Un texte de Jean-Philippe Domecq paru dans la revue Esprit
UNE INTENSITÉ D’EXIGENCE QUI NOUS MANQUE AUJOURD’HUI
https://www.paris.fr/evenements/le-surrealisme-l-exposition-du-centenaire-au-centre-pompidou-6324
L’exposition du Centre Pompidou arrive aujourd’hui, après 50 ans de lente déliquescence conceptualo-bidulaire, comme la bouffée de fraîcheur qu’elle fut, il y a cent ans .m
Si la plupart des apparatchiks institutionnels la voient d’un mauvais œil car elle met à mal la crédibilité du tout posturo-conceptuel qu’ils promeuvent, le public et les artistes, eux, sont heureux, car ils y voient comme le signe d’un possible réhumanisation de l’art, vidé de son sens et de sa substance par 5 décennies de « progressisme » culturel.
Aujourd’hui, un apparatchik devant un Max Ernst (image jointe), un Brauner, un Leonora Carrington, c’est comme une poule devant un couteau..
Aujourd’hui, une déclaration d’intention aussi révoltée, aussi inventive et réfléchie, aussi intensément exigeante que le fut le Manifeste du surréalisme lancé par André Breton, passerait totalement inaperçue de la volaille culturelle institutionnelle nourrie à la bouillie idéologique du totalitarisme bureaucratico-financier régnant,
Ce que le surréalisme dit à notre époque,
par J-Ph. domecq –
Dossier de la revue ESPRIT sur le surréalisme, où je lance l’appel d’énergie…
extrait: … »Aujourd’hui, une déclaration d’intention aussi révoltée, aussi inventive et réfléchie, aussi intensément exigeante que le fut le Manifeste du surréalisme lancé par André Breton, passerait moins qu’inaperçue, ne passerait pas du tout, elle ne passerait tout simplement pas la rampe de l’édition et encore moins de la presse. Et pourquoi ? Tout est dans ces mots d’intense exigence qui condensent l’origine mentale du surréalisme. On n’en voulait plus, d’exigence, dans l’Ambiance actuelle. Apparemment. Car voici que cette ambiante opinion culturelle, dont le groupe surréaliste n’aurait pas laissé tranquilles la vulgarité thématique, les simplismes intellectuels et les sirops d’audace, prend la boule d’énergie surréaliste en plein cœur, tel un soudain symptôme révélant un manque, une aspiration. Il faut dire, l’exigence qui propulsa loin l’aventure surréaliste n’était pas seulement poétique, éthique, politique, psychanalytique, elle était vitale. Qui vive ? demandait et répondait un de leurs tracts, façon revolver existentiel. C’est, somme toute et avant tout, la seule question qui vaille, si l’on veut faire un peu plus que, disons : survivre = sous-vivre. L’émotion qu’impose ce centenaire d’un mouvement culturel interroge notre présent plus que le passé, 2024 plus que 1924, en miroir face à nous aujourd’hui. »….
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