Sempiternelle fausse question que se posent mal la plupart des autoproclamés spécialistes de la question, historiens de l’art, critiques, universitaires dans le champ, institutionnels de la question, technocrates de l’affaire et grands mamamouchis divers qui tournicotent autour du pot du problème avec leurs solutions et réponses de pros comme les services après-vente d’une grande surface.
Avez-vous remarqué que lorsqu’un bourgeois trouve qu’une idée de prolo est une bonne idée il n’a aucun soucis à se l’approprier car, LUI, bien sûr, saura quoi en faire intelligemment et que si le prolo a eu une idée, c’est un hazard, de toute façon, dont il ne mesure pas la portée, alors que le bourgeois SAURA quoi en faire puisqu’il est plus intelligent et a fait des études supérieures. Il en est ainsi, et je l’ai constaté très souvent dans ma vie.
Mais force est de constater également qu’avec l’intrusion des IA génératrices d’images, à la force évocatrice puissante, à la beauté intrinsèque, qu’elle soit onirique, réaliste ou macabre peu importe, les images exercent une fascination. Cette fascination procure à tout un chacun, sans distinction, la possibilité de produire des générateurs d’émotions, et donc, en corrollaire, l’irrésistible envie de faire également puisqu’il ne s’agit plus de maîtriser une technique ou des connaissances historiques. Une œuvre forte est une œuvre qui incite à travailler, et aussi qui contient en elle cette extraordinaire propriété qui est de transmettre le désir de faire et d’éprouver des émotions, et ce, dans le but unique de les partager avec autrui.
Voici donc ce qu’est, pour moi, ce qu’on peut appeler l’art, une constante de la vie humaine, et certainement pas l’apannage d’individus qui se croient supérieurs dans le domaine, de part un soi-disant talent sorti de la cuisse de leur statut social, ou de l’acquisition d’études spécialisées poussées ou encore de prédispositions à devenir un super-héros de la jet-set.
LA CRÉATION A ÉTÉ VOLÉE PAR CEUX QUI EN ONT FAIT UN OUTIL DE POUVOIR, EN EN PRIVANT LEURS FRÈRES HUMAINS ET EN L’EMBALLANT DANS UN MYSTÈRE DONT ILS PRÉTENDENT ÊTRE LES SEULS À AVOIR LA CLÉ. IL FAUT SE LA RÉAPPROPRIER, ELLE APPARTIENT À TOUS !!!
Je vous le redis et vous le redirais sans cesse : BURN THE RICHES !
IL FAUT INTÉGRER ÇA LE PLUS LARGEMENT POSSIBLE !
Le sens de la vie, c’est ce qui donne un sens à la vie ! LOVE !
Jean-Jacques Tachdjian (le misérable metteur en page de la gazette)
J’ai lu
Que voici une magnifique déclaration d’amour à l’art, à la vie et à la création, aussi belle et juste que du….disons Victor Hugo, même si je ne suis pas tout a fait d accord avec votre raccourci sur les riches, si ce n’ est son petit côté provocateur, qui est toujours bon à prendre. Bravo!
Merci Elisabeth, voilà un commentaire qui réchauffe le cœur et incite à se mettre à la tâche. En ce qui concerne le passage sur les « Riches », je ne parle que des nantis qui utilisent ce qu’ils pensent être et ont nommé ART, c’est à dire les objets et objets de pensée qu’ils pensent justifier et assoir leurs privilèges de classe. Il y a des gens qui possèdent de l’argent mais sont conscient de ce qu’il représente et l’utilise à bon escient pour eux et les autres (familles, amis, employés etc). Les « Riches » dont je parle sont les gens qui pensent que ce qu’ils possèdent leur confère une supériorité sociale et en abusent allègrement, la plupart du temps s’en même se rendre compte des dégats qu’ils font, c’est pourquoi ils n’ont aucuns scrupules à abuser des personnes qu’ils considèrent comme inférieures. Si vous possédez de l’argent mais êtes une humaine consciente, vous êtes une humaine consciente mais pas une « Riche », cela dit la façon dont vous utilisez cet argent et le mode de vie qu’il permet peut être prédateur, méfiez vous à ce qu’il ne vous permette pas à simplement vous acheter une bonne conscience 🙂
J avais compris le sens de votre texte et je l approuve totalement. L’art ne devrait jamais être un outil de domination ou de spéculation. Je trouve juste que le slogan « anti riche » n est pas à la hauteur de vos belles idées. Amicalement.
« Fatigué de ce monde je demande à mourir,
lassé de voir qu’un homme intègre doit mendier
quand à côté de lui des nullités notoires
se vautrent dans le luxe et l’amour du public,
qu’on s’amuse à cracher sur la sincérité,
que les places d’honneur sont pour les plus indignes,
qu’on offre des corps vierges à des désirs brutaux,
qu’on couvre d’infamies le juste diffamé,
qu’un fort devienne infirme au pouvoir du difforme,
que l’art est bâillonné sous un règne arbitraire,
que des singes en docteurs décident du génie,
qu’un être simple et vrai est traité de stupide,
que le bien asservi est esclave du mal…
Fatigué de tout ça, je veux quitter ce monde
sauf que si je me tue, mon amour sera seul.»
▬ William Shakespeare , Sonnet LXVI, édition de 1609
De bon matin, cette chronique fait du bien ! Merci !