyrille Godefroy, Prix Adolphe Boschot de la critique d’art ;

2013, A. de Kerros, M. Sallantin, P. M. Ziegler, 1983-2013. Les Années noires de la peinture. Une mise à mort bureaucratique ?, Pierre Guillaume de Roux ;

2015, L’Imposture de l’Art contemporain. Une utopie financière, Eyrolles ;

2019, Art Contemporain, manipulation et géopolitique : chronique d’une domination économique et culturelle, Eyrolles.

Introduction

Art contemporain : une escroquerie en bande organisée ; une atteinte à la biodiversité

On a aujourd’hui la quasi certitude que la pissoire de Marcel Duchamp n’est pas l’œuvre de celui-ci, mais celle de son amie new-yorkaise, la foutraque baronne Elsa von Freytag-Loringhoven… Mais cela n’affecte en rien l’équilibre de cet énorme édifice « art contemporain » dont cette pissoire est à la fois l’étincelle génératrice, la figure emblématique et la clef de voûte.

Bien au contraire, cette révélation ne fait que renforcer la cohésion d’un édifice constitué d’un terrifiant empilement de mensonges, de négations du sens commun et d’injures à la vérité partageable

Car dans ce territoire ubuesque, le non-sens et le non-droit sont des signes de distinction et d’appartenance à la classe supérieure. Ils deviennent affirmation terrorisante de la puissance tant intellectuelle que financière de cette « élite » dirigeante prescriptrice du bon goût. Il sont d’essence structurelle, et demeurent le principe fondateur et consubstantiel de cette « contemporanéité » ahurissante de l’art.

Cette « contemporanéité », fruit d’une usurpation sémantique éhontée, s’est affranchie de tous les critères esthétiques éthiques, juridiques historiques et communs à tous, par une dérogation généralisée au titre de soutien à la créativité et à la liberté d’expression… Nous sommes ainsi dans un royaume d’absurdie, parfaitement ubuesque, hors sol, hors humanité et dévastateur pour tout ce qui relève de la vie, de l’art bien évidemment et de la dignité humaine.

Clos sur lui-même, ce royaume de l’inepte, peuplé de fonctionnaires, de spéculateurs, de m’as-tu vu, d’impos-teurs et de cuistres de toutes sortes, se reconnaissant entre eux par leur commune incompétence, par leur même incompréhension de l’art, qui a fait lien entre eux et les a qualifiés, est aujourd’hui ravagé par quarante ans de terrible consanguinité dégénérative, dont le résultat est le caractère totalement délirant des éléments de langage et des critères d’évaluation

On a entendu le célèbre artiste d’État, Bertrand Lavier, dire : « c’est quand j’ai compris que l’art contemporain n’était pas de l’art, que je suis devenu artiste contemporain ».

On a entendu des apparatchiks de DRAC hurler « mais ce n’est pas de l’art contemporain ! », en voyant des œuvres d’Antonio Segui, Pat Andrea, Paul Rebeyrolle… C’est dire le degré de délabrement mental et sensible de ces préposés à la culture d’État, qui font tout pour mettre le dispositif et l’argent public au service de la valorisation des produits conceptualo-posturo-bidulaires de la grande spéculation privée des oligarques Pinault et Arnaud… et dévaloriser ainsi 95 % de la création actuelle naturelle, libre et bien vivante. C’est dire le degré de collusion entre les différents acteurs de l’art dit contemporain et les grands prédateurs économico-financiers internationaux premiers responsables du désastre écologique en cours.

Alors oui, il y aura, bientôt je l’espère, à instruire, juger, analyser et condamner clairement cette flagrante « escroquerie en bande organisée », dangereuse pour la survie de l’espèce humaine, qui a été commise par le califat « art contemporain » duchampiste radicalisé… et institutionnalisé.

Et je pense que ce procès pourra être fait comme il sera fait conjointement à l’ensemble des facteurs géopolitiques et économiques destructeurs de la biodiversité et des écosystèmes naturels… et dont l’enflure « art contemporain » est partie intégrante et complice.

La pissoire de Duchamp
est-elle ou non l’œuvre de celui-ci ?

La question est d’importance, car il en va de la crédibilité du dogme fondateur de l’art dit contemporain et de la géopolitique planétaire de celui-ci.

Coup de tonnerre dans PAF (Paysage artistique Français) en 2014 : la fameuse pissoire ne serait donc pas de Marcel Duchamp, mais de son excellente et très foutraque copine la baronne Elsa von Freytag-Loringhoven, qui aurait fait aussi l’œuvre intitulée « Dieu »… avant de se suicider peu de temps après.

Importante nouvelle en effet, car avec cette petite erreur historique :

– C’est un énorme système qui s’effondre par la destruction de sa clef de voûte, de la colonne vertébrale de la pensée artistique d’État, et de l’équilibre mental de centaines de fonctionnaires de l’art contemporain.

– Ce sont des dizaines de post-copies numérotées et signées du prophète, qui ne valent guère plus, chez Sothebie’s ou Christies, que le prix de leur achat chez Leroy-Merlin.

– C’est l’acte de martelage et compissage de notre ami Pinoncelli qui perd de sa valeur symbolique (on comprend d’ailleurs mieux pourquoi, Pinoncelli ayant, lors d’une rencontre à NY, annoncé à Duchamp son projet d’intervention sur la « Fountain », le maître lui aurait dit « faites ce que vous voulez ! »)

– Ce sont les arguments : « pas d’amalgame, ne pas confondre Duchamp avec ses épigones » et « ne jetez pas le bébé avec l’eau de la pissoire », qui ne sont plus opératoires dans la bouche de la bien-pensance duchampo-gauchiste.

– C’est l’image de l’art français en Chine qui en prend un sacré coup, compte tenu de l’intérêt tout fraternel que le Président Mao portait, au temps de sa révolution culturelle, à ce symbole de la révolution artistique duchampienne concomitante.

– C’est enfin une bonne moitié des critiques d’art membres de l’AICA, qui sont complètement déboussolés, traumatisés et vont avoir besoin d’un sérieux accompagnement psychologique…

Car selon Wikipedia, je cite : « Certaines sources tendent à démontrer que la fantasque baronne serait l’auteure de l’œuvre d’art « Fountain », attribuée à Marcel, même si celui-ci a toujours maintenu qu’il avait acheté l’urinoir au magasin J. L. Mott à New-York… Or, il est établi que ce magasin ne vendait pas ce modèle particulier d’urinoir… Et qu’en outre, le 11 avril 1917, soit deux jours après le rejet de l’œuvre, Duchamp écrivit à sa sœur Suzanne Duchamp, à l’époque infirmière de guerre à Paris, que l’une de ses amies avait envoyé un urinoir en guise de sculpture et sous le nom de R. Mutt… »

Rappelons aussi que cette affaire va devenir mondiale, car il existe 17 exemplaires de Fountain connus de cette édition produite par Arturo Schwarz en 1964… Dont ces huit exemplaires datés, signés, numérotés par Duchamp lui-même :

Fausse alerte, selon Nathalie Heinich…

« Je suis assez dubitative sur cette assertion, pour les raisons suivantes » déclare notre sociologue nationale de l’art, qui précise :

« 1) Duchamp était un grand farceur, et s’amusait à se transformer en femme: la fameuse « Rose Sélavy ». Le « une amie » peut fort bien renvoyer à son double féminin.

2) Si c’est bien la baronne qui a « envoyé » l’urinoir au Salon, comme le dit la lettre à Suzanne, rien ne dit que ce n’est pas Duchamp qui a imaginé le coup : en tant que co-organisateur du Salon il ne pouvait pas apporter l’objet lui-même sans biaiser l’expérience. La baronne, dans ce cas, n’aurait été que sa complice.

3) Duchamp avait déjà produit ses readymade et, surtout, leur concept, dont Fountain est une déclinaison – la nouveauté étant que pour la première fois il tente d’intégrer l’objet dans le monde de l’art. Il y a donc une continuité logique – ce qui n’est pas le cas avec la baronne, qui a produit des objets fantasques mais pas de readymade.

4) Même dans le cas où l’idée et la réalisation seraient de la baronne, il reste une dimension fondamentale de l’opération : la photo de Stieglitz et le texte anonyme publiés dans The Blind Man, à l’initiative de Duchamp, comme cela a été établi par les biographes de l’un et de l’autre. Car une œuvre conceptuelle ne réside pas dans l’objet mais dans l’ensemble des opérations destinées à faire exister cet objet dans le monde de l’art (voir mon Paradigme de l’art contemporain). Au mieux, donc, la baronne aurait eu l’idée de présenter l’urinoir et l’aurait elle-même signé, et on en serait resté au canular sans conséquences. Mais être l’auteur d’un canular (ce qui n’est même pas établi) n’est pas être l’auteur d’une œuvre dûment constituée comme telle dans l’histoire de l’art – et c’est là toute l’intelligence de Duchamp, qui donc est décidément l’auteur de l’œuvre conceptuelle, quelle que soit l’identité de la personne qui l’a apportée au Salon.

La lutte contre l’invisibilisation de la pensée des femmes est importante, mais soyons vigilants face à des accusations qui reposent parfois sur l’inculture de ceux qui les portent. »

Nathalie Heinich

Mais qu’à cela ne tienne, il semble plausible que l’urinoir soit bien de la baronne, puisque son concept-même s’articule bien avec celui du bidule à siphon et tuyau de plomb, qu’elle a intitulé « Dieu »… dans une approche métaphysique, autant scatologique qu’eschatolo-gique, des excrétions humaines…

On n’en a donc pas fini avec ce fléau du duchampisme comme trou sans fond pour la pensée qui s’y aventure et pour les sociologues qui s’y noient alors qu’ils feraient mieux de s’en tenir à leur objet.

La critique d’art française : une honte internationale !

Je découvre, dans Le Monde du 18 octobre 2018, cette lettre ouverte : « Pour une maison de la liberté de la presse », et pour « la création d’une maison des médias libres », signée par un collectif d’intellectuels et d’artistes, qui nous offre une belle brochette d’agents de la bien-pensance bien-parlante, propre sur elle, politiquement correcte, qui verrouille justement cette presse qu’ils veulent libérer…

Ça me rappelle cet autre pic de non-sens, tordu, taré consanguin, pervers, oxymorique en diable, qu’a pu être, il y a deux ans, la manif de l’AICA, association des critiques d’art français, autour de son président Raphaël Cuir, pour la défense de la liberté d’expression. On y a vu un groupe d’une cinquantaine de personnes, agrégeant critiques, collectionneurs, conservateurs, curators, fonctionnaires du Ministère, brandissant des images photocopiées en couleur d’un plug anal, pour soutenir le moral du financial-artist Paul Mc Carthy, après que sa gigantesque obscénité installée place Vendôme fût nuitamment et lâchement niquée par une volée de présumés catho-fachos de la plus nyctalope espèce.

La manif était appuyée comme il se devait par un Bruno Julliard, alors adjoint à la culture de classe parigo-parisienne, avec cette courageuse déclaration : « Avis à tous les obscurantistes : Paris ne cédera rien devant l’intolérance et la haine. Nous défendrons toujours la liberté de création ! »…Elle était coordonnée par le susdit Raphaël Cuir, réalisateur par ailleurs du fameux ouvrage signé d’un collectif des plus fines plumes de la critique historisciste alignée: « Pourquoi y a-t-il de l’art plutôt que rien ? » (Editions Archibooks, 2014), compagnon de la corporal financial artist Orlan (laquelle ayant donné son corps à l’art contemporain français, l’a donc donné aussi à son président), et qui dut renoncer à sa haute tignasse jaune après son élection à la direction de la pensée critiquante hexagonale.

Cette « Maison des médias libres » et cette ahurissante manif de soutien au plug anal, illustrent donc bien l’état de délire et de délabrement tant mental que moral, qui affecte la critique, la chronique et le journalisme d’art, hurlant à la « liberté d’expression », quand, dans le même temps, ceux-ci administrent la preuve de leur total asservissement à ce système bureaucratico-financier de type totalitaire, qui a produit la grosse enflure verte en hommage aux joailliers de la Place Vendôme.

Pas étonnant donc qu’en un tel état de schizophrénie généralisée du discours et de l’info sur l’art, on voie la presse de la gauche identitaire, de type L’Obs, Le Monde, Libération, se placer entièrement au service du grand libéralisme artistique et du grand méchant capital qu’elle honnit, en ne parlant obstinément que de la petite dizaine de galeries parisiennes labellisées FIAC et Art-Basel, stars du business-art international, telles que Perrotin, Kamel Nemmour, Karsten Greve, Obadia, Thaddaeus Ropak, de Noirmont, Valois, Loevenbruck, Marian Goodman… Quand il leur faudrait plutôt parler des centaines de galeries prospectives, moins valorisantes certes comme sujet d’article, mais constituant une alternative démocratique et salvatrice à l’hégémonie destructrice de ces méga-galeries et des grosses maisons de ventes aux enchères.

La critique-chroniqueuse d’art française est donc aujourd’hui, dans sa globalité, l’une des plus lamentables et nuisibles au monde, l’une des plus écrabouillées et des plus inféodées à l’idéologie esthétique de la duchamposphère institutionnelle, et à celle conjointe de l’arnaupinau-sphère. Elle est une calamité historique, dont la triplette responsable curators-collectionneurs-galeries devrait avoir honte, tout comme le Ministère de la Culture, qui collabore à cette éradication du sens et de toute pensée artistique digne de ce nom au profit d’intérêts privés, alors qu’elle se devrait d’utiliser l’argent public à la préservation du tissu vivant que constituent les galeries moyennes et prospectives, et au soutien des 95% d’artistes de qualité exclus de ce système inique.

La critique-chroniqueuse est un ensemble invertébré de pigistes commentateurs d’art dans différents médias, plus ou moins reconnus, plus ou moins adorateurs du plug anal, plus ou moins journaleux, plus ou moins doués, plus ou moins payés, plus ou moins mondains, plus ou moins profs ici ou là, plus ou moins polyvalents, etc… N’aimant pas l’art et n’y comprenant foncièrement rien pour la plupart, mais obéissant presque toujours à de mystérieuses injonctions et surdéterminations qu’ils ne s’expliquent pas eux-mêmes et qui les obligent à dire le plus doctement possible le plus grand bien des expos « majeures » à fort taux de contemporanéité et d’internationalité, au risque de surmédiatiser ce qui l’est déjà.

En effet, cette obligation que les chroniqueurs ont de ne parler que du « tout le monde en parle » parce que spectaculairement creux, plutôt que du « tout le monde s’en fout » parce que pleinement artistique, est indispensable pour se faire bien voir et s’intégrer dans ce milieu invraisemblable, pour ne pas perdre sa maigre pige, pour ne pas être rayé des tablettes des attachés de presse et ainsi exclus des déjeuners de presse et cocktails mondains. Car ces lieux de sur-activation de l’endogamie structurelle, permettent de se retrouver entre homologues, de s’auto-congratuler, d’échanger des éléments de langage et des plans de toutes sortes, et surtout, de s’inscrire dans la continuité du processus de consanguinité dégénérative qui sévit dans le milieu depuis bientôt quatre décennies.

Ainsi, la vraie critique d’art, est-elle à retrouver et à reconstruire, dans le cadre d’une restauration globale des systèmes de reconnaissance et de légitimation, qui implique une réduction de l’hégémonie des galeries stars et une reconstitution du tissu vivant des nombreuses galeries découvreuses. Le rôle du critique d’art, tel qu’autrefois, homme de terrain indépendant, proche de la vie des artistes, écrivains et poètes, aimant l’art et le comprenant de l’intérieur, est donc à réhabiliter en urgence, car il est indispensable pour reconnaître la qualité de fond, durable et patrimoniale de l’œuvre, et reconstruire ses réseaux de valorisation.

Mais pour que cette reconstruction et cette réhabilitation soient réalisables, il y a un indispensable travail d’investi-gation journalistique et sociologique, pour explorer, décrire, analyser, démonter les mécanismes de survalorisation intellectuelle et financière de l’inepte au dépens de l’art véritablement humain…Hélas, ce territoire de non-sens, de non-droit et de déni des réalités, reste encore tabou et interdit d’étude approfondie… J’aimerais que ce présent texte contribue à lever cette interdiction.

(Texte publié dans l’hebdo Marianne du 17-10-2018)

Hommage aux pionniers de la critique d’art

Il y a loin entre les « nouveaux » critiques branchés plug anal de l’AICA et ceux qui, au sortir de la guerre, ont créé cette association. Des gens comme comme Raymond Cogniat, Jacques Lassaigne, André Parinaud, Hélène Parmelin, Dora Vallier. Ceux-ci n’avaient certes pas, eux, la formule de Gilles Deleuze « Créer, c’est résister » toujours à la bouche, mais ils étaient de vrais résistants à l’inepte, et ils étaient même, comme Jacques Lassaigne et André Parinaud, de vrais héros de la Résistance (André Parinaud a eu la vie sauve grâce au bombardement de la prison où il attendait d’être fusillé). Ils étaient de vrais amoureux de la vie et de l’art, et ils ont, par leurs écrits donné valeur patrimoniale à quantité d’artistes (d’ailleurs complétement ignorés de nos actuels théoriciens du rien, experts auprès du Ministère)

Oui, ces fondateurs de L’AICA doivent être consternés de se voir à ce point trahis par leur descendance, bien qu’ils aient pu comme Hélène Parmelin à travers quelques essais comme son pamphlet intitulé « l’art et les anartistes », ou comme Dora Vallier dans son livre « Art, anti-art et non-art », pressenti la dégénérescence catastrophique de leur progéniture.

Oui, ils n’étaient pas dans l’évanescence ou l’immatérialité mondaine, ils étaient sur le terrain, avec les artistes, pour le respect du sens et du vécu de l’art. Ils étaient dans l’histoire, pour la permanence des valeurs et d’une vraie mémoire de l’art. Cette mémoire que nos nouveaux évanescents de l’AICA semblent avoir totalement oubliée, à cause de l’obsession qu’ils ont de la modernité assistée ou de la contemporanéité subventionnée…

Le terrorisme de la laideur

Le plug anal et la méga-merde de Mac Carthy, le canon à viande hachée de Kapoor, les tulipes de Koons, les traumatismes de Kader Attia, les mannequins d’enfants pendus de Cattelan, les repas cannibales d’Abramovic, les menstrues de Calle, l’eau de morgue de Margnole, les hernies faciales d’Orlan, le coup de boule d’Abdessemed, le fœtus humain bouilli de Zhu Yu, etc… La laideur, l’obscénité, la morbidité, le mauvais goût, la bêtise, l’attentat permanent à la beauté, à la pudeur, à l’intelli-gence, à la morale élémentaire, à la respectabilité, à l’humilité, à l’humanité, etc. constituent (on commence enfin à le comprendre) les munitions premières du terrorisme intello-culturel mené par ces stratèges en communication que sont les acteurs de l’art dit « contemporain ».

Il s’agit rien de moins pour eux que d’utiliser et imposer la vulgarité, l’ineptie, la stupidité, le cynisme, l’abjection et toutes les déclinaisons possibles de la fausse subversivité, comme signe de distinction, de réussite sociale, de puissance entrepreneuriale et d’appartenance aux classes supérieures à dimension internationale…Une manœuvre d’une impudence et d’un cynisme inouïs et inédits dans l’histoire de l’art, pour une action « esthétisante » redoutablement perverse, car éminemment destructrice en matière de sens commun, de poésie partageable, de création, de biodiversité artistique, de survie des artistes, et, au bout du compte sans doute de l’humanité. Une action menée pourtant depuis des décennies avec la même détermination, par la collusion des réseaux de pouvoirs ministériels plutôt gauchisants, et ceux, plutôt droitiers de la haute spéculation artistico-financière… Koons est ainsi un des produits les plus emblématiques de cette paradoxale collusion au service d’un art qui devient ainsi le rejeton du monstrueux accouplement de la chose publique et d’intérêts financiers privés

Une des plus belles réussites de cette bipolarité contre-nature de notre « État culturel », est en effet la promotion et la valorisation qui ont été faites du titre financier Koons… qui a été l’artiste favori de l’acrobate financier américain Bernard Madoff…

Ainsi, nous avoir pu voir, grâce à l’intercession de M. Aillagon, (dit Jean-Jacques les bons tuyaux, ex-directeur du Centre Pompidou, ex-ministre de la Culture, ex-directeur de la Fondation Pinault, puis Directeur du Château de Versailles…) le gros homard de Jeff Koons suspendu par la queue dans la Galerie des Glaces.

Ainsi nous avons pu voir l’élite de la critique d’art française, avec les ténors Dagen, Debailleux, Aximi, en tête, faire assaut de flagornerie pour célébrer cette expo Koons au Château de Versailles. Ainsi nous avons pu voir, au Centre Pompidou réquisitionné pour une autre l’opération promotionnelle du même artiste, le sous-directeur Blistène expliquer à un aréopage de critiques de l’AICA, les vertus esthétiques de cette photo représentant les parties génitales de Jeff et de sa Cicciolina en pleine copulation… ou d’une autre où l’on voit la députée Européenne pratiquer une fellation en bonne et due forme au trader international.

Mais cette croissance exponentielle de l’obscénité gratuite et de l’horreur artistique, directement liée à celle de l’horreur économique, possède mathématiquement comme une sorte de plafond indépassable. On ne peut continuer indéfiniment à se surpasser sur cette échelle de l’imbéci-lité, car on comprend bien que le processus contient la programmation de son propre épuisement à terme. Il est donc possible que l’érection de ces tulipes marque ce point limite. Rien n’est certain, mais on peut l’espérer quand on voit nombre de koonsolâtres de la première heure retourner veste et pantalon pour jouer les résistants de la dernière heure… Comme s’il appartenait prioritairement à ceux, comme l’inénarrable Aillagon, qui ont érigé Koons en idole, de maintenant le dézinguer méchamment… Et il ne m’étonnerait pas de voir aussi les mêmes Dagen, Aximi, Lequeux, Bourriaud, Corréard, etc., déplorer aujourd’hui l’érection tulipaire koonsienne.

À moins que, devançant la repentance du système, et atteints d’un brusque accès de fureur par prise de conscience de l’injure qui leur est faite, des milliers d’artistes revêtus de gilets jaunes ou verts, avec José Bové et Nicolas Hulot à leur tête, n’entreprennent de ravager comme il se doit ce « bouquet de la honte ».

Comme a été ravagé le MacDo symbole de la Mal-bouffe, serait ainsi ravagé ce symbole du Mal-art financier.

L’art post-contemporain
sera beaucoup moins contemporain qu’aujourd’hui

« L’art véritable ne peut être contemporain, car il est intemporel » Pascal Vinardel

Tous ces artistes que je réunis dans le nicolemuseum.fr représentent, de fait, ce que l’on peut appeler le « nouvel art post-contemporain », ou l’art « néo-contemporain », ou l’art réellement d’aujourd’hui, celui qui pourrait se prévaloir d’une véritable contemporanéité. C’est un art à la fois bien ancré dans le présent et, pour cela, possédant vertu de regardabilité autant que de durabilité et d’ intemporalité… et surtout représentant 95 % de la création de notre temps.

Mais malgré ce constat, nous restons sous la dictature totalement ahurissante de cet art dit contemporain, produit et imposé comme tel, grâce à une usurpation sémantique d’un culot inouï, par les puissants réseaux internationaux du financial art, prolongés en France par l’appareil d’État, au nom de la non moins ahurissante « exception culturelle » lango-hexagonale, qui disqualifie et occulte la majeure partie de la production artistique française, dont celle présentée dans ce musée virtuel.

Et pourtant, quoi de plus attardé, ringard, archaïque, obsolète, gâteux, pâteux, répétitif, lassant, hors-sol, usé jusqu’au trognon… que cet art duchampo-bidulaire, conceptualo-questionnatoire, datant du début du 20ème siècle, totalement racorni, mais dont le caractère « vintage » sait séduire la vieille bourgeoisie quatrième âge amatrice d’antiquités et lectrice assidue de Beaux-Arts Magazine, Connaissance des Arts, l’Oeil et Cie… ou bien la vieille gauche identitaire trotsko-insoumise, support-surfacienne, lectrice d’Art Press et peuplant à 60 % la bureaucratie de l’art et son enseignement processualo-discursif et désartisé jusqu’à l’os… (On imagine le coût colossal, quand l’heure viendra, de la grande déradicalisation des agents et prosélytes divers de l’art institutionnel financiaro-contemporain, tous endoctrinés au buréno-duchampisme le plus hard, tous assistés, désocialisés et coupés des réalités de l’art)

Alors, qui sont les réacs ?

Pensez-vous vraiment, comme le disent les suppôts du système, que ce sont ces artistes vivants, libres, inventifs, joyeux, généreux, d’une fabuleuse diversité, tels que j’en montre une toute petite partie dans nicolemuseum.fr ?

Ne sont-ce pas plutôt tous ces gens, produits et agents de cet énorme système de légitimation du non-art, délirant et ubuesque et ne perdurant que grâce à l’argent public… Tous ces serviles préposés à l’art contemporain, cramponnés à leurs éléments de langage, à leur décervelant intellectualisme, à leurs réseaux quasi mafieux, à leur qualifiante ignorance, à leur signes d’appartenance de secte, à leur rente de situation, à leurs arrogantes certitudes, à leurs privilèges de caste d’un autre âge, etc. ?

Oui, il est temps de passer à autre chose, de laisser tomber cette idéologie nécrosée, génératrice des Koons, Buren, Hirst, Lavier et de leurs milliers de déclinaisons, destructrices de sens et ravageuses pour l’environnement Il est temps d’articuler une réactualisation de l’art dans toute sa biodiversité, avec l’indispensable ré-adéquation des pensées et comportement économico-consuméristes aux nécessités de la survie de l’espèce humaine sur cette terre.…

Au lieu d’un art dit contemporain au service de l’argent et de la bureaucratie culturelle… Le peintre Pascal Vinardel propose un art intemporel comme « un artisanat au service de la beauté du monde »

Que faire des milliers de diplômés sortant chaque année des écoles d’art en France ?

Un très douloureux problème sociétal, qui ne semble pourtant guère intéresser les sociologues[2]

Ces diplômés – presque tous avec félicitations du jury – en sortent hagards, désemparés, totalement lobotomisés, désocialisés, déshumanisés, ravagés de l’extérieur autant que de l’intérieur, avec parfois un look étrange… Alors qu’en faire ?

Voici trois témoignages (de Jean-Marc Bustamente, de Ben Vautier, et d’une élève des Beaux-Arts de Bordeaux.) permettant de mesurer la gravité de la situation en cet univers clos où les pires tortures du sens sont permises et recommandées au nom d’un pédagogisme d’extrême avant-garde.

Jean-Marc Bustamante, ex-directeur de l’ENSBA-Paris avait déclaré que son école ne servait à rien et qu’il fallait 100 élèves pour faire un « vrai artiste »… Gravissime donc… Et ceci d’autant plus qu’un « vrai artiste », selon Mr Bustamente, est peut-être tout à fait autre chose qu’un « artiste » dans l’acception courante du mot, quand on sait que cet ex-plasticien conceptualo-bidulaire, avant d’être directeur de l’école (et par la suite académicien…), s’est fait virer à cause de son « son indifférence à l’égard des affaires de harcèlement sexuel et moral », dénoncés par les étudiants de son établissement… À cause aussi du soutien que lui avait apporté Alberto Sorbelli, artiste conceptuel qu’il avait invité pour un colloque à l’école en juin 2016 et qui traitaient les étudiants « purificateurs » de « médiocres petits soldats nazi-cathos », qui prônait aussi « l’enculage quotidien des disciples qui trouveront ainsi les connaissances nécessaires » et recommandait pour les étudiantes le même traitement « uniquement pour éviter la perte de temps de la grossesse et de l’enfantement »… Et ajoutait enfin : « Les étudiants en arts doivent être violés sexuellement toutes les semaines par n’importe qui, profs compris ».

Nous commençons déjà à comprendre comment opère ce harcèlement avec alibi pédagogique pratiqué par 20 % de profs sans créativité autre que celle de l’ordre du pervers narcissisme duchampien… Et comment la fameuse expo bordelaise « Présumés innocents » au CAPC de Bordeaux en 2000, pouvait s’intégrer dans la gaucho-pédagogite ambiante… tout comme la concomitante glorification de Matzneff par l’intellocratie culturelle progressiste, encore aux commandes aujourd’hui…

Ben Vautier, (des hauteurs de St Pancrace à Nice,) a dit, lui, que la Villa Arson, école d’art emblématique du délire artistico-pédagogiste français où il avait été professeur de foutage de gueule avec son ami Labelle-Rojoux, ne servait à rien d’autre qu’à fabriquer des profs du même type pour cette même école… Les élèves non-retenus pour ça, étant jetés comme de vieilles chaussettes, ou alors assistés par pitié pendant quelques années pour un parcours assez minable dans la centaine de galeries municipales subventionnées prévues pour cela, réparties sur l’hexagone au frais des municipalités… Ces jeunes gens formatés pour être émergents sur la scène internationale, restant donc pitoyablement immergés dans le municipal)

Ce constat de Ben, pointe ainsi le rôle des écoles d’art dans le développement de cette consanguinité dégénérative caractérisant l’appareil institutionnel dédié à l’art « contemporain »… Il pointe ce ravage causé par l’entre-soi incestueux, et dont on a la preuve au vu des œuvres et de l’état psychique de la progéniture diplômée à vocation pourtant d’émergence internationale… Tapez sur google « expo diplomés villa arson »… et vous verrez de vos propres yeux un défilé de freaks pire qu’au Barnum Circus.

Le témoignage d’une élève de l’École des Beaux-Arts de Bordeaux, dont voici un extrait : « Ce fut une véritable horreur pour moi de m’intégrer dans cette école… En première année, je suis tombée sur des gens extrêmement prétentieux, qui se disaient déjà « artistes » et qui méprisaient les autres plus réservés. Des groupes se sont très vite formés au sein de la promo et je n’ai pas du tout eu l’occasion de m’intégrer dans un de ces groupes… Les sujets de conversation ne tournaient qu’autour des récits des multiples soirées durant lesquelles élèves et profs couchaient ensemble et se droguaient. Si tu veux rentrer dans ce monde, tu as intérêt à faire la même chose que les autres. Le problème, c’est que ma vision du rapport élève/professeur ne correspondait absolument pas à la réalité de cette école, où on se tutoie, on se tape dans le dos, on fait des blagues salaces, on suce et on prend tout ce qui passe en soirée pour être en bon rapport avec tout le monde »…

Cette lettre témoignage a créé quelques secousses dans le milieu artistique bordelais, mais qui furent très vite amorties.

Alors que faire pour arrêter le carnage?

Que faire pour stopper cette maltraitance humaine, animale, végétale ? On y voit en effet cette pratique sans cesse répétée de sodomisation des mouches… On y voit des plantes à fleurs enfermées dans des serres insonorisées pour leur faite écouter de la musique rap afin que cela empêche la floraison… On y voit mille performances de cet acabit… On y voit pire que ce qui se passe dans les élevages intensifs de volailles ou de porcs : un gavage cervical d’une cruauté inouïe, pour une mise aux normes du marché de l’art international et satisfaire la demande d’une intelligentsia en mal de signes identitaires.

Alors certes, cette demande extérieure, venant autant de l’institution que du marché spéculatif, pour cet art de la cruauté, du non-sens, du mépris de soi, de l’ignominie distinguée, de la transgression branchée et de l’abjecte permissivité sous prétexte de libérer la créativité, a quelque peu fléchi récemment avec l’affaire Matzneff… Car cette histoire permet de révéler, que les dérives des écoles de Beaux-Arts sont elles aussi le « produit de tout un système, les condensés des superficialités les plus pervers d’une époque » (dit Jean-François Kahn.)… Elles sont elles aussi « enfant de Sade et de la tribu délirante » (dit Jacques Jullliard)… des lango-duchampo-gaucho-islamo-buréno-bidulo – bien-pensants, anti-fachos, identitaires… progénitures consanguines directes de feux les telquellistes pro-Mao, pro-Staline, pro-Polpot… qui verrouillent depuis quarante ans l’appareil culturel d’État, asphyxient la création et nourrissent la réaction extrême-droitière.

Quelles réformes structurelles seraient envisageables ?

Pour arrêter cette quarantenaire séquence de l’inepte triomphant, pour en finir avec cet ahurissant délire de nature totalitaire, qui tue la création, qui dévaste le paysage de l’art et fait des écoles d’art des lieux d’un enseignement totalement cauchemardesque ?

Le méta-scandale de l’opération Retable
de Grunewald-Pinault-Abdessemed

On est habitué au caractère par essence scandaleux de l’art dit « contemporain », puisque la valeur de cet art sur le marché se mesure à son taux de provocation, de subversion, d’absurde, d’abjection, de transgression de toutes les lois et règles tant éthiques qu’esthétiques… Autant d’ingrédients boostant la médiatisation, donc la notoriété, donc le prix sur le marché (c’est aussi bête que ça)… Citons par exemple le plug anal de Mac Carthy, les mannequins d’enfants pendus de Cattelan, les homards de Koons, les poteaux de Buren, le coup de boule d’Abdessemed, etc, etc…

Mais on reste, avec ces exemples, dans le registre du scandale coutumier, tellement répétitif qu’on s’y habitue et qu’il en perd son aspect foncièrement odieux.

Mais avec cette juxtaposition des Christs en fil de fer barbelé d’Abdessemed et du Retable de Grünewald, on passe, je crois, dans un au-delà du scandale, dans un scandale multiplié par lui-même, dans un méta-scandale.

On n’y croit pas, on se frotte les yeux, on pense à un fake, à une grossière plaisanterie… Eh bien non : c’est bien une réalité que nous ont concoctée les Aillagon et Pinault dans une de ces mixtures d’intérêts privés-publics dont ils ont la spécialité. C’est un virtuose de l’exercice, le sieur Aillagon, ex-ministre de la Culture, puis conseiller de François Pinault puis Directeur du Château de Versailles, et qui se vante d’avoir, par un simple coup de fil, obtenu l’autorisation de la Conservatrice terrorisée du Musée d’Unterlinden, pour suspendre les fils de fer barbelés de l’artiste Abdessemed, poulain de Pinault, auprès du Retable d’Issenhein à l’occasion du cinq-centenaire de cette œuvre sacrée…

Personne n’a jamais eu l’ahurissant culot de commettre un tel sacrilège. Picasso, Braque, Courbet auraient été furieux qu’on leur propose de se prêter à ce genre de confrontation grotesque… Mais pour le petit Abdessemed, pure excrétion du système pinalto-aillagonesque, pas de problème, aucune honte, aucune vergogne, d’être l’acteur de cette ignominie indépassable, de cette injure majeure à l’image du Christ et à cette œuvre sacrée patrimoine de l’humanité, qu’est le Retable d’Issenheim.

Comment a-t-on pu en arriver à ce niveau d’impudence et d’irrespect effarant? De quel droit ces Aillagon et Pinault peuvent-ils se permettre cela ? D’où tiennent-ils ce pouvoir ? Ne sentent-ils pas ce qu’il y a d’ignoble d’accoler les petites débilités pseudo-religieuses d’Abdes-semed à ce trésor de l’humanité ?

On a compris bien sûr que ce parasitage d’un chef-d’œuvre historique permettait valoriser financièrement ces misérables œuvres sur le marché du financial art

Mais ce que l’on comprend moins, c’est qu’on ne puisse pas activer certaines dispositions juridiques qui permettraient de sanctionner et punir ce type d’opération de détournement de patrimoine public et de conflit d’intérêts.

Ce que l’on comprend encore moins c’est le mutisme de la critique d’art française devant cette ignominie, montrant son étonnant asservissement aux réseaux de l’art financier et/ou institutionnel.

Méga enflure et hystérisation du rien
à la Biennale d’Art contemporain de Lyon

Des sensations culturelles fortes

Cette 15ème biennale 2019 d’art contemporain de Lyon, est un gigantesque délire apocalyptique à 8 millions d’euros sur 29000 m2, pour lequel on a mobilisé la fine fleur de la curatorie du Palais de Tokyo, qui a « sillonné le monde » pour dénicher la cinquantaine de perles rares émergentes sur la scène de l’art financier international… C’est du très très lourd dans le bidularo-conceptualo questionnatoire !

Il y aura un mur de 100m de long sur 10m de haut fait de balles de cartons compressés, des tuyaux d’égout peints à l’intérieur, un tunnelier de 278 tonnes, un « paysage » dessiné par une motocyclette de cross, un Poincheval qui marche dans les nuages, et le reste à l’avenant pour le plus grand plaisir des accros aux sensations culturelles fortes.

Quelques cautions humanitaires

On n’aura cependant pas oublié de faire une buvette et un coin jeu pour les enfants… De rendre un hommage appuyé aux ouvriers Thermor qui ont travaillé dans ces immenses locaux… De faire « circuit-court »… De penser à l’empreinte carbone, aux gens des quartiers défavorisés, aux chantiers d’insertion, aux prisons pour mineurs, aux écoles primaires, aux centres sociaux, aux sans-abri et aux migrants noyés en Méditerranée, etc… Autant de bonnes actions commisératoires sur un public sans défense et instrumentalisé, pour justifier ou cautionner des mégatonnes d’inepties.

« Là où les eaux se mêlent »

De nombreuses questions se posent donc au sujet de cette manifestation titrée « Là où les eaux se mêlent »… Aquatique donc mais qui se dit aussi « paysagère »… mais est plutôt à vocation interpellative et tortueusement questionnatoire en effet :

1. Combien de temps encore ces obscènes et terrifiantes monstrations vont-elles pouvoir poursuivre leurs biennales enflures ?

2. Quel rapport, quel type de filiation cet art de l’inepte mondialisé entretient-il avec celui des Paul Klee, Antoni Tapies, Cremonini, Velikovic, et des 90% des créateurs actuels non alignés sur l’esthétique financiaro–bidulo-planétaire ?

3. L’irresponsable complicité des responsables politiques va-t-elle durer encore longtemps ?

4. Quel est exactement le propos sous-jacent, la nature du pathos, l’origine profonde, la fonction aliénante et terrorisante de cette démonstration de force ? Et puis de quelle force, de quel pouvoir s’agit-il donc ?

5. Qui, un jour, entreprendra de mesurer les dégâts environnementaux, sociétaux, climatiques, psycho-mentaux, causés par cette explosion d’ahurissante crétinerie?

6. À qui profite ce crime contre le sens, contre l’art, contre l’humilité, contre l’humanité ?

La croquignolade tulipaire de Koons : un monument à la crapulerie artistico-financière mondiale

Un monument à la crapulerie artistico-financière mondiale, oui, mais aussi à la crétinerie culturo-hidalgo parisienne… Avec cette croquignolade tulipaire, Paris redevient en effet la capitale mondiale de l’art, dans son acception la plus calamiteuse. (ne nous plaignons pas trop : on a échappé au Balloon-dog pinaltien et à l’entrejambe de la Cicciolina en giga-format…)

Voici donc une énorme statue de pure niaiserie pâtissière polychrome, à la gloire de l’incurie, de la grossièreté, de l’arrogance, de la cupidité des tenants de l’art institutionnel et/ou financier français et internationaux.

Une opération culturo-politico-affairiste, pour que la laideur et l’obscénité deviennent signes de distinction, de contemporanéité, et d’appartenance à la classe supérieure des pollueurs environnementaux… Un alibi humanitaire financièrement juteux, qui va fonctionner aussi comme instrument de soft torture du sens et de saine terreur pour le bon peuple.

Staline, Hitler, Mao, Ceaucescu et Père Ubu n’ont pas fait mieux en matière « d’art dans l’espace public » pour abrutir les populations afin de mieux les endoctriner et les soumettre. Mais ils n’avaient pas osé, eux, pourtant maîtres en abjection, aller jusqu’à ériger un monument aux victimes des massacres dont ils étaient à l’origine. (À quand un monument signé Daniel Buren en hommage à tous les vrais créateurs que ce dernier a permis d’occulter et disqualifier pour ne pas faire ombrage à l’art buréno-koonso-pognonesque ?)

Aussi, ne faudrait-il pas considérer plutôt cette stupidité florale comme le dernier spasme d’un système moribond, comme le bouquet final, comme le dernier éjaculat de la bêtise institutionnalisée avant épectase ou collapsus définitif ? C’est en tous cas ce que l’on peut espérer…

Oui, il faut espérer qu’advienne ce salutaire changement de « paradigme », qu’il s’agisse aussi bien d’art « contem-porain » que des valeurs régissant les échanges dans les sociétés humaines…

Mais, en attendant, ce qu’il y a d’indépassablement cocasse, inouï, méta crapuleux et ébouristoufflant, en corollaire de ces onze chamallows vulvoïdes sur pédoncules tenus par la main oh combien experte de la Cicciolina, c’est bien la pétition en ligne de protestation (un peu foireuse tout de même : seulement 3.000 signatures obtenues), lancée il y a quelques mois, et signée par un certain nombre de préposés institutionnels notoires au duchampo-financial-art d’État, acteurs d’un système qui a permis justement que le cadeau de Koons soit recevable. Comme s’il était inéluctable, qu’à la fin annoncée de toute période d’occupation de type totalitaire, on voit des tas de « collabos » retourner leur veste et récupérer à leur avantage les dégâts causés par la mécanique imbécile et odieuse dont ils étaient les rouages…

Je me permets de vous citer quelques-uns de ces hauts commis d’État, courageux résistants de la dernière heure, puisque cette liste est publique… et vous verrez que c’est de l’apparatchik lourd de lourd : Marie-Claude Beaud, co-fondatrice de la Fondation Cartier pour l’Art Contemporain, actuelle directrice du Nouveau Musée national de Monaco ; Marie-Laure Bernadac, conservatrice générale honoraire, auteure d’essais mémorables sur Wim Delvoye et Angelo Pistoletto ; Christian Bernard, ex-directeur de la Villa-Arson ; Christian Boltanski, artiste mémoriel ; Nicolas Bourriaud, ex-directeur de l’ENSBA-Paris, actuel directeur du MOCO à Montpellier ; Stéphane Corréard, ex-directeur du salon de Montrouge ; Matali Crasset, conceptrice du MUMO, camion-Musée pour mettre l’art contemporain à la portée des enfants et des populations périphériques ; Alexia Fabre, conservatrice en chef du Mac/Val ; Estelle Francès, fondatrice de la Fondation Francès ; Catherine Grenier, ex-directrice du Centre Pompidou, auteur du livre « dépression et subversion », Claire Le Restif, directrice du centre d’art contemporain Le Crédac ; Gabrielle Maubrie, galeriste, fondatrice de l’association Galeries mode d’emploi ; Frédéric Mitterrand, ancien ministre de la Culture ; Jean-Luc Moulène, artiste conceptualo-bidulaire type ; Tania Mouraud, artiste aux très grands formats ; Pierre Oudart, ex-délégué aux Arts Plastiques, directeur actuel de l’École supérieure d’art et de design Marseille-Méditerranée.

Question : Pendant combien de temps, (puisqu’en tant « qu’œuvre d’art », elle est inaliénable, protégée des vandales par la loi sur la liberté de création, et qu’elle n’est pas provisoire comme le Plug Anal de Mac Carthy ou l’emballage de l’Arc de Triomphe de Christo), cette injure à l’art et à l’humanité, va-t-elle être infligée au regard des passants ? Des dizaines, des centaines, des milliers d’années ?

Le coup de la banane

ou le foutage de gueule comme accélérateur
de notoriété et donc de bankabilité.

Nous devons reconnaître qu’avec leur banane au mur, Cattelan et son Perrotin de galeriste ont bien réussi leur coup. Ils nous ont bien scotchés, instrumentalisés, piégés, bananés jusqu’au trognon. Ils ont créé un gigantesque effet Larsen médiatique à partir d’une proposition artistique minimum. Bravo pour ce méga buzz pas cher ! Une enflure journaleuse que nous avons nous-mêmes allègrement alimentée et boursouflée par nos moqueries, nos commentaires, nos pépiements d’indignation, nos cris d’orfraie, etc.

Comme si on ne connaissait pas par cœur cette stratégie duchampo-cattelanesque à base de provocation systématisée, ritualisée, théorisée, répétée en boucle depuis au moins vingt ans (son Pape écrasé par une météorite, son Duchamp à la tête dans une pissoire, ses mannequins d’enfants pendus dans un gros arbre à Milan, son Hitler Premier communiant, son WC en or massif, etc.)…

Car la provocation, qui est l’ingrédient de base de l’art dit contemporain, est profitable à beaucoup :

– au blaireau culturel duchampolâtre, comme sujet de conversation endiablée avec ses amis, où il va pouvoir mettre en valeur ses talents oratoires et d’analyste du grand marché international de l’art, à qui on ne la fait pas.

– au chroniqueur d’art du Monde ou du magazine Connaissance des Arts (qui sait lire l’art entre les lignes) qui peut, là-dessus, en tartiner de grands textes payés 100 € le feuillet de 1300 signes.

– Enfin à la cote de Cattelan, qui grimpe de 10 % à chaque nouveau « scandale » qu’il a su provoquer… qui crée de délicieux orgasmes mentaux autant chez les vieux et vieilles bourges emperlousé(e)s que chez les retraités instits rebelles-insoumis avec bâtons de marche… et en enrichissant simultanément et d’autant ses collectionneurs, dont Pinault, déjà archi-riches.

Mais parmi ces innombrables textes consacrés à la mésaventure de cette malheureuse banane (bonjour la maltraitance végétale !), je n’en ai pas trouvé un seul qui explique, ou seulement évoque, la stratégie pourtant ultrasimple d’une financiarisation de l’art reposant uniquement sur son pouvoir provocateur, interpellateur, bougeur de ligne, fellateur de néant, casseur de codes, questionnatoire… Une stratégie caractéristique pour tous les financial-artists internationaux et/ou « contemporains », mais qui atteint un sommet indépassable chez Cattelan, champion du monde toutes catégories du foutage de gueule comme accélérateur de notoriété et donc de bankabilité.

Souvenons-nous de ce luxueux cocktail organisé par Cattelan et son galeriste, parmi les montagnes de détritus de la plus grande déchetterie du monde à Palerme, et où ils avaient réuni une centaine de collectionneurs milliardaires acheminés par avion spécial à partir de la Foire de Bâle… Philippe Dagen du journal Le Monde avait alors applaudi à cette opération qui, selon lui, ridiculisait voire humiliait ces archi-riches en les confrontant aux tristes réalités du monde et à ses puantes misères… Aujourd’hui c’est le galeriste Perrotin qui affirme avec la même cynique candeur que cette banane scotchée est une dénonciation radicale des surenchères folles du grand marché de l’art… Ce qui ne manque pas d’aplomb de la part d’un des plus grands acteurs de cette folie marchande.

Alors pourquoi diable nos valeureux critiques et chroniqueurs d’art, n’osent-ils pas comprendre et dire tout simplement, au sujet de cette petite atrocité bananière, qu’elle est l’illustration exacte d’un système d’un cynisme, d’une barbarie et d’un pervers inouïs ?… Un système qui se dit « contemporain » mais qui a commencé à se développer il y a bien 100 ans avec l’avènement du prophète Duchamp et de sa pissoire magique… Un système qui se nourrit essentiellement de la polémique qu’il provoque… Un système dans lequel les collectionneurs vénèrent et survalorisent financièrement leurs artistes, d’autant plus que ceux-ci, comme le faisait Duchamp, les ridiculisent, leur crachent à la figure, et dénoncent leur cupide stupidité… Un marché de l’art qui glorifie et mythifie ceux qui semblent s’acharner à son écroulement…

Ainsi cette banane qui, logiquement, devrait porter un ultime coup fatal à ce marché de l’inepte, ne fera en fait que le consolider…

Nous en sommes donc là, au fond jamais atteint, d’un gouffre du sens, d’un trou noir de l’intelligence, produit inéluctable d’une économie capitaliste néo-libérale, hégémonique, hors contrôle de l’humain, ravageuse de la planète et de tous ses écosystèmes et équilibres vitaux… dont celui de l’art.

Alors que faire face à cet « anéantissement généralisé des défenses immunitaires », comme disait Bourdieu ?

Que faire quand ceux, fonctionnaires ou spéculateurs, qui détestent et méprisent le plus l’art, parce qu’ils ne le comprennent pas, en tiennent les réseaux dominants de reconnaissance et de légitimation et s’enrichissent de sa destruction ?

Que faire quand même les écolos et les insoumis – les premiers concernés en principe – ne veulent pas comprendre ce dont il s’agit et regardent ailleurs ?

Que faire ? Eh bien, il faut enterrer cette banane, ne plus en parler… pour montrer en urgence et en priorité la réalité de l’art d’aujourd’hui, sa richesse et sa diversité… et dévoiler, comme je le fais avec le nicolemuseum.fr, cette vérité occultée par l’hyper-médiatisation de l’inepte duchampo-cattelano-bananier.

Des « Présumés innocents » à Gabriel Matzneff

ou, quand l’esthétique « art contemporain »

allait de pair avec celle de Matzneff

Vous vous souvenez de cette expo « Présumés innocents » au CAPC de Bordeaux, qui avait fait grand bruit en 2000 ?

Une expo mémorable pourtant dans le genre art contemporain débridé, contre laquelle une petite association locale pour la protection de l’enfance porta plainte pour « diffusion d’images à caractère pédopornographique ».

Cette plainte faisait suite à l’indignation d’un père de famille choqué par la violence de certaines images, et notamment par une vidéo de Elke Krystufek dans laquelle, l’artiste autrichienne filmée par sa mère se masturbait avec un concombre avant de se coudre le sexe.

Cette plainte avait déclenché la réaction immédiate de l’ensemble des professionnels de l’art contemporain français, du CIPAC, de l’appareil institutionnel tout entier et des chroniqueurs d’art de l’AICA qui lui sont attachés. Tous se sont mis à hurler en un même chœur de vierges outragées, à pleines pages du Monde, de Libération et de Inrockuptibles, à la censure, à l’apostasie, à l’acharnement judiciaire, au complot anti-art contemporain mondial, au retour de la bête immonde et à l’arrivée imminente des hordes nazies…

C’était il y a vingt ans, c’est-à-dire à l’apogée de la bien-pensance totalitaire culturo-lango-buréno-pédophilo- islamo-duchampo-gaucho-socialo identitaire, qui oeuvrait à fond pour la libération de la sexualité (y compris chez les enfants) et pour une transgressivité généralisée de la morale commune au nom du progrès, de l’amélioration de l’espèce humaine, de la créativité et de la contemporainéité de l’art.

C’était également le moment où l’écrivain Matzneff était au sommet de sa gloire, en parfaite résonance avec l’idéologie permissive post 68 dominante, et réclamé par tous les plateaux télé pour y fait rire les présentateurs (dont Pivot) avec le récit de ses exploits pédophiles… (Si le Palais de Tokyo avait existé alors, nul doute qu’il lui aurait offert carte blanche pour une expo d’anthologie.)* Aujourd’hui, avec « me too », « balance ton porc », etc., les temps ont changé, ces exploits ne font plus rire. Les « réactionnaires, pudibonds culs-pincés » (selon les « progressistes ») ont repris du crédit… Catherine Millet et Philippe Sollers en restent muets d’effroi et se terrent en leurs gentilhommières de province.

L’esthétique pathos, pervers narcissique et redoutablement toxique de type Matzneff commence, semble-t-il à être moins « performative » en art contemporain, moins subventionnable, moins médiatisable, moins étatisable, moins curatoriable, moins mondialisable, moins bankable, moins muséifiable.

Art dit contemporain et patrimoine :
de l’antagonisme à la symbiose

L’œuvre de Jean-Luc Vilmouth, acquise au titre du 1 % en 2001 pour décorer le parvis de la Bibliothèque Universitaire du Mans, pour la modique somme de 120.000 $, est devenue une épouvantable ruine après vingt ans d’exposition aux intempéries naturelles… Un état aggravé par tous les déchets jetés parmi les 2.000 poteaux de bois en voie de putréfaction et encore fichés en terre… Un tas de saletés non agréé par contrat comme pouvant faire partie de l’œuvre après installation de celle-ci… Même si cela peut être admis pour certaines œuvres in situ très très contemporaines.

Cette œuvre manifestement non-durable et à l’obsoles-cence programmée à court terme, puisqu’on savait bien qu’elle ne pouvait résister très longtemps aux intempéries (même en bois de châtaigner moins putrescible dit-on), ne peut bien sûr avoir valeur patrimoniale, malgré son prix de 120.000 euros… Programmée pour « fonctionner » douze ans au maximum, cela fait tout de même un coût de 10.000 euros par an pour la collectivité, pour un plaisir esthétique éphémère et on ne peut plus discutable.

On pourrait certes allonger la durabilité de l’œuvre en remplaçant les 2.000 piquets à l’identique (comme les poutres de Notre-Dame de Paris), ou en plastique imitant le châtaignier, mais cela aurait un coût exorbitant, qui serait autant de moins pour l’achat de livres pour la bibliothèque ou pour la réparation du toit de la chapelle toute proche, qui, elle, a valeur patrimoniale. On songe aussi aux cinq ou six œuvres qui auraient pu, pour le même prix, être réalisées en bonne pierre ou solide matériau par de bons sculpteurs de la région ou d’ailleurs, pas forcément ringards parce qu’il sont « locaux » comme le pensent les experts de la DRAC qui avaient cofinancé la « sculpture ».

Et puis, disons-le tout net : au-delà de sa non-durabilité physique, la non-valeur patrimoniale de cette accumulation horizontale de piquets de bois verticaux, tient d’abord au fait qu’elle est d’essence purement conceptuelle… Au fait qu’un concept est par nature extrêmement volatile et dégradable… Au fait qu’il ne s’agit que d’une immatérialité à qui l’artiste a donné épaisseur par les puissants moyens logistiques et financiers qui lui ont été fournis… Au fait qu’il n’y ait guère de sueur, de sens, de cœur, d’émotion, d’inventivité formelle, d’effort physique et de travail manuel venant de l’artiste lui-même… Au fait que même si cela peut provoquer l’étonnement ou le regard amusé des passants, ça ne va pas bien loin ni profond pour ce qui est de l’émotion vraiment esthétique ou de l’élévation spirituelle. (Ceci dit, c’est une chance que ces piquets de bois se détruisent d’eux-mêmes, car les poteaux en béton plaqué marbre de Buren, sur la place de l’Hôtel de Ville à Lyon, sont là pour des centaines d’années… forçant ainsi leur valorisation patrimoniale… et le désespoir des Lyonnais).

Bref, nous avons avec ce spectacle lamentable des piquets noircis, le symbole même de ce que peut être le contre-productivisme résultant de l’absurde antagonisme de fond ou structurel qui existe en France entre le patrimoine et l’art dit contemporain.

Antagonisme

Un antagonisme ravageur que l’on constate au sein même des DRAC entre les gens de la modernité artistico-culturelle et ceux du patrimoine, les premiers considérant les seconds comme des ringards ne comprenant rien aux subtilités de la contemporanéité de l’art, et les seconds considérant les premiers comme des pédants, arrogants et superficiels.

Un antagonisme qui a fait peut-être, comme l’affirment certaines mauvaises langues, que la priorité budgétaire donnée par la DRAC Ile de France à l’art contemporain, plutôt qu’à la prévention incendie des édifices patrimoniaux, ait abouti à cet incendie épouvantable de Notre-Dame.

Un antagonisme qui fait, depuis quarante ans, que ne sont valorisées, subventionnées, collectionnées, fraquisées et muséifiées, que les seules œuvres conceptualo-bidulaires, sans aucune valeur durable, pollueuses de l’environnement, artistiquement toxiques, au détriment des œuvres de vraie mise en forme au contenu sensible et poétique et à qui on devrait reconnaître pour cela la valeur durable et patrimoniale… Un antagonisme faisant ainsi que soit détruit le futur patrimoine, pour vivifier l’épanouissement rapide de produits éphémères et vides de sens, mais dont la vertu majeure est d’avoir une forte efficacité spéculatoire, une puissante capacité d’appauvrissement intellectuel pour un enrichissement financier à court terme et pour une consolidation de l’appareil bureaucratique d’État au service des grands intérêts privés.

Symbiose

Mais cet antagonisme n’interdit pas certaines vertueuses symbioses : celle, pratique courante, consistant à remplir les salles de châteaux, chapelles et autre monuments du patrimoine avec le l’art dit contemporain, de telle sorte que les visiteurs de ces édifices historiques puissent être comptabilisés comme amateurs de cet art… Celle aussi, très à la mode, qui consiste à faire « dialoguer » des œuvres muséales anciennes avec de l’archi-contemporain, comme ce qui a été commis par le couple Aillagon-Pinault en imposant les Christs en fil de fer d’Adel Abdessemed aux côtés du Retable sacré d’Issenheim… Et puis celle, moins courante, où l’on voit l’art dit contemporain enrichir les collectionneurs spéculateurs comme MM. Pinault et Arnault, de telle sorte que ceux-ci puissent ensuite soustraire une petite part des colossaux bénéfices, pour faire de généreuses donations à la restauration de Notre-Dame de Paris, victime justement de la pénurie des budgets qu’auraient dû lui consacrer la DRAC et le Ministère, si celui-ci n’était que « du Patrimoine » et non plus au service d’un art contemporain financier destiné à l’enrichissement des mêmes généreux Pinault et Arnaud…

Boycottons le « mal-art » financier !

comme nous boycottons la mal-bouffe aux hormones !

Il faut boycotter les produits artistiques internationaux gonflés à l’argent spéculatif et à la subvention… de la même façon qu’il faut boycotter les produits alimentaires internationaux boursouflés aux engrais, OGM, pesticides, glyphosate, etc.

On constate une faveur de plus en plus grande des consommateurs français pour les produits locaux, circuit court, jardinés avec soin, élevés avec respect, régionaux, nationaux… Et c’est tant mieux pour les tas de raisons que vous savez… Et c’est tant mieux si ces consommateurs ne sont pas traités de ringards, populistes, nationalistes, passéistes et j’en passe…

Ce que l’on constate pour les produits alimentaires, on ne le constatait pas, jusqu’à maintenant, pour les produits artistiques où le « contemporain international » régnait en maître avec le soutien des grands réseaux du financial art relayés par l’appareil d’État (Musées, FRAC, CAC, etc)…

Mais il semble bien que quelque chose se passe maintenant (un changement de paradigme en quelque sorte…) dans le domaine artistique, qui met à mal l’hégémonie de ce « contemporain-international », et qui ressemble fort à un boycott de ses produits les plus emblématiquement intello-financiaro-spéculatifs.

Le public des lieux d’art contemporain institutionnels est en effet de plus en plus ridiculement inexistant, et le coût en argent public consacré à ces lieux vides de public autant que de contenu et de sens, semble de plus en plus absurde voir scandaleux pour la plupart des gens.

Comble de l’absurde : il est probable que le nombre moyen de visiteurs par jour et par lieu ne dépasse pas le nombre de personnels pour chacun de ces lieux… (Un audit de la Cour des Comptes sur le sujet serait le bienvenu.) Ainsi – pour ne citer que celui-là – le Centre Pompidou-Metz, qui, avec ses 15 millions d’euros de budget annuel alloués par la Région, n’a eu que deux visiteurs pour le lundi de Pentecôte 2019… Et avec pourtant, un produit on ne peut plus attractif de l’art mondialisé : Rebecca Horn.

Cette désaffection d’un public objet pourtant d’un racolage indécent, mais qui n’est pas complètement idiot, me semble plutôt logique, saine et de bon augure, car elle nous permet d’espérer que l’argent du citoyen donné à la sur-valorisation de ces produits manifestement désagréables, toxiques et nuisibles pour l’environnement, pourra aller bientôt au soutien d’une création artistique véritable, ancrée dans le sens et le vécu, dans l’humain, dans le local, dans le plaisir, dans une nécessité intérieure… Tout comme s’amorce au Ministère de l’agriculture une prise de conscience du nécessaire soutien à des modes de culture respectueuses des sols et de la biodiversité… et sans parler pour autant de régression… Tout comme s’amorce chez beaucoup de gens, la prise de conscience qu’il y a une étroite collusion-interpénétration entre cet art multi-national dit « contemporain » si prisé de l’institution et les très prédatrices puissances d’argent, pollueuses en tous genres, destructrices du sens.

Ce boycott des produits du financial art me semble donc être une salutaire « régression », qui contribuera assurément à la survie de l’espèce humaine sur cette planète en même temps qu’à la sauvegarde de la biodiversité artistique.

Une Cruella d’Enfer
à la direction du Centre Pompidou-Metz

Attention ! Chiara Parisi, la nouvelle promue cheffe du Centre Pompidou-Metz, est une guerrière cyborg génétiquement modifiée et programmée à l’art contemporain le plus radical et cruel, comme la décrit le panégyrique que Mademoiselle Lequeux lui a confectionné avec amour dans le Monde du 16-11-19 (une demi page : ça valait bien ça !).

Chiara fait partie de la petite trentaine de hauts fonctionnaires de l’art contemporain d’État, parfaitement interchangeables dans un jeu de chaises musicales des plus cocasses, entre la Villa Arson, le CAC de Frontignan, l’ENSBA de Paris ou de Bourges, le Machin de Grenoble, le Palais de Tokyo, la Villa Médicis, le Consortium de Dijon, le CRAC de Pougues les Eaux, le IAC de Villeurbanne, le MACAC de Craponne sur Arzon, le MOCO de Montpellier, etc., etc… Ils tiennent cependant fermement les manettes d’un appareil ectoplasmique, sans direction bien localisable et échappant totalement à la tutelle du Ministre qui passe furtivement. Ils y promeuvent depuis des années la même centaine d’artistes agréés par les circuits institutionnels et les réseaux spéculo-financiers : les incontournables Lavier, Buren, Hyber, Calle, Abramovic, Mosset, Lévèque, Mac Carthy, etc.

Les populations du Grand-Est se disent qu’elles n’ont décidément pas de chance avec les préposé(e)s qu’on leur envoie pour irradier l’art dit contemporain dans leur région excentrée. Ils avaient en effet déjà eu affaire à une autre cruelle indomptable de l’AC nommée Béatrice Josse, qui avait, entre autres friandises infernales dont elle avait le secret, invité la plasticienne internationale Theresa Margnoles à bénir les bigots de son FRAC avec de l’eau de morgue de lavage des cadavres.

La pétaradante Chiara, elle, s’était signalée dans la duchamposhère institutionnelle en invitant l’exquis Claude Lévèque à « mettre en scène les ruminants venus du Plateau de Millevaches voisin et envahir de foin la nef du Centre d’art de Vassivière, qu’elle dirigeait alors »… Elle a travaillé pour la Fondation de Mr Carmignac, (condamné récemment pour fraude fiscale et blanchiment). Elle a transformé ensuite avec Papy Chocolat Mac Carthy, les salons de la Monnaie de Paris en chocolaterie, d’où sortaient à la chaîne des Pères Noël à plugs anaux… (Est-ce grâce à Chiarra que La Monnaie de Paris aujourd’hui ne veut plus entendre parler d’art contemporain ?…) Groupie des stars du financial art comme Mac Carthy ou Lévèque, elle peut déclarer sans aucune vergogne : « il faut à tout prix rappeler que toute création a une valeur supérieure et magique, loin de toute question de marché »…

Va-t-on pouvoir, avec Chiarra, redresser la fréquentation catastrophique de l’appendice pompidolien lorrain ?

Les politiques locaux de tous bords gratifient l’établissement de la coquette allocation de 15 millions d’euros/an, répartis entre la ville de Metz, Agglomération de Metz Métropole et la région Grand Est, en annonçant effrontément le chiffre de 330.000 visiteurs par an… Un mensonge flagrant mais possible en ce pays du déni et de l’opacité en tous genres qu’est le dispositif institutionnel dédié à l’art dit « contemporain ».

Mon ami informateur local, me dit « J’y suis allé deux fois cette année avec des amis, un dimanche d’avril et un dimanche de juillet… j’ai pu alors estimer le public entre 100 et 200 personnes. Le lundi de la Pentecôte, il y a eu 2 entrées payantes d’après une personne employée du Centre que je connais… Si tu retires 52 jours de fermeture mini et des périodes d’installation d’expo, mon calcul donne: 200 x 300 = 60000… et encore et je suis généreux en prenant une moyenne haute de 200 visiteurs par jour »… Ce qui nous fait tout de même 250 euros le coût unitaire du visiteur… qui, à 80 % n’est même pas du coin… autrement dit, ce sont les citoyens lorrains qui paient pour les cultureux parisiens.

On s’attend donc à un puissant mouvement de révolte des artistes locaux et de leur collectif de résistance à cet art contemporain produit ahurissant de la collusion entre la haute bureaucratie culturelle d’État et la haute finance internationale destructrice de la biodiversité… Souhaitons que les écolos s’y joignent car il sont là en plein dans leur sujet… Il faudrait aussi que les insoumis comprennent que cet art est une émanation du grand capital afin de soumettre les classes laborieuses par la terreur intellectuelle…

Élargissons le spectre de l’inepte disruptif !

Avec le nouveau directeur de l’ENSBA-Paris, ils sont une petite quinzaine d’interchangeables polyvalents, hauts-préposés permanents à l’art contemporain auprès du Ministère de la Culture de classe. Ils évoluent dans une joyeuse farandole du genre « chaises musicales » pour se partager à tour de rôle les directions des grandes institutions spécialisées. On y trouve les Blistène, Lavigne, Pacquement, Bon, Bourriaud, Grenier, Sans, Girard, De Loisy etc… parmi les hauts-fonctionnaires de ce premier cercle central fermé sur lui-même, presque tous intronisés par leur passage au Palais de Tokyo, qui est la Mecque de l’art officiel. Un deuxième cercle plus périphérique de quelques centaines de préposés de moindre ampleur s’éparpille dans les FRAC et institutions de province. (Signalons le cas de Nicolas Bourriaud, qui, après avoir été viré lui aussi la direction du même et décidément maudit ENSBA-Paris, se retrouve à rayonner l’art contemporain au sein du MOCO municipal à Montpellier).

Pas de hiérarchie dans ce réseau métastasique pourtant terriblement puissant et invulnérable, grâce à ce pacte d’incompétence et de neutralité ou non-ingérence dans tout ce qui est de l’ordre du sensible et du poétique, qui fait solidarité interne. Une clique informelle donc, mais d’où peut sortir parfois un ministre qui pourra alors renforcer la cohésion du groupe, sans avoir cependant de vrai pouvoir sur celui-ci.

Parmi ces ministrables, il y a donc Jean Carrelet de Loisy d’Arcelot (Jean de Loisy pour les proches), qui est passé par le FRAC des Pays de Loire, puis le Carré d’Art de Nîmes, puis la Fondation Cartier, puis le musée d’art moderne de Lille, enfin le Palais de Tokyo (où il avait signé cette fameuse recherche d’un aiguille dans un tas de foin… avant d’être nommé Directeur de la « prestigieuse » École des Beaux-Arts de Paris. Fervent admirateur de Koons et acteur de l’opération « bouquet de tulipes », il est présent à l’inauguration de celui-ci, le 4 octobre 2019 près du Petit Palais, en présence aussi de Madame Hidalgo, de M. Girard et de tous les fonctionnaires précités).

C’est au titre de Directeur de l’ENSBA-Paris, que Le Monde a fait un entretien avec lui, qui vaut son pesant de chamallows koonsiens.

Ce que cet entretien nous apprend :

– que M. de Loisy a demandé qu’un psychologue et une assistance sociale soient à la disposition des élèves pour les soigner du traumatisme dû au « harcèlement moral et sexuel » qu’ils ont subi du précédent directeur Mr Bustamente, viré pour cela par Mme Nyssen.

– Que pour être un artiste passionnant, il faut avoir des expériences passionnantes – que les élèves travailleront « autour de la question du corps avec des yogis, des acrobates et des danseurs de Butô » et autour du Gamelan, « cet instrument de musique indonésian, qui se joue à douze et véhicule des mythes ».

– qu’ils pourront partir avec des archéologues en Guyane ou méditer dans un temple Shaolin en Chine.

– que tout cela permettra aux élèves « de construire une œuvre en réaction au monde de façon non seulement émotionnelle mais pensée »

– qu’il y aura une chaire « Queer gender studies » théorie du genre parce que cela les passionne.

– que ces étudiants « seront parmi les plus désirables, disruptifs, inhabituels, dont la société peut rêver »

– qu’ils pourront bénéficier de l’enseignement de nouveaux profs-artistes dont je vous joins la liste avec description des œuvres : Julien Prévieux (une tortue avec une lampe électrique fixée sur la carapace), Nathalie Talec (le Tancarville au Louvre), Philippe Parreno (les sacs plastiques dorés gonflés à l’hélium et qui se collent au plafond), Stephane-Calais (Un zombie sur fond bleu), Tatiana Trouvé (Une chaise avec bâton), Tino Sehgal (Une non-œuvre immatérielle).

– On n’y apprend rien en revanche pour ce qui serait de l’enseignement de la peinture, du dessin, de la gravure, de la création numérique… à quoi bon se préoccuper de ça, puisque « l’école, nous dit Jean de Loisy, possède déjà une collection de 450.000 œuvres, dont 25.000 dessins de maîtres »

Enfin bref ! Nous voici, avec ce nouveau directeur, bien au-delà du harcèlement moral ou sexuel du précédent, dans des zones encore inexplorées de l’altération cérébrale, de la démence exaltée, de la bouffée délirante avérée, de la crème fouettée sur fond de néant, de l’hystérisation de la forme sur lit de vacuité, de l’inepte transcendantal… et j’en passe.

Ne serait-il pas temps, comme on commence à y penser pour le Ministère de la Culture, de réfléchir au contenu, au fonctionnement, à l’utilité même des écoles des Beaux-Arts ?… d’où, comme se félicitait le « harceleur » Bustamente, ne sort guère plus d’un artiste sur cent élèves qu’elle instruit…

La « Colonie » de Kader Attia

Haut-lieu branché de la « repentance décoloniale » au service des réseaux de l’art financier et de la cuistrerie de classe

Situé à deux pas de la gare du Nord, au 128, rue Lafayette, voici donc le nouveau quartier général des blaireaux culturels en recherche de convivialité, de signes de distinction et d’appartenance à l’intelligentsia parisienne… Lieu de retrouvailles entre les exquis « PIR –parti des Indigènes de la République » et la branchouille bobo-hidalgo-islamo duchampo gauchiste parisienne.

Kader Attia, star du financial-art, lauréat du prix Marcel-Duchamp 2016, a conçu l’endroit comme outil pour « décoloniser les arts, les savoirs et les imaginaires », car « les blancs doivent apprendre à renoncer à leurs privilèges »

Manque pas d’air ce Kader…

On croit rêver en effet devant l’impudence inouïe de ce chevalier de la repentance dé-coloniale et de la chirurgie réparatrice bien glauque et morbide comme l’aiment les cerveaux bien abîmés eux aussi des fonctionnaires et spéculateurs de l’art. Il est le produit tête de gondole emblématique d’un système artistico-bureaucratico-financier on ne peut plus colonisateur, ravageur d’art, corrompu, cynique, destructeur de sens et pollueur de la planète. Il fait partie de cette tribu internationale des grands charognards récupérateurs des misères du monde pour en faire un maximum d’argent pour les oligarques collectionneurs… Le tout en liaison intime avec les puissances politico-financières mondiales, qui sont à l’origine de ces mêmes misères… Bouclant ainsi le cercle vertueux de la contemporainitude de l’art, dont on aime convivialement discourir à la Colonie, afin de « recréer du commun et prendre soin de l’autre »… sous l’œil attendri des frères musulmans qui ne doivent pas être très loin…

Quand la céramique d’art
part en eau de boudin et jus de cerveau

Vous, les céramistes que j’aime, parce que vous avez une intelligence de la main et du cœur, un savoir-faire, un métier, une connaissance sensible et intime de la matière, une inventivité dans la technique, que vous savez maîtriser pour qu’elle devienne écriture plastique propre et mise en forme personnelle…

Vous, mes amis, je commence à craindre pour vous, quand, en feuilletant la Revue de la céramique et du verre, je constate la présence de plus en plus fréquente des produits andouillomorphes d’une sorte d’esthétique charcutière des plus grossières, soutenue à fond par la pensée artistique institutionnelle au nom de la déconstruction progressiste en vogue dans les réseaux de l’art dit contemporain.

Jusqu’à maintenant, le domaine des « métiers d’art » ou de « l’artisanat d’art » avait été préservé de cette funeste « contemporainisation », qui a ravagé des pans entiers de la création d’aujourd’hui. On n’avait pas encore vu d’ingérence ou d’intrusion des plasticiens de l’immatériel conceptualiste dans ce domaine du travail manuel et de la matérialité sensible, que leur pure intellectualité méprisait ou ignorait jusqu’alors… Tout au plus employaient-ils les artisans d’art comme tâcherons sous-payés pour ne pas se salir les mains et résoudre des problèmes techniques qui les dépassaient. Ainsi l’incompétence verbeuse et l’arrogance de ces purs cerveaux les maintenaient-elles à distance du petit peuple des « artisans » des métiers d’art.

Mais voilà, il semble bien que, depuis peu, la pensée conceptualo-bidulaire s’ingère, s’encanaille et s’épanouis-se comme espèce invasive dans l’espace de la céramique et du verre (et autres matériaux)… Il s’agit, comme toujours, pour ses tenants patentés pour ça, d’introduire de la modernité, de la créativité, du dépassement des règles, de casser les codes et de rafraîchir le milieu… Et pour cela, rien de tel que le bon et coutumier foutage de gueule déconstructif, interpellatoire, sternutatoire et subversif…

Ainsi les productions céramiques bidulaires tire-bouchonnées aussi niaises techniquement et artistiquement que les pâtes à modeler ou les crottes de nez enfantines, commencent-elles à envahir FRAC, Musées, Salon de Montrouge et les circuits de la spéculation financière à travers les galeries internationales de type Papillon ou Marcel Duchamp, et les fondations du pastis Ricard ou de la Mutuelle Assurance des Instituteurs de France…

Parmi ces artistes de la « nouvelle céramique », il y a notamment les œuvres d’Elsa Sahal qui font un tabac sur les réseaux de l’art bureaucratico-financier dé-constructif. Il faut dire que leur caractère glaireux, intestinal, fibromateux, placentaire, sexuellement tordu, etc., a tout pour plaire aux esthètes psycho-vicelards qui font la majorité des spéculateurs sur l’art, tant cérébraleux que pognonteux.

Qu’a t-on fait au Bon Dieu pour qu’on nous inflige de telles laideurs et débilités sur-jouées?

Au nom de quel principe ou raison supérieurs l’État français doit-il faire la promotion de telles excrétions de son appareil culturel. Les bons artistes de la revue de la céramique et du verre (que j’ai connue plus exigeante et cohérente du temps où sa fondatrice la dirigeait) méritent-ils côtoyer de telles vomissures ? La revue a-t-elle besoin de telles concessions à la mocheté pour attirer l’attention de l’institution et flatter ses sbires koonsolâtres? Et quel bénéfice attendre de ces signes d’allégeance à l’inepte dominant ?

Plus globalement : pourquoi cet art (génétiquement plus de gauche que de droite) se doit-il d’être de hideur, de déplaisir, de perversité, de pathos, de grotesquerie, d’impudence, de pédantisme, de commisération, de questionnement sociétal, de déconstruction, d’éradication du contenu, de torsion du sens, de torture cervicale, de dérision, de kitch, d’irrespect de soi, de morbidité et de négativité ?

Tout se passe comme s’il y avait un prix à payer dans l’ordre de l’humiliation, un douloureux rite d’initiation à passer pour entrer dans la caste des initiés au rien, dans la classe des virtuoses de la spéculation intellectuelle à vide, dans la classe « dirigeante » de l’absurde artistico-financier en faisant la preuve de son allégeance à celle-ci…

Qui expliquera correctement les mécanismes de cette étrange hégémonie du « maso-artistique » dans cette étrange époque de grande dégringolade programmée ?

Au Panthéon, c’est beau, c’est grand, l’art d’État !

…Surtout dans le registre art « contemporain »… et encore plus dans le sous-registre street-art ou art de salir les murs de la ville et de polluer gravement l’environnement physique et mental des populations laborieuses. Et, dans ce sous-registre, il y a le grand, le gigantesque, le méga-international dénommé modestement JR, qui avait, souvenons-nous, en mars 2014, collé des milliers de photos d’anonymes sur le sol et la coupole du Panthéon, sous les applaudissements de toute la culturocratie parisienne.

Ce « photograffeur, » comme il s’auto-définit, cumule toutes les vertus : un gigantisme formel à la mesure d’une indigence de fond à vous couper le souffle ; un démagogisme d’une lourdeur comme on en fait peu ; un engagement de type humanitaire, qui lui permet de financiariser au maximum les produits dérivés de son « œuvre » à travers notamment la méga-financial galerie du grand humaniste comme on sait Perrotin ; un décolonialisme indigéniste des plus radicaux, qu’il partage avec son pote cinéaste Ladj Li, primé au Festival de Cannes pour son film « Les Misérables », mais encombré par une présomption de complicité dans une folle équipée nocturne où il s’agissait de brûler tout vif un méchant parent qui avait forniqué avec une cousine ou une belle-sœur à lui déjà mariée, et pour sauver l’honneur familial.

Voilà donc, l’injure effarante que l’État français, sous le Ministère de Fleur Pellerin, a autorisé de faire à ce monument national dont la façade porte cette mention : « Aux grands hommes, la patrie reconnaissante »

Pourquoi des anonymes au Panthéon ? Eh bien, nous dit l’artiste, tout simplement parce que « peut-être que dans ces visages se cachent les grands hommes de demain. »… Ben voyons Ginette !… L’argument est d’une colossale autant qu’inquiétante niaiserie, mais le plus angoissant est que la formule ait été validée par nos fonctionnaires de la Culture et du Patrimoine… C’est dire le degré du délabrement cérébral qui les a qualifiés dans leur fonction.

Ainsi se réjouit Philippe Bélaval, le président du Centre des monuments nationaux (CMN) : « C’est une formidable impression d’allégresse et de force » qui se dégage de l’installation de JR… Ajoutant tout de même qu’il « ne souhaitait pas qu’il y ait de photos sur la bâche de chantier qui recouvre le dôme », car il estime qu’ici, « il y a une dimension républicaine qui s’impose. De la même manière que vous ne mettriez pas de la publicité sur la tombe de vos parents dans un cimetière, on n’allait pas en mettre sur le monument qui accueille celles des grands hommes et femmes »… On croit rêver… Ben oui, faut tout de même pas aller trop loin dans ce détournement d’un monument hautement symbolique au profit du misérable grand marché spéculatif de l’art international.

Mais qu’à cela ne tienne, on attend pour très bientôt, avec la bénédiction des mêmes, de la Mairie de Paris, du Ministère de la Culture et du Centre des Monuments Nationaux (et d’une espèce rare de faucons crécerelles qui auront fini leur couvaison) le méga emballage de l’Arc de Triomphe, par le très connu Christo en hommage au Soldat Inconnu…

Du tas en art contemporain

EURÉKA ! Mais c’est bien sûr ! J’ai enfin trouvé pourquoi il y avait autant de tas ou d’amoncellements d’objets divers parmi les œuvres d’art dit contemporain !

Pourquoi cette compulsion au bourrage accumulatoire ?

C’est tout simplement parce que le tas est l’opposé du trou… parce qu’il est son indispensable et dialectique complément, son conjoint pour l’éternel, son allié objectif, son revers de la médaille…

Un trou avec du tas autour…

Le tas en art dit contemporain, c’est donc « l’antithèse comblante » de la béance ontologique ou du rien nourricier, ou de l’absence consubstantielle, qui engendrent la raie de Buren, le nain de jardin en chocolat de Mc Carthy, le balloon-dog de Koons, le monochrome de Mosset ou de Rutault, l’immatérialité de Seghal, le cerveau de Venet, la pensée ministérielle, le frigo de Lavier, l’orgasme de Millet, etc.

Le tas bien compact comble la vacuité cérébrale, morale, artistique, du fonctionnaire et du spéculateur de l’art… Il en est la compensation, la consolation et l’alibi.

Le tas est aussi la métaphore des montagnes de pognon amassé grâce à la spéculation sur le trou.

J’ai une collection d’environ 300 tas-œuvres d’art dit contemporain.

Et voici un magnifique texte sur le tas, écrit par mon excellent ami Jean-Pierre Cramoisan, poète et critique d’art marseillais :

L’amoncellement : voilà le nouveau process où se dilate l’art contemporain

Plutôt que de mettre vos objets à la poubelle, ne jetez rien, conservez-les et faites-en des accumulations, vous aurez peut-être la chance d’être l’heureux élu d’un prix Marcel Duchamp. Il faudra juste que vous affutiez un discours assez plaisant et biscornesque (la redondance est vivement conseillée), rôdé à l’explication de la vacuité, seul moyen de donner, au-delà des modes du sensible, de la raison et du sens, du relief à vos tartifiques naufrages ; qu’ainsi lancé comme un boomerang chargé d’inepties, il revienne, triomphal, vers un jury d’analystes du vide, au point de leur ôter toute espèce de discernement. Cette rhétorique-là est faite pour déstabiliser, à tout le moins exercer tant de sidération qu’elle laisse le regardeur baba raplapla, à bout de jugeote. Plus vous vous montrerez abscons, plus votre éloge acquerra la semblance d’une force pétaradante, et plus vous aurez la chance de faire partie d’un des plus grands formatages qui n’ait jamais existé. La recette est simple, fichtrement efficace, à la portée de n’importe quel nettoyé du cerveau des écoles d’art. Vous avez l’idée, vous aurez le tas qui vous convient.

Mais que fera-t-on de la proliférante production des artistes agglomérateurs, spécialistes de la transcendance du tas par tas, ces vaines pratiques prisées, adoubées par les institutions et les collections pré-per et post muséales ? Que faire de ces remplissages de balivernes payés à prix d’or ? Les enmuséer serait leur octroyer une abusive notoriété, encore que quelques-uns y aient déjà leur place ou y aient déjà fait de rapides incursions ; et puis cela irait à l’encontre de leur idée de base : être le reflet requalifié, réinventé de la société marchande. Alors, devra-t-on les proposer à des entreprises de recyclage ? Les mettre à la décharge ?

Que faire de tous ces tas ? D’autres, me direz-vous, mais beaucoup plus grands ; il y a pour cela une Sixtine toute trouvée : Monumenta. (Monument-tas)

Ce qui est et n’est pas mêmement, ce qui n’a pas sa place dans la durée ne représente que le fugace passage de chétives métamorphoses souvent sordides où l’ordinaire le dispute à la célébration d’une bouffonnerie hétéroclite, puisque la finalité de ces shows est de se transformer en parc d’attraction. Où entasser ces empilements à la fin des orgiaques biennales d’art contemporain qui les ont accueillis ? En reproduire d’autre quasi à l’identique, mais ailleurs. Peut-être que la métaphore du tas n’est-elle que le produit d’une représentation variable de l’air du temps, de l’artiste fragmenté, en rupture face aux embarras sociétaux qu’il n’arrive pas à résoudre et contre lesquels il se heurte sans jamais pouvoir les contrôler ; la tentative d’idées qui se dissolvent pitoyablement dans du pseudo signifiant. Pour enfler la dénonciation, étonner le badaud, questionner le bourgeois, ou faire jaser le folliculaire habitué à s’ébaubir devant les cadors de l’art contemporain, il n’y a pas d’autre moyen que de finasser avec les concepts. Babéliser, produire des œuvres où s’engouffre les courants d’air de l’inanité.

Le tas révèle parfaitement la flétrissure de l’ennui, l’éclipse de l’intelligence, la mollesse de l’inspiration, le forfait de l’âme, la chute et la négation de valeurs aussi probantes que peuvent l’être la singularité, l’ampleur de nos diversités, la manière d’aller aux sources du réel pour faire œuvre ; il n’est, hélas, qu’un tragique exhibitoire servant à argumenter du nombrilisme au rabais, à agréger les morceaux d’un monde en des provocation de plus en plus clownesques.

Le tas final

Combien de tas nous faudra-t-il encore subir pour qu’un nouvel énergumène né du terreau duchampien trouve le Tas des tas, celui qui mettra un terme à tant d’imposture. Pour l’heure, ça continue à empiler, déballer, éparpiller, à laisser pendouiller sur d’improbables supports des machins qui ressemblent à des serpillières écroulées ; bref on feint d’être astucieux, un artiste à plans de tiroir.

L’incontinence à produire des tas serait-elle une des clefs majeures pour expliquer la nécessité de susciter des éléments appartenant à une ritualisation, une totémisation de la société ?

Encore une expo Boltanski au Centre Pompidou !

« À travers l’art on parle de ses problèmes et, en en parlant, on s’en débarrasse », dit l’artiste aux « mains blanches d’enfant petites et potelées » comme le précise Olivier Céna dans Télérama N° 3202… sauf que de lui on ne se débarrasse pas facilement… Il en est bien à sa troisième ou quatrième expo au Centre Pompidou… quand on n’y a jamais vu Rebeyrolle, Antonio Segui, Crémonini, Velicovik, et tant d’autres qui mériteraient plus d’attention de la part des experts du Ministère… Mais « la souffrance et le deuil », sont, pour ces derniers, des ingrédients beaucoup plus intéressants, parce que valorisants et efficaces, médiatiquement, intellocratiquement et culturocratiquement…

Boltanski pompe à fric

Boltanski est un faux modeste qui cache une vrai égo-pompe à fric compassionnelle et un compte numéroté chez HSBC pour engranger des gains d’environ un euro par seconde ! Boltanski, l’honnête homme aux petites mains potelées, qui est notre plus grand artiste contemporain français après Buren, figure dans la liste de ceux qui optimisent leur pognon chez HSBC en Suisse (Info parue dans le Journal des Arts de Février 2015)… Ce pognon justement que lui avait généreusement alloué pendant des décennies l’État Français pour d’innombrables prestations…

Olivier Céna dans Télérama, disait que Boltanski « est quelqu’un qui se dit réservé et timide ; qui a des mains blanches d’enfant petites et potelées ; qui se veut modeste, humble même ; qui insiste beaucoup sur son désintérêt de l’argent » « Je ne possède rien, dit-il, même pas une maison. »… Celui « qui s’évertue à ressembler à n’importe qui ; qui décrit son œuvre comme très peu intellectuelle et marquée par la simplicité et l’évidence : qui voit son quotidien comme banal, voire un peu ennuyeux ».

Sa vie en viager

Le milliardaire David Walsh, qui a fait fortune en jouant à la bourse et dans les casinos, que l’on dit fasciné par la scatologie, la mort et le sexe, etc., a acheté en viager et à bon prix, en 2012, pour le projeter sur les murs d’une grotte située sous son Musée à l’extrême bout de la Tasmanie, le spectacle de la vie filmée en continu et temps réel de Boltanski qui se prétend pourtant tout à fait quelconque, banal, ni scato, ni sexuel, pauvre comme Job, et complètement quelconque.

Cela nous rappelle le spectacle retransmis en France, « en continu et temps réel » aussi, de la loft story d’une joyeuse famille de cochons tatoués, non rétribués eux, que Wim Delvoye avait installé dans une porcherie quelque part en Chine profonde… C’était assez drôle, car, il faut bien le reconnaître : il y a chez les porcs, malgré la stigmatisation dont ils sont – hélas ! – parfois l’objet, une positivité et une joie de vivre qu’il n’y a pas chez les adeptes du prophète Duchamp à la triste figure, ni chez Boltanski…

Le site Storage Memory

Et dans le registre « aboule encore plus de pognon pour HSBC », je retrouve cette autre info nous disant que le potelé Christian a mis en place, le 20 janvier 2012, un site internet intitulé Storage Memory, et que, via cette nouvelle plate-forme, moyennant 10 € par mois, les abonnés pourront consulter mensuellement dix films d’une minute, tournés avec une petite caméra HD par l’artiste lui-même, et que, à la manière de reliques, ces films replongeront dans le passé : celui de l’artiste, personnel, réel ou fictif, ou le passé d’un objet ou de l’humanité entière. Boltanski veut ainsi bouleverser les codes, car de cette façon l’individu n’a plus besoin de se déplacer dans un lieu-dit pour voir l’œuvre, puisqu’elle vient à lui. Ainsi, sortant de plus en plus des pratiques habituelles du marché de l’art, l’artiste espère toucher 2.000 à 3.000 personnes. Si je calcule bien, notre quelconque méga modeste Christian va, bouleversant les codes en toute humilité, toucher par mois 3000 × 10 = 30.000 €, auxquels s’ajouteront la rente viagère que lui alloue le susdit Tasmanien, sans compter les ventes aux particuliers milliardaires, et sans compter les multiples prestations qui lui sont payées par l’État Français, etc. Le mémoriel et le compassionnel, ça paie !

Merci Christophe Girard !

Merci à vous, Monsieur l’adjoint aux affaires culturelles de la ville de Paris, pour l’énorme bouquet obscène de Koons, pour le perroquet municipal et pour le prochain emballage de l’Arc de Triomphe !

Au-delà de la débilité caractéristique de l’esthétique pâtissière koonsienne, au-delà de l’ignominie des ces noirmontiennes magouilles culturo-affairistes que cela implique, au-delà du scandale du détournement de l’argent et du patrimoine publics pour la valorisation du produit Koons au profit des intérêts privés qui lui sont liés… Au-delà de tout ça donc, ce qui me semble le plus insupportable c’est le fait que cette gigantesque grossièreté hyper médiatisée, agisse surtout comme écran opaque pour retirer toute visibilité à la création actuelle dans sa richesse et sa diversité… de telle sorte que celle-ci ne puisse porter ombrage ou détourner l’attention que l’on doit réserver aux seules stars de l’art financier… et de telle sorte enfin que celles-ci gardent leur cote sur le marché international de l’inepte.

Soulignons là encore le rôle central de l’hidalgo-gaucho-duchampo-identitaire Christophe Girard dans cette sinistre opération tulipaire, dont l’inauguration a eu lieu comme par hasard avec celle de « Nuit Blanche », qui est une autre délirante « audace » de notre conseiller adjoint aux affres culturelles parisiennes, grand serviteur de l’art contemporain d’État (qui a d’ailleurs failli être Ministre de la Culture), qui a donc, quelques années auparavant, fait acheter pour environ 150.000 euros, le perroquet vivant de Marcel Broodthaers afin de l’installer dans le hall d’accueil de l’Hôtel de ville, et de le nourrir quotidiennement… Mr Girard avait déclaré, pour clore toute polémique, que refuser au perroquet de Broodthaers le statut d’œuvre d’art revenait à « ouvrir la porte au fascisme »

Précisons que l’audacieux « qui ose tout » Mr Girard, avant de diriger de main de maître la culturosphère parisienne, fut directeur de la stratégie de communication LVMH-Vuitton… Quant à l’hyper branchée « Nuit blanche », on a pu y voir, il y a quelques années, un quatuor de chambre avec hélicoptère, ou bien une séance collective d’astiquage dansant sur une musique de Boulez, des parquets de la grande salle de la Mairie… et puis, plus récemment le camion de l’exquis Claude Lévèque (acheté par la mairie au financial galeriste Kamel Mennour) assorti de l’opération « Paris-m’écrit » qui convie les parisiens à « envoyer un courrier à une personne de leur choix »… Certains ont ainsi pu envoyer leurs chaleureuses félicitations à Mr Girard…

Pots d’échappement, couches culottes et poubelles cramées

Ce sont les matériaux de prédilection de Madame X, plasticienne nationale et prof depuis peu à L’ENSBA-Paris.

Dans le cas de Madame X., il semble que l’on soit en droit, en évitant comme il se doit tout jugement d’ordre esthétique, de l’accompagner de quelques commentaires, interrogations, voire interprétations.

Musclés du cerveau

Il apparaît d’abord que cette œuvre faite de pots d’échappement d’automobile sur lesquels sont posées ce qui ressemble à des couches-culottes de bébé ou de personne âgée incontinente, ne provoque aucune émotion d’ordre artistique, n’émet pas de message politique ni de questionnement sociétal. Elle semble solliciter cependant une approche plus intellectuelle que sensible sans que l’on sache de quel sujet de réflexion il s’agit… Une hypothèse corroborée par le fait que cet assemblage est actuellement exposé dans la galerie parisienne Cortex Athletico, qui, comme son nom l’indique, cible exclusivement les amateurs d’art musclés du cerveau.

Conceptualo-poubellaire

On apprend également que Madame X. est une artiste « plasticienne » au sens littéral du mot, puisqu’elle confectionne aussi des sculptures constituées de poubelles en plastique ramollies par chauffage : « Les poubelles, dit- elle j’en ferai toute ma vie. C’est un peu comme Rodin qui a fait toute sa vie les mêmes gestes avec des sujets différents. »

On a vu en 2006, des cadavres de poubelles chauffées à 250 degrés suspendues dans une église non désacralisée de Languedoc-Roussillon, dans le cadre d’une large opération FRAC intitulée « Chauffe Marcel », pour concélébrer, avec l’évêque et les paroissiens du coin, le centième anniversaire de la pissoire du prophète Duchamp.

Sa forte détermination pour cet art conceptualo-poubellaire donc (variante perso du duchampo-bidulaire plus répandu), est entretenue grâce à sa fonction rémunérée de professeur en la matière depuis plusieurs décennies dans différentes Écoles des Beaux-Arts de France. Elle est soutenue aussi par le réseau institutionnel auquel elle appartient, avec tous les avantages que cette appartenance implique en termes de subventionnement, d’accès prioritaire au dispositif muséal public, d’achats par les FRAC, les MAC et les CAC… le tout compris dans une chaîne de « solidarité » corporatiste globale de nature très endogamique.

Le confortable entre-soi

Ils, elles, sont en effet des milliers dans l’appareil, à bénéficier, comme Mme X, des avantages et privilèges de ce confortable entre-soi, et à produire, au bout de quarante ans de consanguinité dégénérative, le même type d’ahurissant bricolage accompagné d’un pilonnage discursif tout aussi délirant. Ces milliers de « professeurs-artistes », sont les agents multicartes de l’art dit contemporain, car il sont volontiers par la même occasion, critiques d’art, curators, membres de commissions d’achats ou de distribution des subventions… et même parfois associés à des galeries privées à vocation internationale dans une de ces savantes mixtures intérêts privés – intérêts publics, dont l’institutionnalité artistique française peut s’enor-gueillir sur la scène mondiale.

Des assistants hautement spécialisés

Madame X utilise plusieurs assistants hautement spécialisés pour la soudure de ses pots d’échappement pour le cramage de ses poubelles, afin de répondre aux nombreuses commandes des galeries conceptualo-financières parisiennes, des petites galeries provinciales municipales subventionnées et des FRAC, MAC, CAC de l’hexagone. Elle est un modèle de réussite professionnelle dans son secteur et la preuve vivante des bienfaits de la conjonction vertueuse du subventionnal-art et du financial-art, caractérisant l’action de d’État pour le progrès de la création artistique. (Ne parlons pas des ravages commis pendant ses décennies de professorat sur les très ductiles cerveaux de ses élèves artistes, maltraités comme ses poubelles).

Une subversive tripale et furieux salmigondis langagier

Mais malgré cette réussite exemplaire en matière de réhabilitation de la laideur comme signe de distinction, malgré cette reconnaissance officielle comme produit emblématique de notre 5ème république culturelle et malgré les honneurs et avantages divers qui en découlent, Madame A.M. demeure, une subversive tripale, une insoumise farouche, une rebelle en soi, et qui, ayant perdu l’objet même de sa rébellion a pu l’hystériser en un furieux salmigondis langagier comme on peut le lire dans l’entretien sorti du blog « Documents d’artistes ». Bouillonnant d’autosatisfaction et d’une pétillante imbécillité, sa véhémente et délirante verbosité peut aussi devenir salace et dévergondée comme exquise coquetterie de classe et pour montrer qu’elle sait demeurer sympa et complice avec le petit personnel. C’est ainsi qu’elle nous informe dire parfois à ses deux assistants : « Alors, vous me faites des bites ». En ajoutant : « C’est très codé, c’est le langage de l’atelier, de l’action à mener. » Et puis, dans le même élan d’actionnisme radical, elle ajoute : « J’ai récemment réalisé des sculptures avec une table d’accouchement, des déambulateurs et des fauteuils roulants. Ce sont des objets qui nous laissent sur place. Ils nous sidèrent et nous obligent à nous fixer. Ils s’opposent à la fluidité, à la rapidité »…

Une lacanienne neuronale

C’est dire à quel point sa rébellion est lourde, profonde, multipolaire… et d’un surprenant niveau de cogitation, quand, par exemple, elle fait dans la psycho-sémantique lacanienne, ainsi qu’on peut le voir dans cet extrait du même entretien d’anthologie : « Je me suis aperçu que le mot sculpture était toujours présent répété inlassablement sans aucun souci d’élégance ni aucun sens de l’humour ou du jeu. Je me suis mis à l’observer, comme on regarde attentivement un objet sous tous ces angles en essayant d’en découvrir la fonction. Je l’ai tout d’abord découvert manuscrit et avec mon écriture : Un S simplifié séparé du mot, c’est tout de même le « S » de sorcière, représentation épurée du serpent (qui siffle) ensuite il y a le mot « CULPTURE » divisé (en isolant CUL) par le « P » muet de père ou de Pénis. Et si ce choix de la sculpture souvent pénible à réaliser trouvait son référent et son aboutissement dans son nom, écrit par moi-même de préférence ? »… Et là nous sommes définitivement tétanisés et muets devant une telle virtuosité psychanalystofoutraque.

Mais vous aurez compris que si je me suis permis d’ironiser ainsi au sujet de Madame X ce n’est pas la personne qui était visée, mais seulement le produit ou l’excrétion qu’elle est, de fait, d’un système parfaitement aberrant, inepte, délirant, inique, ubuesque, anartistique, totalement hors de contrôle humain, mais intimement lié à la finance pollueuse de la planète… comme le sont de façon encore plus volumineuse, les hernies artistico-spéculo-financières de type Koons, Hirst, Lavier, Buren, et cie… dont ici j’ose citer les noms sans aucun plaisir.

Quand les FRAC partent en quenouille

Un budget acquisitions quasi nul

Quand leur fréquentation non contrainte tend vers le zéro, et que leur budget est à 94% consacré aux frais de fonctionnement… (6% seulement aux acquisitions : doc joint), alors il se raccrochent désespérément aux branches, ils font de l’off tous azimut, ils investissent les châteaux, les chapelles, les maisons de vieux, les casernes, les maisons de jeunes, les lieux carcéraux pour mineurs, les écoles primaires et les lycées (avec des boîtes à roulettes spécialement conçues pour ça par le professeur-artiste Vadrot), etc… Ils « invitent à réconcilier corps et esprit tout en faisant vaciller les préjugés sur l’art contemporain » et pour cela ils font des crêpes, du jardinage, de la cuisine bio et du macramé, de la relaxation, du shiatsu, de la photo, des conférences sur tout et n’importe quoi, des soirées thé, des rodéos nocturnes en bagnoles (FRAC Lorraine), du vin de FRAC (Alsace), des concours de danse folklorique, ils aménagent des camions-FRAC pour aller prêcher le duchampisme radical au plus profond de la ruralité et de la péri-urbanité défavorisée…

Un cruel rétrécissement de leur nombre

Déjà fragiles de naissance et de par leur vacuité consubstantielle ou ontologique, les FRAC se voient aujourd’hui existentiellement très secoués par la tempête provoquée par le rétrécissement de leur nombre, suivant celui des régions.

Déjà très affaiblis, avec une fréquentation (non contrainte) proche de zéro, voilà que leur tombe sur la tête (qu’il n’ont pas) cette nécessité de fusion entre FRAC ennemis mais géographiquement proches.

On y voit les FRAC hauts et bas normands s’étriper méchamment… On y voit l’international curator Thierry Raspail servir bénévolement de médiateur pour la fusion des FRAC Bourgogne-Franche-Comté, etc… Désolant !

Globalement pitoyable ! C’est la fin d’une époque !… Et mon disparu ami Jean Fraissex, d’Eymoutiers, créateur dans les années 70 du FACLIM (Fonds d’Art Contemporain – Limousin), préfiguration des FRAC, doit être bien triste, que Mrs Lang et Mollard lui aient volé en 1982, son idée pour la retourner sur elle-même et en faire un tel désastre pour l’art !

La candide Madame Lequeux, chroniqueuse d’art du Monde, nous affirme que les FRAC « ont amassé de véritables trésors »… Moi, j’en vois un au FRAC Aquitaine : les 5 aspirateurs sous vitrine de Koons, qui doit bien valoir 3 ou 4 millions de dollars et que le FRAC devrait vendre au plus vite avant que la cote ne dégringole… mais ça lui est interdit au nom de l’inaliénabilité des produits de l’inepte… Eau de boudin vous dis-je !

Une picturalité minimale à un prix maximal

Le CHU de Rouen se paie une fresque de l’artiste institutionnel O.N. pour 100.000 euros : un coût exorbitant, qui fait désordre et colère, quand l’hôpital souffre cruellement d’insuffisance budgétaire chronique dans tous ses secteurs d’activité.

Le plasticien O. N., auteur de la fresque, « Commandée dans le cadre du programme national culture et santé », est le parfait spécimen d’artiste de cour ou de réseaux, le pur produit et agent de l’appareil institutionnel, parfaitement conforme aux critères esthétiques de celui-ci. Vivant et travaillant entre telle ville de province, Paris et New York, cet artiste donc « émergé sur la scène internationale » cumule également les fonctions de professeur de dessin dans une ENSBA ; d’artiste régulièrement acheté par les FRAC et autres collections publiques à travers sa galerie parisienne de « niveau international » ; de membre de multiples jurys et instances et commissions de distribution de la commande publique et d’attribution des subventions.

Il est ainsi un agent multi-casquettes, de l’art « contemporain » et international, c’est-à-dire le rouage d’une mécanique hors contrôle et fermée sur elle-même, parmi quantité d’autres apparatchiks qui la peuplent et qui se multiplient par cooptation, tous plus ou moins virtuoses du conflit d’intérêt, du « juge et partie » et de l’arrangement entre copains des circuits ministériels, DRAC et FRAC, des circuits privés et de la critique d’art professoralement alignée.

La question centrale est donc de savoir quand, comment, pourquoi, s’est faite l’attribution de ce chantier « Culture et santé » à l’artiste O.N. Qui est à l’initiative de cette « fresque »? Quelles ont été les instances concernées de choix et d’évaluation pour cette commande publique? Quelles ont été les connections activées ? Quelles ont été les dates des réunions, les personnes présentes ? Les comptes-rendus des délibérations de ces commissions ? Etc… Autant d’informations qui, dans un système respectant la transparence démocratique, pourraient être obtenues par tout journaliste d’investigation, soucieux de faire comprendre comment ça se passe dans l’appareil d’État pour ce qui est du « soutien à la création » et de la « santé par la culture post-languienne »

Autre question : pourquoi ne pas avoir choisi, pour cette réalisation, un bon peintre moins institutionnalisé, intellectualisé et financiarisé, plus modeste en quelque sorte, mais plus satisfaisant sans doute quant au résultat, et qui se serait contenté de 10.000 euros… en laissant donc 90.000 euros à l’association s’occupant de l’accueil des familles d’enfants malades ?

 Mais on comprendra mieux pourquoi cette œuvre est à ce prix exorbitant en lisant cet extrait d’un texte de présentation de l’artiste, où l’on constate le très haut niveau de cérébralité discursive accompagnant la très minimale picturalité de l’œuvre : « O.N. élabore un système de correspondances entre l’aplat et l’espace, entre le fictionnel et le réel, entre la représentation et la matérialité, qui d’emblée questionne les présences de l’œuvre et du spectateur… Résolument positionnée dans l’entre-deux, cette œuvre joue sur l’équilibre autant que sur le basculement, elle semble préférer la dynamique de l’instable à la paresse de la certitude et s’active alors dans de constants allers-retours »… Pour dire sa parfaite conformité à la « pensée artistique » d’État, justifiant de façon imparable le prix élevé de la prestation…

Un lapin crétin de Koons à 91 millions de dollars

Il fait jaser le bon peuple ce lapin chromé. Gros émoi chez les prolétaires de tous pays, unis ou pas, gilets jaunes ou pas, insoumis ou pas, etc… Mais où va-t-on ? Que va devenir la planète ? Pas étonnant que le nombre des espèces d’oiseaux diminue ! L’espèce humaine va-t-elle disparaître ?… Mais bon, l’émotion va passer. Ce n’est qu’un gros buzz journaleux de plus, à la démesure du prix de l’œuvre ainsi justifié.

Et surtout pas question pour ces mêmes journaleux d’informer vraiment et d’expliquer le mécanisme de fabrication de cette inquiétante enflure financière, pour ne pas tuer la poule aux œufs d’or médiatique, qui va permettre de payer leurs misérables piges.

Ainsi, Judith Benamou-Huet, la fameuse critique d’art et spécialiste du marché, groupie notoire des stars du financial-art international, nous disait récemment : « Jeff Koons est indéniablement un artiste qui reflète parfaitement notre époque et qui, à ce titre est un artiste important… J’entends déjà et j’ai lu déjà tellement de critiques, de persiflages de rancœurs et de jalousies. J’entends un tel déchaînement de haine… Koons gagne beaucoup d’argent, et alors ! »… Et alors, chère Judith, j’espère que vous allez pouvoir dire aujourd’hui, que l’acquéreur de ce lapin chromé n’est autre que Robert Muchin, ex-dirigeant de Golden Sachs et papa de Steven Muchin, actuel sécrétaire d’État trumpiste au Trésor…

Dire aussi qu’il s’agit là d’une enchère éminemment stratégique, une vente-rachat à l’intérieur d’un même système spéculatif, par et pour celui-ci, qui a pour but de monter artificiellement la cote et de rétablir l’hégémonie américaine sur le grand marché spéculatif de l’art… Une suprématie qui était en danger, tout comme la cote de Jeff Koons, depuis l’affaire du bouquet de tulipes, vilipendé par un bon nombre d’intellocrates institutionnels, qui avaient pourtant copieusement valorisé Koons auparavant, pour se valoriser eux-mêmes.

Alors il serait bon que ces mêmes critiques d’art bien-pensants duchampo-gauchistes, mais alliés objectifs du grand capital, inféodés au grand marché et louangeurs des Koons, Hirst, Mc Carthy, ne jouent pas trop aux vierges scandalisées devant ces 91 millions de dollars, car ils ont amplement contribué à cette surenchère hallucinante de l’inepte et de la stupidité.

Rappelons en effet que :

1. Le Monde avait fait de l’expo Koons au Centre Pompidou, la couverture de son supplément dominical du 22.11.2004, et y avait consacré dix pages intérieures signées par son critique d’art vedette Philippe Dagen où l’on pouvait lire : « Jeff Koons est un artiste si professionnel, qu’il arrive toujours en avance à ses rendez-vous »…

2. que Bernard Blistène, commissaire de l’expo, avait dit, lui : « Koons est le dernier des pop-artistes… C’est un obsessionnel de la précision en toutes choses »… à l’occasion de la présentation à un groupe de touristes provinciaux de la photo des parties génitales de Koons et de Cicciolina en pleine copulation)

3. Fabrice Hergott, directeur du Musée d’art moderne de la Ville de Paris, déclarait sans vergogne à l’occasion de l’affaire des tulipes : « Je suis persuadé que ce bouquet de tulipes deviendra l’un des grands monuments de Paris, un chef-d’œuvre de la sculpture du XXIe siècle (…) Jeff Koons est, à mes yeux, un artiste majeur, l’un des plus marquants de la sculpture contemporaine depuis presque quarante ans. D’innombrables expositions lui sont consacrées à travers le monde. Par ailleurs, toutes les œuvres monumentales qu’il a réalisées pour l’espace public sont de vraies réussites, qu’il s’agisse du chien Puppy devant le Musée Guggenheim de Bilbao, de la Balloon Flower dans le quartier du nouveau World Trade Center, etc. »

4. la revue Art Press, organe officiel de la pensée artistique trangressive d’État, avait fait sa couverture, il y a une quinzaine d’année, avec la photo en gros plan des parties génitales de Jeff Koons et de la Cicciolina en pleine copulation…

Alors oui, ce lapin chromé, fruit de la vertueuse copulation entre l’obséquieuse crétinerie artistique institutionnelle et le cynisme des grands réseaux financiers, vaut bien ces 91 millions de dollars…

À Lyon, le calamiteux Buren exacerbe
les tensions politiques

Ce n’est pas la IVème république qui a fait Georges Braque, mais c’est bien la Vème qui a fait Buren…

Et si Georges Braque a rapporté beaucoup à la République, Buren, lui, l’a surtout abîmée et appauvrie à tous égards…

Car le funeste « anartiste » est, par essence même, un « produit politique » né de la coalescence intello-culturelle Mitterrand-Lang, au début des années 80, et qui, depuis, a empoisonné toute la politique artistique institutionnelle, y compris à Lyon, à travers celle, pourtant droitière, de l’ex-maire Michel Noir.

Et c’est pour cela, qu’il n’est pas étonnant que nous le retrouvions, 40 ans plus tard, au bout de sa trajectoire dévastatrice, comme élément important d’une polémique lyonnaise d’ordre purement politique… avec cependant cette différence qu’aujourd’hui, la carte Buren, devenue patate chaude, risque d’être terriblement contre-productive pour la personnalité politique qui le soutient.* Or ici, le politique en question n’est autre que Gérard Collomb, maire de Lyon, qui se voit très handicapé dans sa course à la réélection à la métropole, du fait d’avoir faibli face au redoutable procédurier de l’art, cédé aux coups boutoirs de son armée d’avocats… et dégagé quatre millions d’euros d’argent public pour la réparation des dégâts causés par Buren lui-même et par son comparse l’architecte Drevet, sur la place de l’Hôtel de Ville.

Alors bien sûr, tout cela est assez calamiteux en termes d’image pour le maire de Lyon, plutôt bon par ailleurs.

Alors bien sûr, cela devient semble-t-il un bon angle d’attaque de la part de son concurrent David Kimelfeld, actuel président de la Métropole et qui entend y rester…* Alors bien sûr, certains subodorent quelque malice sous-jacente dans la polémique déclenchée par le vice-président vert de la Métropole, allié EELV de Mr Kimelfeld,

Cet élu vert demande en effet, dans un entretien paru dans le mensuel Lyon-Capitale, qu’on cesse d’avoir peur des menaces de Buren et qu’on plante des arbres, que cela lui plaise ou non. Ils seraient placés au lieu de ses hideux poteaux de ciment rayés, pour embellir et rafraîchir la Place, devenue une fournaise à cause du délirant bétonnage qu’il a réalisé avec son ami architecte et la boîte d’affairisme politico-culturel local.

Il pense que si Buren attaque les arbres en justice, il sera débouté comme il l’avait été quand il avait fait procès à un petit éditeur de cartes postales qui avait publié une image de la Place des Terreaux où l’on apercevait ses poteaux et ses rayures… Comme si la place tout entière devenait œuvre et « propriété intellectuelle » de l’artiste Buren.

Il rappelle aussi qu’en 1991, lors du concours pour le réaménagement de la Place des Terreaux, il y avait cinq projets, et que l’un de ces projets prévoyait une allée végétale avec deux rangées d’arbres à l’emplacement actuel des susdits poteaux… Il demande au nom de quelle idéologie tordue de la laideur comme signe de distinction on a choisi le pire des projets et quels ont été alors les décideurs impliqués dans cette injure à l’environnement.

Enfin bref, on va bien voir ce à quoi cette petite guerre fratricide va aboutir… Mais qu’à cela ne tienne, car l’aspect le plus intéressant de cette polémique caniculaire, c’est qu’elle a permis que, pour la première fois en France depuis quarante, un élu ose attaquer Buren, son œuvre ravageuse et tout le système politico-culturo-affairiste qu’elle implique. Alors louons ce divin cagnard de l’été 2019, qui aura permis qu’un élu ouvre une brèche dans l’omerta qui tient tous les hommes politiques de ce pays, muets de terreur dès qu’on leur parle de cet art dit contemporain et plus spécialement de Buren, dont ils savent pourtant bien tous, que l’hyper-visibilité que lui a donné la puissance publique, occulte la richesse et la diversité de la vraie et libre création actuelle, pour laisser libre court aux malfaisances spéculatives de tous ordres. Ils savent aussi que la malfaisance burénienne va bien au-delà du seul champ de l’art, comme un des acteurs de l’effondrement annoncé de notre civilisation.

Et puis, il est remarquable et significatif que ce soit un élu écologiste qui ouvre cette brèche dans ce totalitarisme artistique d’État, qui est en opposition absolue avec la biodiversité artistique, parce qu’en collusion structurelle avec les réseaux du financial art, eux-mêmes articulés avec les très prédatrices puissances d’argent, pollueuses en tous genres, destructrices du sens, de la biosphère, des abeilles et de l’humanité.

Et c’est pour cela que l’arrivée d’arbres bien vivants au lieu du béton mortifère burénien sur la place des Terreaux à Lyon, deviendra un événement à forte et universelle valeur symbolique, comme une victoire du sens, du contenu, de la morale, de la vie, de la liberté, de la beauté, de la justice, des oiseaux et des insectes et de l’oxygène sur le bioxyde de carbone, sur le non-sens, le non-art, le contre-nature, le cynisme, la cupidité, l’arrogance, la laideur et la bêtise glyphosatée, comme signes de distinction et outils de communication des forces dominantes.

La déburénisation de la Place des Terreaux pourrait être annonciatrice du sauvetage de la planète, par l’extraction de l’humain des griffes de la logique de profit politique et/ou financier. Ainsi Lyon, grâce à cette tragédie esthétique des poteaux buréniens, et parce qu’à quelque chose malheur est bon, pourra être à la pointe d’un grand changement de paradigme.

Un changement qui pourra s’inscrire vertueusement dans un projet de société et un autre système de valeurs moins conceptuellement bétonné, arrogant et plus humain… Impliquant la mise en œuvre d’une nouvelle organisation sociale et culturelle indispensable pour la survie des écosystèmes de tous ordres, et libérée du joug de cette idéologie de profit et de folle croissance économique, pollueuse, dangereuse pour la survie de l’espèce humaine, vide de contenu vivant et artistique… Une idéologie mortifère dont Buren est le produit, le vecteur et la plus tragique expression.

De l’origine limousine des FRAC

Hommage à Jean Fraisseix, « l’inventeur » des FRAC.

Il est indispensable, puisqu’il est question des FRAC, de rendre ici hommage à celui qui fut sans doute à l’origine de ce dispositif unique au monde installé par Claude Mollard : Jean Fraisseix décédé en octobre 2008, qui fut, de 1952 à 1989, maire d’Eymoutiers en Corrèze, médecin généraliste, collectionneur, artiste sculpteur à ses heures, bon vivant, compagnon de pêche à la truite de Paul Reyberolle, organisateur d’expositions d’art plutôt singulier en son Hôtel de ville.

C’est donc ce très atypique édile limousin, passionné d’art, capable de faire d’une traite, un aller-retour au musée de l’excellent François Cheval à Dôle, pour voir une expo Ed Paschke que je lui avait signalée, qui, en 1975, sut convaincre un certain nombre de ses collègues maires de villes des départements de Creuse, Corrèze et Haute -Vienne, de cotiser à hauteur d’un franc par an et par habitant, pour la constitution d’une collection régionale d’art qu’il appela FACLIM (Fonds Régional d’Art Contemporain Limousin).

Le FACLIM permettait ainsi aux municipalités de disposer d’un stock d’œuvres à accrocher dans les salles de réception de leurs Hôtels de Ville, ou bien à grouper pour des expositions itinérantes dans les établissements scolaires ou ailleurs, afin de révéler aux populations reculées du Limousin la réalité de la création plastique contemporaine. Une sorte de commission « paritaire » décidait des achats d’œuvres d’artistes régionaux et nationaux, puisqu’à cette époque la conformité à la norme « internationale » n’était pas encore une exigence impérative.

C’est en 1981, si mes souvenirs sont bons, qu’arrivent François Mitterrand à la présidence de la République, Jack Lang au Ministère de la Culture et Claude Mollard à la mise en place des nouvelles structures institutionnelles dédiées à l’art contemporain. Et c’est alors que l’idée de fonds régionaux d’art de type FACLIM fait son chemin vers le Ministère, à travers la commission Troche et l’un de ses membres, le peintre Henry Cueco, qui vit alors à Uzerche et connaît bien ce qu’a réalisé Jean Fraisseix. Et c’est ainsi que naissent les 22 FRAC pour autant de régions…

Le FRAC Limousin absorbe donc le FACLIM et sa collection (ce qui lui donne une sorte d’avance à l’allumage sur les autres FRAC), en même temps que Jean Fraisseix en est débarqué pour incompatibilité d’humeur (tout comme il s’était éjecté du parti communiste en 1961).

On connaît la suite, pressentie par Jean Fraisseix : Claude Mollard débarqué lui aussi des structures qu’il avait créées en même temps qu’est abandonné par son successeur Monsieur Bozo le principe des commissions paritaires à « quatre pieds », comprenant des représentants 1) des politiques, 2) de l’administration, 3) des publics et 4) des artistes. Monsieur Bozo considérant qu’il était plus facile de gérer tout ça entre spécialistes c’est-à-dire en écartant les artistes (tous des chieurs) et les publics (tous des ploucs)… ou alors en les remplaçant par des potiches mondaines de province aux ordres des « spécialistes » du Ministère central.

Et c’est ainsi que depuis trente ans, nous sommes dans une situation où l’on assiste au développement exclusif des « effets pervers » nés d’une bonne idée initiale, d’une généreuse intention complètement retournée sur elle-même, pour ne plus favoriser que le sectarisme borné ou le communautarisme délirant de réseaux institutionnels ou para-institutionnels à la fois subventionnés et liés au grand banditisme artistico-financier spéculatif, sans foi ni loi, ignorant le commun des artistes et méprisant toute règle d’ordre éthique autant qu’esthétique.

Les FRAC, ou le royaume de la caisse

L’ensemble des collections des FRAC (Fonds Régionaux d’Art Contemporain) comprenant ceux de la Réunion, de la Corse et de Nouvelle Calédonie, contient, après bientôt 40 ans d’existence, des dizaines de milliers d’œuvres, dont, une majorité (70 % environ) de conceptualo-bidulaires, inregardables, volumineuses, biscornues, contondantes et cependant de constitution fragile. Ces milliers œuvres exigent donc, pour leur protection et transport, un effort de fabrication et gestion d’autant de caisses en bois de sapin, constituant la partie centrale du travail du personnel de ces institutions et un sujet de préoccupation permanent.

Et c’est ainsi que l’empaquetage physique de l’œuvre prend autant d’importance que son emballage discursif… Et c’est ainsi que, dans ce milieu où le discours sur l’art remplace l’art, et où le contenant prime sur l’éventuel et non-nécessaire contenu, la caisse devient, comme le baratin de la notice explicative, un sujet obsessionnel pour les personnels à tous les niveaux de la hiérarchie… La caisse devient donc pour la gent fraqueuse, l’objet d’art lui-même, permettant en outre d’oublier ce qu’elle contient… qui n’a d’ailleurs aucun sens ni intérêt pour personne, puisque personne ne verra ces œuvres destinées à l’entretien d’un non-public.

Un ami lillois m’a raconté une histoire assez croquignole, qui s’est passée dans le cadre de ART’UP, la foire d’art de Lille, il y a trois ou quatre ans.

Les organisateurs de cette foire, avaient offert, dans un accès de déférence hypocrite envers l’institutionnalité DRAC – Aubry – culturocrates locaux, un stand au FRAC Nord-Pas de Calais, qui était alors en plein déménagement vers de somptueux nouveaux locaux. La directrice[3] d’alors accepta l’offre, avec cette idée très « in-situationniste » d’exposer les caisses elles-mêmes, comme « questionne-ment sur la translation spatio-temporelle de l’œuvre d’art dans son rapport au public » (Ben voyons, Ginette !)… Et elle exigea que la moquette standard de son stand soit remplacée par un revêtement plus souple et agréable (mais d’un coût exorbitant) à la déambulation autour des caisses et favorisant ainsi le questionnement de chacun sur leur contenu et son insondable mystère… L’installation était comme de bien entendu, assortie d’un enrobage discursif d’une absconcité et d’une cuistrerie si compactes, qu’à la lecture de cinq lignes on tombait immédiatement en raide épilepsie, sur le sol moelleux prévu à cet effet.

La caisse est donc envahissante, et on a calculé que, si on place toutes les caisses de FRAC les unes à côté des autres, l’ensemble fera la longueur du périphérique parisien… C’est dire à quel point, en bureaucratie fracosphérique, on est cerné par les caisses et comment l’enflure du contenant se fait au détriment du contenu ainsi asphyxié… C’est dire aussi que toute expo de FRAC ne doit être considérée que comme la partie émergée d’un gigantesque stockage sous-jacent… C’est dire aussi l’ampleur du travail d’enfouissement ou de mise en déchetterie, quand, dans une quinzaine d’année, on aura compris que 70 % de ces œuvres ne valent pas un clou quel que soit le mode d’évaluation, et ne sont que le produit d’un délire bureaucratique de type néo-soviétique en collusion avec le grand capital spéculateur.

Merde à Duchamp !

C’est le titre de l’article d’un irrespect incroyable paru récemment dans la très littéraire revue des Archers à Marseille. Il est signé Jean-Pierre Cramoisan, écrivain et poète de son état.

C’est un texte magnifique, imparable, virtuose, inventif, érudit, drôle autant que sérieux et maîtrisé, très documenté autant qu’informatif, époustouflant de vérité, tonique et percutant comme jamais vu… Merci Jean-Pierre tu es un grand poète ! Merci pour le courage que tu as d’avoir à affronter les fatwa des ayatollahs intégristes du duchampisme marseillais, qui pullulent dans la ville depuis que celle-ci à été capitale européenne de la culture soviéto-capitaliste

Ce texte récapitulatif à valeur hautement littéraire autant qu’historique, mérite ample diffusion.

Je vous place ci-dessous un extrait de cette merveille, pour vous mettre en appétit… Mais cramponnez-vous au bastingage !

« Reprendre toute la communauté duchampienne est une besogne tout aussi infernale que vertigineuse : on n’arrivera jamais à démêler cette grappe de crabes, ces illusionnistes de l’ordinaire, ces vanités solidement agrippées comme des tiques à leurs certitudes. Ils ont le carnet d’adresses avec des noms qui leur ressemblent, la servilité et les idées consensuelles qui nous restent en travers de la gorge.

Vous les artistes fauchés qui bossez dans des ateliers de merde, sans lumière, pourris d’humidité, vous qui vous gelez les miches quand l’hiver arrive, ne voyez-vous pas la route qui vous a été tracée par vos illustres aînés pour atteindre la notoriété et atterrir dans les grands espaces dédiés à l’art contemporain. Vous n’avez sans doute pas l’esprit assez caressant, le discours suffisamment dilué, le culot intact pour affronter les rendez-vous des grandes biennales d’art. Trop d’artistes tue l’art. Chaque année découvre de nouveaux « talents ». Vous n’êtes pas assez Basel, bande de blaireauteurs ! Comment voulez-vous qu’on vous prenne au sérieux avec vos pinceaux, vos couleurs et vos archéo affutiaux des Beaux-Arts. Tout cela est révolu, désuet, encavé, d’un autre temps. Vous avez loupé la marche civilisatrice du mauvais goût. Vous n’avez rien compris. Tant pis pour vous ! Dans les milieux sirupeux où se développe l’allergie à toute forme de création picturale, entendez par là celle qui ne pratique pas la fascination pour l’objet et sa géantitude menant à l’immensitude crétinerie, celle qui révolutionne par son audace, enthousiasme, endiable, s’ajuste pile poil à son époque, séduit par son intraitable dénonciation, celle enfin qui est baptisée à coups de millions de dollars dans les salons avant-gardisants, le marché, les institutions, les milieux souasoua où les néo-artistes font des ronds de chapeau pour conquérir l’espace, séduire galeristes, collectionneurs, courtiser les conseillers des fondations et les conservateurs de musées, dans ces cénacles-là, ceux de l’indigence d’une bien triste pensée consensuelle, force est de constater que vous n’aurez aucune chance. Leurs accumulations vous barrent le passage. Quand on les entend jaboter entre eux, c’est fou comme ils peuvent s’aimer, être solidaires, fraternels, amitieux, et si en plus on ajoute qu’ils adorent entendre des autres ce qu’ils pensent d’eux-mêmes, ils ne se sentent plus de joie, l’expansion de leur ego déshydraté n’a plus de limites : les voilà au bord de l’épectase, les grandes orgues leur abalourdissent la tête, ils frissonnent en se faisant des bisous-bisous, se souhaitant bien du courage, l’art est un tel châtiment de l’endurance, un tel purgatoire pour vieilles lunes dépeignées qu’il faut se palucher ensemble, se faire du flafla, quitte à servir le même fatigant et monotone refrain, les mêmes idées dépoilées, tout cela accompagné de cet onctueux galimatias viril et courtois qui entretien une servilité de façade. Plus ils sont ratiboisés des méninges, éreintés par la pratique de toutes sortes de courbettes et de platitudes, plus ils se resserrent au creux de cette bonne vieille modernité qui les unit. Moribonds moins au bord de l’abîme que dans les cocktails où s’étale la foireuse pensée autorisée, les voilà qui déballent toute une enfilade de redites où ils se targuent d’avoir dépassé le vieux Marcel ou détourné quelques faiseurs de génie du temps où la peinture était encore un art. Réfractaires au néant, aventuriers de l’âme perdue, retors au réel, prudents dans l’effort et la ferveur, ils préfèrent pimenter leurs discours de quelques énormités de bon aloi, cette chose inouïe dont tout le monde parle sans que l’on sache vraiment de quoi il s’agit, ces mièvreries dont ils raffolent : l’évolution de la société, le sexe, la dénonciation de la culture à la papa. Ces artistes-là sont reconnus comme la conscience du monde, la fine fleur de l’intelligence au service de la lucidité. Dans cet aréopage contemporain où l’art atteint des Everest de stupidité, la duperie, l’imposture, la transgression d’opérette et le détournement prennent des allures de terreur menaçante. Malheur au ringard qui ose porter l’estocade ! Honte à celui qui critique la critique ! Hors les spécialistes point de salut ! C’en est fini de lui, relégué à tout jamais dans l’insignifiance des embués du ciboulot, des rassis du rachis, des mous de la comprenette, des peine-à-réfléchir. L’idée même du beau fait tache ! Leur truc, ou plutôt leur tour de passe-passe, n’a qu’une fonction : vous méduser, vous tétaniser en vous démontrant que votre pitoyable regard n’est pas à la hauteur du monde marchand où l’objet manufacturé est d’un chic culte innovant, des fois que vous soyez cons au point de ne pas avoir retenu la leçon de génie du plombier R. Mutt. Vous faut-il un dessin pour qu’enfin vous entendiez cette chose élémentaire : un artiste peut se saisir de n’importe quoi pour produire, avec une sublime indifférence, une œuvre d’art. Vous êtes d’une autre époque, d’un temps où l’art générait une émotion, cet effluve de l’âme que vous n’avez jamais respiré. Mais attention, un nom c’est aussi fugace que la survie d’un élastique. Gare aux artistes confirmés qui un jour pourraient bien le reprendre dans la gueule. En attendant, vous sucerez les pissenlits par la racine. N’importe, vous serez soulagés de n’avoir ni roté leur modernité ni crevé d’ennui sur le tas d’âneries de leurs tristes ambitions. »

La biodiversité artistique ne passera pas !

Jean Carrelet de Loisy d’Arcelot (alias Jean de Loisy[4]) vient donc, après quelques semaines d’atermoiement ministériel, d’être nommé à la tête de l’école des Beaux-Arts de Paris… Sonnez trompettes, résonnez hautbois !

La nomination de cet apparatchik emblématique du subversivisme artistique d’État, ex-directeur du Palais de Tokyo, comme directeur de la prestigieuse institution avait pourtant été sérieusement contestée par un certain nombre de personnalités[5], acteurs éminents de l’appareil institutionnel, au nom, disaient-ils, d’une nécessité d’ouverture à la « biodiversité artistique » !

« Nous ne voyons pas en lui une personnalité représentative, en termes d’expérience personnelle et professionnelle, de la diversité indispensable à la construction intellectuelle de futur·e·s artistes…

Est-ce que la défense d’une biodiversité artistique ne passe pas par la nécessité de changer les règles et d’ouvrir le jeu à d’autres perspectives ? Est-ce qu’il n’est pas urgent de transformer ? Au lieu de répéter sans fin et sans courage les mêmes formules et de reconnaître que l’époque appelle au renouvellement et au travail collectif plutôt qu’à la concentration des pouvoirs dans les mains des mêmes. » « N’est-il pas possible de représenter très globalement le monde dans lequel on est. »… écrivaient donc les signataires de la protestation, qui dénonçaient aussi, dans la foulée, une opacité des instances de nomination, très conforme au soviétisme inhérent au fonctionnement ministériel.

On croyait rêver devant une telle bouffée d’enivrante fraîcheur émanant des entrailles mêmes de l’appareil… Et puis, plouf ! Aujourd’hui, la dissidence tombe à l’eau lamentablement…

Hélas, hélas ! Cette fronde, inattendue et inédite offrait pourtant de merveilleuses perspectives d’ouverture de la pensée artistique d’État à la diversité de la création actuelle, à sa fabuleuse richesse et même à sa biodiversité ! Elle était l’espoir d’une vie meilleure pour la grande flore sauvage, court-circuiteuse, bio-diverse et à développement durable, des artistes de notre pays.

C’est vraiment dommage car le contexte se prêtait à cette vertueuse rupture. Il fallait en effet remplacer, à la tête de cette école, Jean-Marc Bustamante, en poste d’octobre 2015 à juillet dernier, et dont le mandat avait été entaché par les témoignages de harcèlement (gestes et propos déplacés, violence morale) recueillis par un collectif d’étudiants, qui avaient nécessité l’intervention du ministère de la Culture, ainsi que par des plaintes pour racisme déposées par le personnel de nettoyage, salariés d’une entreprise externe, qui faisaient état d’humiliations d’une rare violence… Rien que ça !

Aussi, ce très fâcheux épisode d’une grotesquerie d’origine purement structurelle offrait une bonne opportunité pour arrêter « ces jeux de chaises musicales et de récompense de fin de carrière pour services rendus, qui semblent trop clairement être les vraies raisons pour ces nominations », comme disaient aussi les frondeurs.

D’autant qu’il était urgemment préoccupant aussi, de désigner les futurs directeurs de la Villa Arson, de l’école nationale supérieure des beaux-arts de Lyon, de l’école nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy, des galeries du Jeu de Paume, du Palais de Tokyo, du musée d’art contemporain de Bordeaux ou encore de la Villa Médicis à Rome… En évitant de recaser les mêmes produits vedettes interchangeables du circuit institutionnel, tous très diminués par 40 ans de consanguinité dégénérative.

Nous pensions être là dans un épisode de notre histoire de l’art s’apparentant à l’arrivée des réformateurs gorbatcheviens en URSS, qui avait permis l’écroulement d’un mur et de tout un système ubuesque ?

Eh bien non ! l’écroulement du mur et l’ouverture à la biodiversité, ce sera pour plus tard !

La clique molle Pacquement-Blistène-Aillagon et con-sorts tient encore solidement les manettes de l’usine à gaz conceptualo-artistique d’État. Les réseaux mafioïdes culturo-affairistes conjuguant les vertus du soviétisme le plus bureaucratique et du libéralisme capitaliste le plus échevelé, sur fond de conflits d’intérêts privé-public à tous les étages gardent la maîtrise du totalitarisme institution-nel. Le Palais de Tokyo restera ce haut-lieu de la collusion de la bureaucratie avec la finance internationale, et l’ENSBA-Paris pourra réouvrir ses somptueux locaux, comme du temps de Nicolas Bourriaud, aux défilés de fringues Hermès ou Vuitton.

D’autant que, face à cela, les artistes de la mise en forme sensible sont totalement hébétés, leurs syndicats sont aplatis par la terrifiante idéologie esthétique officielle, les politiques sont tétanisés devant l’idée de remettre en question les modes d’intervention de l’État dans le champ de la création.

L’entre soi du système pourra continuer à se développer avec la fonction maintenue des écoles comme lieu de reproduction consanguine, facteur premier de cette dégénérescence de la pensée artistique que l’on constate aujourd’hui.

Ça va grouiller de plus belle dans le panier de crabes institutionnel, sans hiérarchie bien visible, animé de mouvements browniens internes de nature aléatoire, nourri autant de machisme flacide que de féminiscisme priapique, fourmillant de gens interchangeables, auto-qualifiés pour tous postes, et se reconnaissant entre eux pour leur verbeuse incompétence et leur flexibilité tant mentale que psychologique, voire sexuelle.

On est donc encore bien loin de la biodiversité souhaitée…

Très peu de gilets jaunes chez les artistes…
et pourtant !

 Et pourtant les artistes auraient eu de bonnes raisons de s’associer à la révolte, car il n’existe aucune catégorie socioprofessionnelle aussi maltraitée, méprisée, ringardisée, disqualifiée, humiliée, instrumentalisée que la leur, par un appareil financiaro-institutionnel totalement ubuesque, dont l’arrogance envers la périphérie n’a d’égale que la stupidité centrale, et qui symbolise bien ce verticalisme jacobin et technocratique qui est reproché par les gilets jaune à la gouvernance de ce pays.

En effet, pour ce qui concerne le domaine de la création artistique, le dispositif d’État, mis en place dans les années 80 par le couple Lang-Mollard, sous prétexte de « soutien à la création » et d’ « exception culturelle française », est le seul au monde qui permette un interventionnisme ministériel aussi puissamment contre-productif et ravageur, aussi injuste et méprisant envers les artistes et qui justifierait autant une grosse colère de ceux-ci.

Ce dispositif ministériel est le seul, chez les nations industrialisées et démocratiquement avancées, à avoir réussi à exclure 95 % des artistes du regard institutionnel et des achats publics et faire en sorte qu’ils vendent de moins en moins et que les galeries prospectives ferment en cascade. Nous avons là le résultat de quarante ans de mépris et d’occultation systématiques de tout ce qui est de l’ordre de l’expression du sensible, de l’imaginaire, de la poésie et du savoir-faire. Cette « désartification-burénisation » institutionnalisée a permis de privilégier un art de verticalisme intellectuel très exclusif, un art du discours sur l’art, sur son absence ou son non-sens, un art conceptualo-postural à outrance, terriblement sociétalo-questionnatoire, follement spéculatoire tant intellectuellement que financièrement et « déconstructeur » forcené des valeurs établies. C’est ainsi que cet art, qualifié de « contemporain » par un hold-up sémantique d’un culot inouï, continue aujourd’hui à décliner ad nauseam la même pseudo subversivité par éradication du contenu, persévère à « casser les codes » au frais du contribuable, quand bien même tout est en ruine, qu’il n’y a plus d’argent dans les caisses et qu’il ne reste plus rien des critères de reconnaissance et de légitimation, tels qu’ils étaient il y a quarante ans.

Il est le seul à avoir pu remplir les collections publiques avec 80 % d’œuvres formatées à l’inepto-discursif radical et qui ne vaudront plus un kopeck dans 20 ans… et le seul à taxer l’expression sensible partageable pour mieux subventionner la masturbation cérébrale élitaire.

Il est le seul à avoir su aussi exemplairement conjuguer les vertus du soviétisme le plus bureaucratique à celles du libéralisme le plus échevelé, pour vanter les mérites de cette contemporanéité impliquant une collusion entre, d’une part, une gauche identitaire bien-pensante culturolâtre et, d’autre part, un capitalisme spéculateur, destructeur de l’art véritable comme de l’économie réelle… Avec comme corollaire la banalisation du conflit d’intérêt privé-public et le détournement des lieux patrimoniaux et de l’argent public, pour la valorisation des produits artistico-financiers, tels que ceux notamment des oligarques Arnaud et Pinault.

Il est le seul à avoir fait de ses écoles des Beaux-Arts, des lieux de détournement et endoctrinement de mineurs au duchampisme radical hautement destructeur d’art.

Il est le seul enfin à avoir pu maintenir pendant quarante ans, un entre soi aussi verrouillé et sectaire, où la consanguinité dégénérative a pu produire une idéologie artistique délirante, pour des œuvres aussi malades que le discours qui leur est adjoint et dont on ne sait s’il les précède ou les accompagne…

Dans ce contexte de bouffée délirante permanente et de retournement ubuesque du sens, il n’est pas étonnant que la misère esthétique et l’indigence inventive régnantes, soient à l’image du moralement et juridiquement pourri, qui les a précédées et engendrées… Pas étonnant non plus que l’on soit passible de procès en réactionnariat et hitlérisme, quand on ose dénoncer les mécanismes de transgression de tous ordres qui ont produit, qualifié et financiarisé une laideur de type Koons ou Damien Hirst… D’autant que, par un même « cassage des codes », cette laideur est devenue signe de distinction, code de connivence cynique dans les réseaux branchouilles, logo d’appartenance de classe, et surtout instrument de terreur assujettissante envers le vulgum pecus et envers les artistes de la mise en forme sensible.

Cette violence symbolique de l’art d’État au service des classes « supérieures », conjuguée à la puissance de l’art financier et complétée par la désespérante impéritie des 3 ou 4 syndicats d’artistes, groupusculaires, s’entre-dévorant sans cesse pour des questions domestiques, sans aucune réflexion globale, plus ou moins imbibés d’esthétique duchampiste, manipulés par le Ministère, peut donc expliquer pourquoi semble annihilée chez les artistes, toute capacité de révolte de quelque couleur qu’elle soit.

La dernière manifestation collective d’artistes date du 21 avril 2006. La MDA avait groupé 500 personnes environ près du Ministère à Paris, à l’occasion de la réforme du statut des artistes. Manifestation regardée d’un œil très critique par les syndicats SNAP CGT et CAAP…

La fièvre gilets jaunes contribuera-t-elle à sortir les artistes de leur apathie, de leur aphasie, de leur individualisme et de leur incapacité à se soutenir entre eux ?

On rêve de les voir investir symboliquement les colonnes de Buren ou taguer les tulipes de Koons…

(Ce texte a eu 7000 lecteurs, dans les premières 24 heures de sa parution sur le site Vadrouilleur Urbain)

Tiens, revoilà le kid des banlieues !

Medhi Meklat, alias Marcellin Deschamps va être associé à la prestation de Laure Prouvost pour représenter la France à la Biennale de Venise 2019, et va publier un livre titré « Autopsie » chez Grasset.

Souvenons-nous. C’était en février 2017. Ce Medhi Meklat a fait un énorme buzz, lorsqu’on a découvert qu’alors qu’il était animateur du très écouté Bondy Blog pour les jeunes de Banlieue, il avait tweeté sous le pseudo Marcellin Deschamps, des propos orduriers, sexistes, racistes, misogynes et homophobes du genre : « Faites entrer Hitler pour tuer juifs » (24 février 2012) ; « Je crache des glaires sur la sale gueule de Charb et tous ceux de Charlie Hebdo » (30 décembre 2012) ; « Vive les PD Vive le Sida avec Hollande » (3 décembre 2013)… « Natacha Polony est une grosse pute dont je ferais bien mon mouton de l’Aïd », « Il faut casser les jambes à ce fils de pute de Finkielkraut », etc…

Gros problème donc pour la gauche identitaire duchampo-islamo-gauchiste, que cette dérive cachée de son protégé, invité régulier de l’Obs, de France Inter, des Indékrotuptibles, de France Inter, de Médiapart, de Télérama, et du Monde dominical ramasse pub de luxe… qui voyait en lui le « porte-voix de la jeunesse des quartiers populaires », « à l’avant-garde d’une nouvelle génération venue de banlieue » et de surcroît inspiré par le prophète Marcel Duchamp qui lui avait procuré une « certaine idée de la beauté » en même temps que son pseudo de petite abjection clandestine…

La bien-pensance indigéniste précitée, eut beaucoup de mal à étouffer cette déplorable affaire, véritable « Titanic de la gauche branchée », déclenchée par son « Rimbaud des banlieues ». Elle fut bien obligée de se désolidariser de son chouchou, qui dut partir à l’étranger se refaire une santé, mais lui chercha tout de même des circonstances atténuantes, en parlant d’humour potache, d’une expérience analyse institutionnelle, de performance sociétalo-questionnatoire… Elle en profita surtout pour dénoncer l’odieux lynchage médiatique dont son protégé fut l’objet de la part de la réacosphère ainsi démasquée… Bref, du classique dans le genre victimisation du coupable pour la bonne cause de la bien-pensance progressiste.

Et voici qu’aujourd’hui Mehdi et Marcellin sont de retour, main dans la main sur la « scène artistique française », pour accompagner l’artiste conceptuelle internationale Laure Prouvost, à l’occasion de son occupation du pavillon Français à la prochaine Biennale de Venise. Cette artiste, qui fut l’assistante d’un plasticien anglais bien connu pour avoir mangé des livres de critiques d’art fameux et les avoir recrachés dans des petites fioles vendues très cher, décrocha le prix Turner en 2013.

Elle affirme s’apparenter à Jérôme Bosch et partager avec celui-ci « sa vision intuitive, hétérotopique et totalement loufoque du monde et pas mal de motifs communs : abondance de labyrinthes, scènes d’allaitement, castration et copulation, placement des animaux en dehors de leur milieu naturel, amour aux insectes et arthropodes, le glamour apocalyptique de la vie condensée », ainsi que « la nature dans son aspect destructeur, avec l’érotisme violent où le plaisir et la souffrance vont main à la main, la nature pendant ses chaleurs, une bête à mille visages et mille pieds, coulant de sang, lait et sperme, Méduse, qui séduit, affole et massacre » Beau programme certes ! Mais à cette différence près, que Bosch était un peintre, alors qu’elle ne l’est pas vraiment, mais plutôt plasticienne polyvalente, sculpteuse, bricoleuse, découpeuse, colleuse, acrobate, défonceuse, barbouilleuse, etc. pour la réalisation de spectaculaires autant qu’invasives concaténations d’un n’importe quoi dont elle revendique la loufoquerie. Cette sorte de crème fouettée expansive sur fond de néant plaît énormément aux blaireaux culturolâtres assidus du Palais de Tokyo, autant qu’aux conseillers en arts dits « plastiques » du Ministère… Et elle est bien sûr en exacte adéquation avec la bipolarité ravageuse de Meklat-Deschamps. Celui-ci en avait d’ailleurs fait l’éloge dans un article écrit en marge de l’expo de Laure Prouvost à Los Angeles en 2016, déjà « curatorisée » par Martha Kirszenbaum, la commissaire déléguée pour Venise, qui dit de Medhi : « J’apprécie son écriture et son regard sur la banlieue et la jeunesse, et nous l’avons consulté avec Laure, dans le cadre de notre travail de recherche »

Ce « travail de recherche » a donc séduit les membres du jury de la sélection française pour Venise, hauts représentants de l’institutionnalité artistique hexagonale, que nous devons féliciter nommément ici pour la pertinence de leur choix et parce qu’il est toujours bon de mettre des noms sur les rouages d’un appareil qui a la responsabilité de faire rayonner l’art français à l’international. Ce sont par ordre alphabétique : Guillaume Désanges, critique d’art et commissaire d’exposition ; Gilles Fuchs, président de l’Association pour la Diffusion Internationale de l’Art Français (ADIAF – Prix Marcel Duchamp) ; Christine Macel, conservatrice en chef au Musée national d’art moderne (MNAM) du Centre Pompidou ; Sandra Patron, directrice du musée régional d’Art contemporain (MRAC) de Sérignan ; Jean-Marc Prévost, directeur du Carré d’art, Musée d’art contemporain de Nîmes ; Annabelle Ténèze, directrice générale des Musée des Abattoirs et du Frac Occitanie.

(Texte paru dans la page « carte blanche » de l’hebdo Marianne du 30-11-2018)

Du giga-inepte en art

Les giga-concentrations d’inepte en art détruisent la bio-diversité créatrice.

L’art de haut niveau international dit contemporain, se caractérise et s’identifie par toutes sortes de monstrueuses et obscènes boursouflures, enflures, œdèmes et empilements d’inepte aussi gigantesques que vides de contenu… à l’instar de ces gratte-ciel de 800 mètres de haut dominant de toute leur arrogance la dévastation humaine qu’ils ont produite alentour.

Le méga-inepte canal habituel, ce sont par exemple, les grandes ferrailles de Vernar Benêt, les grands pots de Raynaud, les emballages de Christo, le plug anal de Paul McCarthy, etc.

L’archi-inepte, dans le registre populaire, c’est les 3 km de queue pour voir la énième expo de la période bleue ou rose de Picasso (immense artiste au demeurant)… Quand par ailleurs les mêmes assoiffés de culture, ne mettent jamais les pieds dans la galerie d’art prospective qui est près de chez eux.

Le supra-inepte, ce sont ces centaines de jets privés qui amènent à la Dokumenta de Cassel ou à Art Basel des ploutocrates du monde entier pour acheter à des giga-prix le dernier fake financial artist en vogue sur le marché de l’inepte artistique international…

Quelques textes parus en édito
dans la Gazette de Nicole – yumpu

Une idée écologiquement correcte

Et si les musées et lieux d’art « contemporain » français, grands et petits, au lieu de s’épuiser avec leurs misérables budgets d’acquisitions et de fonctionnement, à vouloir imiter et suivre servilement les grandes fondations archi-milliardaires, pour sur-valoriser les mêmes misérables produits artistico-financiers bidons destinés à ces mêmes archi-milliardaires… Si ce dispositif public se mettait plus modestement et moins bêtement au service du citoyen, pour lui montrer le travail de milliers d’artistes (comme ceux présentés dans cette Gazette et le nicolemuseum.fr), indépendants de l’institution et des grands circuits financiers mondiaux, ça leur coûterait beaucoup moins cher, cela augmenterait le nombre de leur visiteurs, cela dynamiserait le marché intérieur et cela contribuerait au sauvetage de la biodiversité artistique et de la vie humaine sur cette planète.

Pour sauver l’art, il faut l’extraire des griffes des spéculateurs de tous poils, et, pour cela il faut le re-localiser, le re-territorialiser, le ré-ancrer dans la réalité, le débarrasser des adjuvants toxiques, lui redonner du contenu et de la saveur.

Stop à la crétinisation mortifère de l’art !

L’hystérisation financière de l’art telle qu’elle est actuellement sur le « marché », conduit à la mort de la beauté, du sens de l’art et, au bout du compte de l’humanité.

L’hystérisation de la forme couvre la vacuité du fond : C’est bien connu…

On commence à aborder ce phénomène ravageur en termes de préservation de l’environnement et de la biodiversité… Tant mieux !

Amis écolos vous avez du boulot…

Du bon goût de l’insipide… et du mauvais goût de Nicole

La sincérité, la pureté de cœur, la nécessité intérieure, la poésie, surtout quand ces vertus sont associées à un savoir faire, sont parfaitement insupportables pour les tenants du « bon goût » de classe, pour les défenseurs de la bien-pensance et la bien-parlance artistique, pour tous les gens distingués et cultivés, qui constituent l’élite « sachante » et initiée aux subtilités mentales du minimaliste, du conceptualisme, voire de l’immatérialité et de l’insipidité totale en art.

Alors oui, les artistes présentés ici sont radicalement du côté de la sincérité, de la nécessité de cœur, de l’inventivité… ET DU PLAISIR… n’en déplaise à l’insi-pidophilie institutionnalisée.

Pour une réhabilitation du plaisir visuel

Vous le savez comme moi : les esthètes du presque rien, du concept immatériel, du processuel discursif, du sociétalo-questionnatoire, qui peuplent les couloirs du Ministère de la Culture et les grands circuits artistico-financiers, n’aiment pas se faire plaisir à l’œil en visitant le Nicolemuseum.fr ou en regardant cette présente gazette… Non, il trouve cela salissant pour la rétine, démago, populiste, nauséabond, etc.

Alors la question est : pourquoi cet art de « la haute culture », paradoxalement plus de gauche que de droite, se doit-il d’être de déplaisir, de commisération, de déconstruction, d’éradication du contenu, de torsion du sens, de torture cervicale, de dérision, de kitch, d’irrespect de soi, de morbidité et de négativité ?

N’y aurait-il pas là comme un prix à payer, un douloureux rite d’initiation à passer, pour entrer dans la caste des initiés, dans la classe « dirigeante » supérieure et pour faire la preuve de son allégeance à celle-ci…

Qui expliquera correctement cette étrange fonction du « maso-culturel » dans cette étrange époque de dégringola-de programmée?

De l’ahurissante bipolarité du champ de l’art actuel

Tous ces ignares, plus ou moins pervers buréno-narcissiques, imbus de leur solide incompétence, sur-intellectualisés, curators, critiques, professeurs, experts financiers, à la fois acteurs et produits de ce système de légitimation corrompu jusqu’à l’os, qu’ont-ils à voir avec les artistes présentés dans cette présente gazette ? Qu’ont-ils à voir avec les Paul Klee, Brauner, Wols, Poliakoff ou Roger Bissière par exemple, qu’ils ne connaissent même pas ?

Ainsi voit-on, le champ de la création actuelle coupé en deux parties totalement étrangères l’une à l’autre :

– La première, hégémonique, étatisée et officialisée, aseptisée, burénisée, vénalisée, bidulisée, ineptisée, déshumanisée, sur-conceptualisée, sur-subventionnée, en un inextricable enchevêtrement collusif des réseaux d’intérêts institutionnels et privés spéculo-financiers, impliquant aussi le rejet de tout ce qui est de l’ordre du sensible, de l’imaginaire, du mystère poétique, du savoir faire dans la mise en forme ;

– La deuxième, la plus abondante, vivante, naturelle, libre, riche, diverse, durable, indépendante des systèmes de pouvoir et d’argent, mais condamnée par ces derniers à l’invisibilité, exclue de tout soutien d’État, interdite d’achats publics pour les Musées, FRAC ou 1 %… un peu comme s’il existait un ministère de la gastronomie, dont la fonction serait d’inciter les gens à ne fréquenter que des restaurants formatés au contemporain-international-molé-culaire, certes qualifiants socialement, mais ravageurs pour le tube digestif.

Il faut sauver la biodiversité artistique

Quarante ans des actions conjuguées du dirigisme artistique de l’État et du grand marché spéculatif ont causé de graves dommages à l’écosystème naturel de l’art, en privilégiant les seuls produits monstrueux et vides d’art d’un système bureaucratico-mafieux, au détriment de la floraison artistique naturelle dans toute sa richesse et sa diversité.

Il est temps que tous ceux qui se préoccupent de préservation des espèces vivantes et d’environnement, prennent conscience de ce qui se passe dans le domaine de l’art, et comprennent que l’art dit contemporain est en liaison structurelle avec les puissances polluantes de la planète.

Cette gazette est la preuve visuelle de cette biodiversité de l’art à préserver… Le nicolemuseum.fr l’est aussi.

Artophilie et artophobie

Comme les produits hydrophobes sont non miscibles à l’eau, l’art financiaro-institutionnel ne se mélange pas à l’art proprement dit, à l’art commun et à l’art qu’on aime… Question de respect des différences entre classes sociales, exigence intellectuelle et niveaux financiers… Ne mélangeons pas en effet les torviettes avec les serchons…

Exception faite cependant pour un certain nombre de créateurs, comme Antoni Tapies et Stephane Mandelbaun présents dans ce numéro 14, relevant plutôt de l’artophilie, mais appréciés des artophobes pour la cote élevée que leur puissance vitale et créatrice leur a tout de même permis d’acquérir sur le marché spéculatif.

Enfermez-les !

Tous ces artistes de la Gazette et du nicolemuseum.fr, sauvages, barbares, libres, inconvenants, indisciplinés… il faudrait les enfermer, les empêcher de s’exprimer, de nuire à l’esthétique officielle et à celle du grand marché spéculatif… C’est ce qu’a essayé de faire le Ministère depuis quarante ans… mais en vain… Ils sont toujours là et encore plus nombreux…

Alors, ne boudons pas notre plaisir !

Car nous aimons l’art naturel, sans propulseur de goût et sans assaisonnement au jus de cerveau.

Déjouer ces misérables stratégies d’occultation

Tout se passe comme si l’art dit contemporain conceptualo-bidulaire des tarés consanguins des réseaux institutionnels et financiers, n’existait que pour nous empêcher d’approcher la création véritablement actuelle dans sa richesse, sa vérité, sa qualité, sa générosité, sa luxuriance, son extraordinaire vitalité et l’espoir qu’elle représente pour la survie de l’humanité.

Cette gazette veut déjouer ces misérables stratégies d’occultation et de déni de la réalité des « experts » centraux d’un Ministère qu’il serait bon de supprimer ou d’en faire taire l’arrogance.

Cette gazette veut aussi vous inciter à aller visiter le nicolemuseum.fr pour y être éblouis par cette luxuriance créative.

Prescription pour une cure de rétinothérapie

À conseiller pour une radicale déradicalisation au duchampisme dégénératif : lecture et regardure mensuelles de la Gazette de Nicole.

Ce qu’ils en disent :

« Y a du costaud !!! Ça décoiffe et ça éructe autant qu’un carnaval enivré. C’est de la ruade dans les gencives en taille XXL. Le médicament qu’il nous faut en ces temps de dictature. » un lecteur assidu.

« Les images de Nicole sont d’un érotisme terriblement tropical et sublimement barbare » Catherine Mouillée, Art-Fesse.

« Cette nicoloclaste invétérée devrait être hystérectomisée et interdite d’expression » Bruno Dagen, Zarbo Magazine.

« Nicole Esterolle est une grosse pute dont je ferais bien mon mouton de l’Aïd » Marcellin Deschamps alias Medhi Meklat, animateur au Bondy Blog.

« À la vue des artistes d’Esterolle, ma femme s’est tirée avec TariK Ramadan» Philippe Vagen, Libidart mag.

« Le baroque mâtiné gothique merdoyant des artistes de Nicole mériterait une grande exposition au Château de Versailles » Jean-Jacaille Hagon, La Dépêche du Roi Soleil.

« Nicole Esterolle explore le caractère résolument hybride de cette plate-forme de création, tout en questionnant la position de l’artiste dans l’interface de l’acte individuel et de son inscription au sein du collectif » Charles-Pédant de Lamormoy-Leneu, critique d’art, vice-président de l’AICA.

 « Un ramassis d’art-brutistes et de pseudo-surréa-listes » Yves Michaud, philosophe multiprises. (Il a vraiment dit ça…)

Une alternative aux banksignolades pognonesques.

Que Banksy détruise ses œuvres, ça n’est pas grave et ça n’est pas une grosse perte pour le patrimoine de l’humanité (l’œuvre en l’occurrence, n’étant pas le tableau en soi et nul en soi, mais sa destruction même)…

Car ce qu’il y a de « stupéfiant » (au sens Léasalaméen du terme), de divin ou de miraculeux avec la véritable connerie, telle qu’elle se manifeste avec l’affaire Banksy, c’est bien cette capacité qu’elle possède à se perpétuer par auto-ridiculisation, auto-fellation ou autodestruction permanentes… Le rien ne risquant rien, en effet, à s’auto-anéantir… au contraire, puisque c’est pour lui une façon d’être cohérent avec lui-même.

Les artistes présentés ici nous offrent une alternative aux grotesqueries banksiennes, koonsiennes, buréniennes, cattelanienne, etc… toutes dans ce même registre de l’autodérision cynique et putasso-médiatique.

Il faut délégitimer les systèmes d’occultation de l’art vivant et libre.

« C’est quand j’ai compris que l’art contemporain n’était pas de l’art, que je suis devenu artiste contemporain » : la formule est célèbre, elle est de Bertrand Lavier qui est donc devenu très vite l’un des trois ou quatre « artistes contemporains » dont la France se glorifie à l’international.

S’est ainsi mis en place, ces dernières décennies, par les actions conjuguées des appareils institutionnels et des logiques spéculatives, un puissant système de légitimation d’une non-création de type Lavier ou Buren… un système donc de dé-légitimation de la vraie création… un système d’un totalitarisme délirant et d’une terrible efficacité en termes de destruction du sens en art et de martyrisation des artistes.

Martyrisation des artistes et des vrais amoureux de l’art, soumis depuis 40 ans au terrifiant discours d’une idéologie ubuesque d’État… 40 ans de torture du sens et de bourrage de crane avec les produits détergents Buren, Supports-surfaces, art et langage, nouveaux réalistes, arte-povera, figuration narrative, etc… Autant d’opérations marketing intello-financières, dont on mesure aujourd’hui la mesquinerie, l’inanité et la misère de fond, quand on découvre la richesse réelle, la générosité et la luxuriance de la véritable création actuelle.

Alors oui, il faut délégitimer les systèmes de dé-légitimation de l’art. Il faut oublier ces fausses références, ces négativités et ces impostures dont on nous a gavés ad nauseam, et qui nous obstrue le regard… Il faut reconstruire de vrais réseaux et critères de reconnaissance sur une base de réalités tangibles. Il faut donc pour cela, montrer cette luxuriance, la révéler, en apporter la preuve par images… et internet nous permet cela…

Alors ne nous privons pas de faire circuler ces images du nicolemuseum.fr et de la Gazette de Nicole, comme « arme de reconstruction massive », qui va nous libérer de 40 ans d’enfermement, de régression artistique et d’arro-gance institutionnelle !

Préface, par Aude de Kerros, Chroniques héroï-comiques de Nicole Esterolle  7

Introduction……………………………………………………… 11

La pissoire de Duchamp est-elle ou non l’œuvre de celui-ci ?    14

La critique d’art française : une honte internationale !… 18

Hommage aux pionniers de la critique d’art……………… 23

Le terrorisme de la laideur…………………………………… 25

L’art post-contemporain sera beaucoup moins contemporain qu’aujourd’hui    28

Que faire des milliers de diplômés sortant chaque année des écoles d’art en France ?      31

Le méta-scandale de l’opération Retable de Grunewald-Pinault-Abdessemed   36

Méga enflure et hystérisation du rien à la Biennale d’Art contemporain de Lyon     38

La croquignolade tulipaire de Koons : un monument à la crapulerie artistico-financière mondiale………………………………………………………. 40

Le coup de la banane………………………………………….. 43

Des « Présumés innocents » à Gabriel Matzneff………… 47

Art dit contemporain et patrimoine : de l’antagonisme à la symbiose 49

Boycottons le « mal-art » financier !………………………. 53

Une Cruella d’Enfer à la direction du Centre Pompidou-Metz    56

Élargissons le spectre de l’inepte disruptif !……………… 59

La « Colonie » de Kader Attia………………………………. 63

Quand la céramique d’art part en eau de boudin et jus de cerveau      65

Au Panthéon, c’est beau, c’est grand, l’art d’État !…….. 68

Du tas en art contemporain………………………………….. 70

Encore une expo Boltanski au Centre Pompidou !……… 74

Merci Christophe Girard !……………………………………. 77

Quand les FRAC partent en quenouille…………………… 84

Une picturalité minimale à un prix maximal…………….. 86

Un lapin crétin de Koons à 91 millions de dollars……… 89

À Lyon, le calamiteux Buren exacerbe les tensions politiques    92

De l’origine limousine des FRAC………………………….. 96

Les FRAC, ou le royaume de la caisse……………………. 99

Merde à Duchamp !………………………………………….. 102

La biodiversité artistique ne passera pas !………………. 106

Très peu de gilets jaunes chez les artistes… et pourtant ! 110

Tiens, revoilà le kid des banlieues !………………………. 114

Du giga-inepte en art………………………………………… 118

Quelques textes parus en édito dans la Gazette de Nicole – yumpu    119

Nicole Esterolle est le prolongement apendiculaire, surgi inopinément en 2013 d’un magazine d’art bien connu dans le PAF (Paysage Artistique Français). Elle a créé le nicolemuseum.fr, présentant plus de 5.000 artistes à forte personnalité et grande inventivité, venant de tous pays, pour montrer la richesse et la diversité de la création d’aujourd’hui occultée par l’art dit « contemporain », ainsi qu’un Diaporama, permettant une projection grand écran de 7 heures des œuvres du nicolemuseum. Quant à la Gazette de Nicole (sur yumpu.com), créée en 2018 et qui en est à son 25ème numéro, elle présente les plus « percutants » des 5000 artistes du musée. Le site du Vadrouilleur Urbain publie régulièrement les articles de Nicole dont certains sont parus aussi dans Marianne et Causeur. Nicole Esterolle a publié aux éditions Jean-Cyrille Godefroy La bouffonnerie de l’art contemporain en 2015, et ABC de l’art dit contemporain en 2017.

nicole.esterolle@yahoo.fr

Chez le même éditeur

Idées et réflexions

Pierre Souchaud, Art contemporain : territoire de non-sens, État de non-droit

Recueil de savoureux articles sur l’art contemporain en France et ses dérives risibles, absurdes ou scandaleuses. Une leçon de courage et de clairvoyance intellectuels écrite avec humour, intelligence et générosité, jamais primaire ni aigrie. Par le rédacteur en chef de la revue Artension.

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Christophe Chomant, Dialogue entre un étudiant et un professeur sur les idées de ‘temps’, dans une perspective cognitiviste, matérialiste et atemporaliste

Le ‘temps’ est-il un phénomène propre peuplant le monde ou un ensemble d’idées construites par l’esprit ? Un dialogue contradictoire, accessible à tous, pour réfléchir sur la nature de ce que les humains désignent par ce terme de ‘temps’.

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Christophe Chomant, Exposé sur une approche cognitiviste-présentiste des idées de « temps

Cet exposé vise à interroger sur l’existence du « temps » dans le monde. Dans les traces de philosophes classiques comme Aristote, Saint Augustin, Spinoza et Kant, et en empruntant les chemins de l’anthropologie des croyances, de la neurobiologie évolutionniste et des sciences cognitives, il ouvre les portes de l’hypothèse d’une construction des idées de « temps » par la cognition – et par conséquent de l’absence de « temps » dans le monde, monde qui serait peuplé seulement d’espace, de matière et de mouvement.

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accompagné d’un chèque à l’ordre du destinataire + participation au port de 3 €

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Christophe Chomant Éditeur

est une association de loi 1901

au service de l’art, de la culture et de la création

Achevé d’imprimer le 30 novembre 2020

Dépôt légal décembre 2020

ISBN n° 978-2-84962-

© Copyright Christophe Chomant Éditeur

Tous droits réservés

Ouvrage imprimé sur pages vergé

& couverture en papier d’art 50 % coton

Façonné à la main à Rouen (76).

Fabrication artisanale en flux tendu

et vente uniquement sur commande.

Ni surproduction ni perte

pour le respect des ressources de la planète

et une frugalité durable.


[1] Rabelais.

[2] Une thèse de doctorat là-dessus, compte tenu de la « bien-pensance » islamo-duchampo-gauchiste qui règne dans le milieu universitaire des Sciences Sociales, condamnerait son auteur à la relégation perpétuelle.

[3] Autant que je m’en souvienne : après plainte de ses subordonnés pour maltraitance psychologique, cette directrice du FRAC Nord a ensuite été exfiltrée par les agents du Ministère vers la direction de l’école des Beaux-Arts de Bourges. Mais après les hurlements de terreur des professeurs de cet établissement, on a dû la caser sur un boulot plus modeste au Magasin de Grenoble… Aux dernières nouvelles, il paraît que la « terrible fouetteuse » Hilde Teerlinck est en fait au palais de Tokyo où, selon toute vraisemblance, elle dut être recueillie par Jean Carrelet de Loisy d’Arcelot dans le cadre du programme de sauvetage des naufragés de l’art contemporain (le SNAC).

[4] Ancien élève de l’École du Louvre, Jean de Loisy a dirigé de 1983 à 1986 le Frac des Pays de la Loire et a été conservateur au musée national d’art moderne du centre Pompidou de 1994 à 1997 avant d’être nommé en 2011 au Palais de Tokyo.

[5] Parmi lesquels Dominique Gonzalez-Foerster, Mai-Thu Perret, Bruno Serralongue ou encore Françoise Vergès, ainsi que le philosophe Paul B. Preciado (chroniqueur à Libé) et Elisabeth Lebovici (longtemps critique d’art et journaliste à Libé)

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