( Un texte de nouvelle chronique dédié aux artistes méritant notre attention )
Extrait de la profession de foi de l’artiste :
« J’imagine les éléments architecturaux, les cloisons et leurs angles, comme des éléments organiques et intimes, à l’image des êtres humains qu’ils accueillent : 4 murs, 12 arêtes, 12 sommets et 12 angles, 1 plafond, 1 sol, 6 surfaces. Je distingue les éléments qui composent un espace en les autorisant à s’exprimer en tant qu’entités, pour en révéler l’enveloppe, qui ainsi se prolonge, mue, se déplace, se débloque, se détend, s’inverse et échappe à sa condition homogène, figée, cernée, uniforme : Les angles ne sont pas droits. »
« À l’instar de mes sujets, je récupère des matériaux – cohabitants éphémères de notre quotidien – pour entrer en dialogue avec eux et exploiter leurs langages. Je revendique une invitation à un pivotement du regard dans une reconsidération de notre rapport à l’environnement et de notre façon d’habiter. Je cherche à transfigurer mes extractions dans un principe d’économie de moyen : échoués dans le champ de l’inutile et de l’invisible, les matériaux que j’investis sont porteurs du travail du temps
Dans cette position, la sculpture vérifie donc si l’angle est droit – souvent ce n’est pas le cas – en même temps qu’elle prolonge le mur auquel elle se greffe. Elle le transforme par hybridation. Décoincée, la sculpture est autonome
Anna Jacoud est présentée par la Galerie Al/ MA de Montpellier
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