À QUOI SERT LE COMITÉ PROFESSIONNEL DES GALERIES D’ART ?

… si ce n’est à être l’acteur ou le complice d’un système qui permet  la vente d’une banane à 5 millions d’euros chez Sothebie’s ?

Le Comité Professionnel des Galeries d’Art (CPGA) est une association fondée en 1947, sorte de syndicat professionnel, qui a pour mission de représenter les galeries d’art françaises auprès des pouvoirs publics et de défendre les intérêts de la profession.

Cela part d’une louable intention, mais il s’avère que sa  représentativité laisse à désirer , puisque le nombre de ses adhérents, qui sont cooptés ,  se limite à 346 sur les quelques 3000 galeries ,  privées, associatives, municipales, para-institutionnelles,  que l’on peut dénombrer en France et qui constituent le véritable écosystème de l’art.

On comprend très vite, en voyant le profil de la quasi-totalité de ces 346 galeries auto-sélectionnées, qu’en termes de commerce de l’art, on a globalement affaire à du très sérieux professionnel, du très lourd financier, du très compact contemporain,  du très efficace  en stratégie  défiscalisatoire,  du très puissant conceptualo-bidulaire  et du très haut niveau en termes de mondialisation heureuse

On comprend, en voyant la typologie très FRAC-MAC des artistes produits et véhiculés par ces galeries, qu’elles se situent au noeud  central de la collusion  entre le service public et les intérêts privés.

On comprend que l’on n’est ici, ni dans le local, ni dans l’ancrage territorial, ni dans le sensible, le vécu, le poétique , ni dans l’humain en quelque sorte, mais dans un hors-sol totalement déconnecté de l’humain où une banane scotchée sur un mur peut être vendue 6 millions d’euros chez Sothetie’s, où Gagossian peut  planter un immonde champignon vénéneux sur le place Vendôme, où Dame Hidalgo soutient  l ‘installation du plug anal  de Mac Carthy sur cette même place,  au nom de la défense de la liberté d’expression, où l’on verra parait-il, bientôt, le maxi-galeriste Perrotin y  ériger une gigantesque et turgescente banane gonflable avec affalement de pelure tout autour.

On comprend que les quelques galeries modestement sympas, prospectives et à visage humain ne sont dans cette liste  qu’à la suite d’une erreur de casting ou de cooptation…Car elles font manifestement  désordre à côté des  prestigieuses multi-nationales de l’inepte , telles que ,Perrotin (la banane) , Gagossian, Ceysson, Almine Reich, etc.

On comprend que cette liste de galeries  « supérieures » permettra aux grands criques d’art et aux grands acheteurs de FRAC et de MAC de ne pas aller se salir les bottines  en galeries de moindre importance infréquentables pour eux…Elle permettra notamment  au fameux sociologue  bodybuildé du marché de l’art, Alain Quemin, de pouvoir choisir les meilleurs vernissages où aller   boire le meilleur pinard et faire de cette meilleure « observation participative » dont il a la spécialité

On comprend que faire partie des adhérents de ce cercle d’influence restreint est un signe de distinction qui permet  d’avoir les faveurs des chroniqueurs d’art du Monde,  de Libé, de l’Obs et des indékrotuptibles…  de favoriser l’attention des gros et riches collectionneurs, eux aussi en recherche de signes de distinction et de blanchiment moral de leur gros argent…de favoriser l’attention des directeurs de FRAC-MAC en recherche des copinages et  adoubements accélérateurs de   leur plan de carrière.

On comprend comment  l’existence de ce  comité- croupion et l’importance qu’on lui donne, impliquent la disqualification et l’exclusion de 90% des autres galeries, explique la disparition,  ces trente dernières années,  de la moitié des galeries prospectives au profit des galeries de placement de produits financiers et signifie simultanément  l’invisibilisation de 90 % de le création vivante.

On comprend enfin  la pouvoir délétère et stérilisant pour la vitalité artistique de ce pays , de ce système bureaucratico-financier aberrant, pour  lequel ce Comité est partie prenante. Un système,  qui, non seulement,  détruit  les galeries prospectives actuelles pour mieux récolter les fruits du travail des galeries prospectives  du siècle dernier, mais qui fabrique de faux produits de synthèse conceptuelle dits contemporains sans valeur patrimoniale. Un système moteur d’ une stratégie globale de déni d’existence et de délégitimation d’une création hors- système qui n’a jamais été aussi riche, variée, abondante,  libre, inventive, positive et ouverte sur l’avenir.

Mais ce que l’on ne comprend absolument pas c’est l’invitation faite par la MDA ( association Maison Des Artistes) à Marion Papillon, Présidente du Comité Professionnel des Galeries d’Art et à Gaëlle de Saint Pierre, Déléguée générale du Comité Professionnel des Galeries d’Art , pour venir expliquer à ses 25000 artistes adhérents  « comment fonctionne une galerie, comment aborder une galerie, quelles sont les modalités de contractualisation, facturation, production ou précompte » etc.  …Quand on sait que moins de moins d’un millième   des artistes adhérents de la MDA figurent parmi les produits de ces galeries du Comité…

2 thoughts on “À QUOI SERT LE COMITÉ PROFESSIONNEL DES GALERIES D’ART ?”

  1. Rappel historique
    Souvenons-nous de la tulipe :
    La première bulle spéculative de l’histoire éclate en Hollande, en février 1637 avec une forte spéculation sur les tulipes, au cours de laquelle des bulbes de tulipes s’échangeaient au même prix qu’une maison à Amsterdam.
    Le XVIIe siècle marque le « siècle d’or » hollandais. Les Provinces-Unies, autrement dit la Hollande, constitue l’un des États européens les plus modernes, notamment en matière d’art et de culture. Sur le plan économique, la création de la Compagnie des Indes Orientales en 1602 assure le développement des échanges internationaux et du système financier du pays. Cette domination commerciale permet aux Provinces-Unies de se hisser au rang de première puissance économique mondiale.
    Jusqu’en 1634, le marché de la tulipe est semblable à celui du marché de l’art. Un milieu réservé aux plus aisés où le client passe commande à un horticulteur pour faire pousser la variété qu’il désire. La commande est passée à partir de l’automne lorsque les bulbes sont plantés, et les tulipes qui attirent le plus ne sont pas les plus belles mais les plus rares. La demande pour certaines espèces favorise la formation de la bulle spéculative.

    À partir de 1635, plusieurs innovations financières accélèrent le développement de ladite bulle. L’innovation la plus importante est l’introduction des billets à effet. Ces derniers précisent les caractéristiques du bulbe et son prix. Ceci permet aux acheteurs de revendre un bulbe encore en terre, en échangeant non plus le bulbe lui-même mais le billet, un papier faisant office de titre.
    Les transactions augmentent et il n’est pas rare de voir un billet à effet, changer de mains à de multiples reprises avant la floraison de la tulipe. Les contemporains parlaient d’ailleurs de « windhandel », le commerce du vent.

    Plusieurs éléments psychologiques sont avancés pour expliquer les bulles spéculatives. L’un d’entre eux se nomme « The Greater Fool Theory », la théorie du plus grand fou. Selon cette idée, les investisseurs peuvent acheter un titre même s’ils sont persuadés qu’il est surévalué, car ils pensent qu’un autre individu – plus fou encore – sera prompt à le racheter plus cher. Le mécanisme fonctionne et les prix augmentent jusqu’à atteindre « le plus grand fou ». Dès lors, la bulle éclate et plus personne ne se porte acquéreur.

    L’éclatement de la bulle
    Les sources fournissant l’évolution du prix des tulipes à cette époque sont rares. Le marché n’est pas régulé et il n’y a donc pas de cours officiel.
    Il apparaît toutefois qu’en janvier 1637, au sommet de la bulle, une tulipe pouvait valoir jusqu’à 15 années de salaire d’un artisan. Un bulbe de la variété Semper Augustus – la plus recherchée à l’époque – se serait même échangé pour 10 000 florins, soit l’équivalent de deux maisons en ville.
    L’éclatement de la bulle, se produit le 3 février 1637. Le krach sera déclenché notamment par l’absence d’acheteurs lors d’une vente aux enchères dans une taverne d’Haarlem. Cela suffira pour provoquer le retournement du marché ; il ne faut que quelques heures pour que la nouvelle de l’absence d’acheteurs se propage à la ville entière et quelques jours pour que l’information atteigne l’ensemble des Provinces-Unies. Les bulbes de tulipes deviennent alors invendables.

  2. L’homme reste un singe ! Les riches, leurs galeries et critiques ne font pas exception. Le Chinois acquéreur de la banane a prévu, peut-être par défi, de tout simplement la manger. En cela, il se distinguera et, surtout, il s’affranchira de sa dépendance délétère occidentale.

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