BON, soyons clair, il n’y a pas « l’art », mais il y a LES arts !
Je ne parle pas des disciplines, ni des styles, ni des époques, ni des tendances, non, je vous parle ici DES arts d’un point de vue sociologique, chose que les spécialistes universitaires de la question ne sont pas foutus de voir puisqu’ils ne s’intéressent qu’au trio artistes-galeristes-collectionneurs de par leur vision étriquée et bourgeoise, puisqu’ils en sont.
Il y a l’art contemporain, l’art pompier d’aujourd’hui, encadré et mouliné par une poignée de snobs, principalement parisiens et d’État, défendu par des tas de nouilles qui mettent un point d’honneur à se vouloir défenseurs des avant-gardes et de ce qui est à la pointe de la création, bref ce que le vulgum pecus n’est ni fichu de comprendre ni de tolérer, car ce ne sont, selon eux, que des obscurantistes fachotants et même incultes.
Il y a l’art des petits bourgeois de province, ceux qui en sont encore (selon les premiers cités plus haut) à croire que l’art c’est de la Pîîîîntuûre ou de la Sculptptûûûûre fait par des petits bourgeois qui vendent à d’autres petits bourgeois dans des villes de petits bourgeois, et se congratulent entre eux aux vernissages où ils croisent leurs amies, femmes de médecins ou d’avocats, qui sont des « arrrtistes » elles aussi. Cet art-là a également ses hauts-lieux, St Tropez, Deauville, etc.
Il y a l’art des gens qui s’en foutent et qui aiment créer parce que ça leur plaît, en général on y trouve toutes les disciplines, la récupe, le Do it Yourself, l’underground et l’expérimental jouissif.
Il ya a les arts pour amateurs de différences, dans lesquels on trouvent le brut et le brutal, l’ethnique et le technique, le singulier et le pluriel, l’outsider et l’insider, le folk et le lore, bref tout ce qui peut se mettre dans un tiroir pour ne cotoyer que ceux qui en ont la clef.
Il y a l’art de la rue, fait par des sincères ou par des suiveurs, des casse-cous et des militants, des qui s’en foutent et des opportunistes qui visent les galeries bourgeoises.
Bref, comme on dit dans mon quartier, « y’en a plein de sortes ».
Reste que, surnageant au-dessus de tout ça, il y a des gens qui créent, sincèrement, parce qu’ils cherchent ou parce qu’ils en jouissent, parce qu’ils y trouvent des réponses ou parce que leur tante Adèle adore ce qu’ils font et qu’ils adorent leur tante Adèle.
Voilà, c’est tout, c’est comme ça…
Le sens de la vie, c’est ce qui donne un sens à la vie ! LOVE !
Jean-Jacques Tachdjian (le misérable metteur en page de la gazette)
MAGNIFIQUE JJ !!!
J’ajouterais en tête de liste les esprits mondialisés – colonisés, pour qui une œuvre est mieux si elle est titrée en Anglais et a traîné à Venise, Kassel, Miami, Londres etc… La transformation de la FIAC en « Paris Art Fair » en est le dernier avatar tragi-comique…